Riche en émotions de toutes sortes, sa longue parenthèse toulousaine propulse l’ailier de 26 ans, Lucas Tauzin vers un nouvel univers que le Landais a hâte de découvrir. A Clermont, il veut participer pleinement à la reconstruction du club. Entretien pour Rugby magazine et Le Quotidien Du Sport.
Que vous inspirent ces sept années Rouge et Noir ?
C’est à Toulouse que j’ai façonné l’homme et le joueur que je suis, avec des hauts et des bas qui m’ont forgé et endurci. Désormais, je sais de quoi je suis capable et ce dont j’ai besoin pour continuer à avancer. Au-delà de tout, d’une carrière qui ne peut pas être tout le temps linéaire, je suis fier de ces années toulousaines.
Quels en furent vos moments les plus forts ?
Quand je me blesse en 2019 alors que le club allait être champion de France en fin de saison… Pour ma deuxième année professionnelle, cette blessure m’a fait mal mais, en même temps, je me suis senti concerné par ce titre. J’ai eu le sentiment malgré tout de participer à quelque chose de grand. On n’apprécie pas de la même manière que si on avait été sur le terrain mais, et c’est aussi la force de ce club, tout le monde est impliqué, conditionné à jouer le jeu du groupe. Cette saison, plus d’une cinquantaine de joueurs ont participé, même en restant à la maison, en tribunes ou sur le bord du terrain, en adhérant au projet global, en oeuvrant chacun à sa manière à l’objectif commun.
Et les meilleurs souvenirs ?
Il y en a eu tellement ! Mon premier match (face à Sale en Challenge Cup le 13 octobre 2017, Ndlr), mon premier essai à domicile (face à Lyon en Top 14, le 17 mars 2019, Ndlr)… toutes ces petites choses qui m’ont construit et m’ont permis de devenir ce que je suis aujourd’hui.
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Votre départ était-il évident ?
Oui, je savais qu’il fallait donner un nouvel élan à ma carrière en découvrant autre chose, pour me challenger, sortir d’une zone de confort qui commençait à me peser. J’ai quand même beaucoup réfléchi, consulté mon entourage, et une fois que j’ai eu cette opportunité, je savais que c’était la meilleure chose à faire.
Parce que c’était Clermont ?
Oui, évidemment. J’ai pris comme un honneur d’être contacté par un tel club. Clermont a été vite intéressé et très entreprenant. Je me suis senti désiré, ça fait plaisir et ça me motive énormément. J’ai eu d’autres touches, mais rien d’aussi concret.
A quoi vous attendez-vous à Clermont ?
Déjà, après sept ans à Toulouse, je vais changer de vie, ce n’est pas rien. Là-bas, je retrouve d’anciens Toulousains comme Bézy, Fouyssac ou Darricarrère qui est Montois comme moi, et d’autres que j’ai côtoyés avec les Barbarians. Je ne connais pas grand monde, mais c’est aussi ce qui me plait, cette envie de découvrir autre chose.
De Toulouse, au top, à Clermont, en reconstruction, comment allez-vous aborder ce changement de statut ?
Sans aucun préjugé et avec la volonté de donner le maximum, et on verra où ça nous mènera. Je viens pour augmenter mon temps de jeu évidemment, mais avec énormément d’humilité et de tranquillité aussi parce que l’effectif est riche en joueurs de qualité. L’équipe a montré de belles choses cette saison et a envie de retrouver les sommets du championnat. C’est normal et légitime. L’ASM est un grand club, ambitieux, humble et travailleur avec beaucoup de ferveur. Les supporteurs sont au coeur du projet et c’est aussi ce qui m’a attiré.
Qu’avez-vous vécu de fort avec le maillot du Stade face à Clermont ?
J’ai effectué mon premier match de Top 14 (5 mai 2018, 26ème journée, Clermont-Toulouse 36-26, Ndlr) à Michelin, qui était aussi le dernier match d’Aurélien Rougerie !