Meilleur marqueur d’essais de Pro D2 (21 essais), l’ailier de 23 ans, Raffaele Costa Storti excellent avec le Portugal à la Coupe du monde, va faire son retour au Stade Français qui l’avait prêté à Béziers.
L’histoire s’est brutalement arrêtée contre Vannes (21-27) pour Béziers en demi-finale, il doit y avoir des regrets…
On a pourtant réalisé une saison incroyable. On a même senti qu’on pouvait donner encore davantage. Clairement on était dans le match. On ressort de cette confrontation avec un sentiment mitigé, on a pas mal joué. On pouvait même espérer enlever la décision. Mais cela s’est terminé ainsi. Vannes reste une très bonne équipe.
Vous avez manqué au groupe biterrois !
Je me suis blessé contre Nevers. En raison d’une entorse à la cheville, je suis resté plus de deux mois sans jouer.
Malgré tout, à titre personnel, vous avez fini meilleur marqueur d’essais de Pro D2. Une saison de feu !
Je suis très fier. J’ai souvent été à la finition des actions. Mais c’est surtout un travail d’équipe. On a déployé un jeu très offensif toute la saison. On a beaucoup joué ballon en main. C’est toujours du pain béni pour des ailiers. La Coupe du monde a aussi eu un effet très positif sur moi. J’ai beaucoup évolué au cours de ces trois mois. On a bien joué avec le Portugal à la Coupe du monde, moi y compris. J’ai gagné en confiance. Cela s’est répercuté à Béziers.
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« J’ai hâte de découvrir le Top 14 »
Vous quittez Béziers. Que retenez-vous de cette expérience dans l’Hérault ?
Cela a été une expérience formidable. Ma première vraie au niveau professionnel. Au Stade Français, je suis resté un an (en 2021/2022, Ndlr), mais je n’ai pas joué au niveau professionnel. En Uruguay, cela s’est terminé trop tôt (avec la pandémie de Covid, Ndlr). Béziers m’a donné la chance de me montrer au niveau professionnel. J’ai vécu une très belle année. J’ai tissé des liens forts. Je savais que ce club était connu pour son rugby, mais je n’imaginais pas que la ville serait à ce point derrière nous et nous soutiendrait autant jusqu’au bout. C’était magnifique !
Trouvez-vous votre parcours atypique ?
Le rugby au Portugal n’est pas professionnalisé
comme en France. Tous les joueurs portugais qui finissent professionnels ont tous des parcours différents. On n’a même pas cet objectif-là quand on grandit au pays. Il n’y a pas beaucoup de chances d’y arriver au Portugal. Pour moi, cette idée de devenir professionnel est venue sur le tard vers l’âge de 17/18 ans. Je suis allé jouer en Uruguay (au Penarol Rugby, Ndlr) et je me suis rendu compte que cela pouvait devenir une éventualité. Ensuite, j’ai eu la possibilité d’être entraîné par Patrice Lagisquet au Portugal. Ce contact-là m’a vraiment permis d’aller en France.
Vous allez retrouver le Stade Français. Etesvous maintenant prêt ?
Je le suis ! J’ai hâte de jouer avec eux et de découvrir le Top 14 avec beaucoup de choses à montrer. J’ai grandi comme joueur et comme personne. Je suis maintenant plus mature comme joueur. J’ai davantage d’expérience. Je suis encore jeune, mais la dernière Coupe du monde m’a donné plus d’expérience du haut niveau. Je me sens complètement prêt pour jouer.
Raffaele Costa Storti, une première ratée avec le Stade Français
Pourquoi cela n’avait-il pas marché la première fois au Stade Français ?
Au départ, je n’avais pas fait la pré-saison. J’avais signé en septembre. Quand je suis arrivé, ils avaient déjà fait la préparation et même quelques matches. En tant que joueur portugais, ils avaient aussi assez peu de repères sur moi si ce n’est quelques matches disputés avec le Portugal. Lors de cette saison-là, je n’étais pas toujours là à Paris, j’étais souvent avec le Portugal. Tout ce contexte ne rendait pas les choses faciles.
Comment voyez-vous le futur du rugby portugais ?
Pendant la Coupe du monde, on a créé une sensation (en battant les Fidjiens en poule, la première victoire du Portugal dans cette épreuve, Ndlr). Depuis, beaucoup de choses ont changé. Beaucoup de joueurs de la sélection ont arrêté. Un nouveau cycle a débuté avec même du changement dans le staff. On veut continuer à progresser. Cela va prendre du temps. En novembre, on va jouer contre l’Afrique du Sud et l’Ecosse. C’est une bonne chose que de se frotter contre des équipes de cette dimension. Face à elles, on veut montrer notre niveau. Le but étant de se qualifier pour la prochaine Coupe du monde.
Vous auriez pu jouer pour l’Italie…
Oui car mon père est Italien, mais je n’ai jamais eu de contact avec eux.