En quittant la saison passée la Section Paloise pour rejoindre le Stade Rochelais, le talonneur landais a découvert un nouvel univers où dominent exigence professionnelle, haine de la défaite et culture de la victoire. A 28 ans et pour sa neuvième saison de Top 14, Quentin Lespiaucq apprécie à sa juste mesure la chance de se retrouver dans un tel contexte. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
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Au-delà des résultats du Stade Rochelais, quel bilan personnel faites-vous de votre première saison chez les Maritimes ?
Même si je n’ai pas souvent été titulaire, en ayant participé à 30 matches, ma première saison a été satisfaisante. J’ai mon importance avec ce statut de remplaçant qui était prévu lorsque j’ai signé ici. Je ne regrette pas mon choix, c’était le bon, qui m’a tout de suite permis de m’exprimer et qui me pousse à monter d’un cran supplémentaire cette saison pour aider encore plus l’équipe à atteindre ses objectifs.
Avec deux finales disputées, vous êtes arrivé la bonne année !
Quand j’ai signé il y a plus d’un an, le Stade Rochelais n’avait pas encore gagné son premier titre de champion d’Europe. Mais sortait de plusieurs finales… donc je savais où je mettais les pieds. Et même temps, ce titre européen m’avait mis la pression pour l’assumer et en être digne.
Quentin Lespiaucq arrive dans un club qui a la culture du titre
Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné depuis votre arrivée à La Rochelle ?
Au niveau de ses infrastructures, le club est à la pointe de la technologie et du bien-être des joueurs. Dans ce registre, il n’y a rien à redire, tout est mis en place pour que tout le monde se sente bien et s’épanouisse dans le projet. J’ai été heureux de découvrir cet état d’esprit, cette faim de victoires, cette culture des titres. Pour moi qui suis un gros compétiteur, j’ai pris énormément de plaisir la saison passée d’être dans une équipe qui vise la gagne et n’est jamais rassasiée.
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Concrètement, cette exigence de la performance se matérialise comment ?
Sur certains matches que nous avons gagnés, et où à titre personnel j’étais déjà content de la victoire, en rentrant aux vestiaires, 80 % de l’effectif était quand même déçu de la prestation. Parce qu’elle n’avait pas été suffisamment convaincante. De l’extérieur, ça peut être interprété comme de l’arrogance, en fait c’est de l’exigence et ça explique aussi parfois pourquoi le groupe n’exprime pas beaucoup de joie après certains matches.
La défaite en finale du Top 14 est-elle digérée ?
Non, elle ne le sera jamais… Vous ne pouvez pas digérer une défaite en finale, quelle qu’elle soit. Surtout dans ces circonstances là. Pour la plupart d’entre nous, il s’agissait peut-être d’une chance unique de faire le doublé. Et nous l’avons laissée filer dans les dernières secondes… En tout cas, ça permet au groupe d’être encore plus motivé pour remettre ça la saison prochaine.
« Beaucoup d’équipes font le dos rond et n’attendent qu’un faux pas de La Rochelle ou de Toulouse pour s’engouffrer dans la brèche »
Le Top 14 peut-il s’éviter un duel des deux Stades cette saison ?
Je connais assez le Top 14 pour préparer ma neuvième saison consécutive et je sais que c’est un championnat très long, qui va être encore plus particulier cette année avec la Coupe du monde.
Trop de paramètres qu’on ne maîtrise pas toujours entrent en jeu qui rendent tout pronostic impossible. Vu de l’extérieur, sur le papier, les deux équipes semblent au-dessus… mais beaucoup d’équipes se renforcent tous les ans et font le dos rond depuis plusieurs saisons. Elles n’attendent qu’un faux-pas de La Rochelle ou de Toulouse pour s’engouffrer dans la brèche.
Un petit mot pour finir sur la remontée de Dax, votre ancien club, en Pro D2 ?
Je suis super heureux car il était bien triste de ne plus avoir de derby landais au niveau professionnel alors que ce département est une vraie terre de rugby.