C’est avec Patrick Lefevere comme manager que le Français Jérôme Pineau a gagné son plus beau trophée, une étape du Tour d’Italie en 2010 au cours de ses cinq années passées chez Quick Step entre 2009 et 2013. Il nous éclaire sur celui qui ne cesse de s’en prendre à Julian Alaphilippe. Entretien pour Cyclisme Magazine et Le Quotidien Du Sport.
Que représente pour vous Patrick Lefevere ?
Une légende, quelqu’un pour qui j’ai le plus profond respect en raison de son palmarès, de sa longévité et de son aura. Avec le temps, il a toujours su s’adapter pour demeurer un fantastique manager avec toutes les qualités et tous les défauts qui permettent justement de durer.
Quel souvenir gardez-vous du manager qu’il fut pour vous ?
Il m’a tout apporté en me faisant comprendre que je n’étais plus dans le monde des bisounours, mais bien dans une entreprise à qui j’avais des comptes à rendre. Il n’a jamais prétendu être un chef de famille, mais bien un chef d’entreprise avec tout ce que cela implique de responsabilités partagées avec ses coureurs.
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Ne va-t-il pas trop loin parfois ?
Il a son franc-parler. Que ça plaise ou pas, au moins il est authentique et dit ce qu’il pense. Il aime ses coureurs à sa manière. Sans lui, ma carrière aurait pu s’arrêter très vite. Il sait donner confiance tout en fixant des objectifs bien précis. C’est un meneur d’hommes avec lequel il faut savoir composer. Si on est un peu fragile, il ne faut pas rester.
A 69 ans, après 45 ans de management d’équipe, n’a-t-il pas fait son temps ?
A partir du moment où il y a des résultats, l’âge ne compte pas. Il a essayé de vendre son équipe, ça n’a pas marché et aujourd’hui Soudal Quick-Step est en pleine transition en basculant des Classiques vers les grands Tours dans le sillage d’Evenepoel. On ne peut pas parler de fin de cycle, plutôt d’un nouveau cycle. Mais il est certain que celui qui va lui succéder devra être costaud, ce ne sera pas facile.