mercredi 4 octobre 2023

Oyonnax met le paquet pour rester en Top 14

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C’est avec le plus petit budget du championnat qu’Oyonnax entend démontrer sa capacité à s’installer durablement dans l’élite. Après 2013 et 2017, cette troisième montée en Top 14 a tout pour être celle de la maturité donc de la pérennité pour un projet sportif et économique porté par Joe El Abd depuis quatre ans.

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Augmenter de six millions d’euros son budget (pour atteindre les 17 M€) ne suffira pas pour empêcher le club de l’Ain d’être le petit Poucet de l’exercice à venir, dans la plus petite ville du rugby pro (25 000 habitants).

Mais la progression est suffisamment significative pour permettre au boss sportif, Joe El Abd, de compter sur neuf recrues en attendant une dixième qui devait arriver avant le début de la compétition, le 19 août avec la réception de Clermont… dix ans jour pour jour après avoir déjà reçu les Jaunards pour ce qui était en 2013 le premier match de Top 14 de l’histoire du club à domicile.

Clin d’oeil du destin, leur coach actuel, El Abd, jouait sous les ordres de Christophe Urios, mais aussi de Frédéric Charrier, aux côtés de Benjamin Urdapilleta, tous les trois aujourd’hui en Auvergne, et qui seront dans le vestiaire visiteurs pour mieux constater la progression d’un club qui n’a jamais lâché l’affaire.

Oyonnax a investi pour s’installer en Top 14

Malgré leurs retours récurrents en Pro D2, leurs demi-finales successives perdues, les Oyomen n’ont jamais cessé de croire en leur potentiel, de bâtir pierre après pierre le socle de leurs succès futurs.

En une décennie, le stade Charles Mathon est d’abord sorti de terre, s’est ensuite doté d’un toit pour sa tribune sud, avant de disposer la saison prochaine d’une loge de 800 places dans la tribune Ponceurs en partenariat avec le Parc aux Oiseaux pour un gain espéré de 1,5 M€ par an.

A chaque montée, sa réalisation, déconnectée des résultats à court terme, mais bien ancrée dans une profonde ambition, celle de faire partie intégrante des 14 meilleurs clubs de France. Lors de la présentation de la saison, en juin dernier, le président Dougal Bendjaballah, arrivé en octobre dernier, ne disait pas autre chose pour aborder ce nouveau rebond :

« Cette montée est l’aboutissement d’un projet fondé sur un modèle sportif et économique que nous avons su mettre en place avec notre manager (El Abd) depuis quatre ans. Il a su construire un groupe pour aller la chercher et dans le même temps nous avons poursuivi notre structuration. »

Et de se féliciter d’être là où ils voulaient être avec l’ambition de démontrer que nous avons notre place en Top 14. » En revenant dans un Top 14 qu’El Abd estime être « le meilleur championnat de rugby du monde », avec le statut de seul promu de la saison, lemaintien est évidemment le premier objectif affiché qui satisferait tout le monde. Pour y parvenir, le groupe s’est élargi de 42 à 46 unités pour tirer les leçons du passé où Oyo avait pâti d’un banc bien trop peu profond.

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« On veut être dur à battre »

Le recrutement a été ciblé sur des profils d’expérience, des joueurs capables de s’intégrer à un groupe qui a déjà un gros vécu en commun tout en lui amenant une plusvalue immédiate. L’exercice est périlleux de ne pas rompre l’équilibre d’une équipe qui est restée toujours compétitive même en Pro D2, sur une dynamique forte depuis cinq ans à rester concernée à chaque fin de saison par la (re)montée.

Fut-ce dans l’antichambre de l’élite, ce bilan n’est pas anodin qui pousse le coach à conserver la même ossature et la même volonté de privilégier l’équipe, et une filière formation qui a fait ses preuves avec 47% de l’effectif qui en est issu. Il faudra donc compter en 2024 sur les derniers produits « made in Oyo », Ilan El Khattabi ou Teddy Durand, mais aussi Enzo Reybier et Justin Bouraux, pour titiller les titulaires.

Les neuf recrues officialisées en juillet devront donc batailler pour en être, des deux piliers Ali Oz et Chris Vaotoa, au jeune 2ème ligne écossais Johnson, des deux flankers Loïc Godener et Kevin Kornath, au demi de mêlée néo-zélandais Jonathan Ruru en passant par les trois-quarts Lucas Mensa, Daniel Ikpefan et Maxime Salles.

Pas question d’envoyer du jeu dans un premier temps, plutôt de miser sur les valeurs locales d’engagement et de défense. « On veut être dur à battre » espère Joe El Abd. En la matière, l’ancien champion de France castrais 2018 sait de quoi il parle…

Oyo a-t-il sa place en Top 14 ?

Dans un championnat de plus en plus homogène où le renouvellement se fait au compte goutte, où les promus sont aussi souvent les futurs relégués, il n’est pas illégitime de se demander si la plus petite commune du rugby professionnel a sa place en Top 14 aux côtés des agglomérations lyonnaise, bordelaise, toulousaine ou parisienne.

Si le passé ne va pas dans ce sens, le futur pourrait inverser la tendance nationale à condition que les dirigeants oyomen parviennent à fédérer l’ensemble des forces vives de leur environnement plus ou moins proche et de faire de leur club, LE club du Grand Est.

Le marché des transferts d’Oyonnax

Arrivées : Oz (Racing 92), Vaotoa (UBB), Johnson (Vannes), Godener (Clermont), Kornath (Castres), Ruru (Aix), Mensa (Mont-de-Marsan), Ikpefan (Pau), Salles (Montauban), Clusel (Lyon)

Départs : Delmas (Blagnac), Laclayat (Racing 92), Murday (Nice), Favier (Mâcon), Gondrand (Bourgoin), Lavobalavu (Bourgoin), Viallèle (arrêt), Gadéa (Hyères), Callandret (Bayonne), Pégaz (Cognac)

La recrue : Daniel Ikpefan

En fin de contrat à Pau, où il n’a pas eu son efficacité habituelle (9 essais en 24 matches de Top 14), l’ailier de 29 ans revient dans un club où il a fait ses débuts pros en 2011 et dans la foulée largement marqué de son empreinte jusqu’en 2018. Après avoir découvert la Champions Cup en 2015, effectué 52 matches et marqué 12 essais, il avait rejoint Toulon pour un bilan comparable (51 matches et 14 essais). Son expérience de finisseur peut lui permettre de se relancer à condition de devancer Ravouvou son concurrent le plus sérieux au poste.

La fiche technique d’Oyonnax

  • Président : Dougal Bendjaballah
  • Budget : 17 M€
  • Saison passée : 1ère de Pro D2, champion de France
  • Stade : Charles Mathon 125 cours de Verdun 01 100 Oyonnax
  • Capacité : 11 500 spectateurs
  • Accès : depuis l’autoroute A404, prendre la sortie 11 puis suivre les panneaux Parking Valexpo. Une fois garé, suivre le flèchage piéton qui guide les spectateurs du cours de Verdun jusqu’au stade.
  • Palmarès : Coupe de l’Espérance (1991), champion de France de Fédérale 1 (2001), de Pro D2 (2013, 2017 et 2023)

Tom Boissy

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