L’international géorgien de Montauban, Tedo Abzhandadze (23 ans, 37 sélections) vante les mérites des Lelos et estime que leur place dans le tournoi ne serait pas usurpée surtout après leur victoire historique contre le pays de galles (12-13). Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
Comment ça se passe pour vous à Montauban que vous avez rejoint après trois saisons à Brive ?
Bien sauf qu’on traverse une période compliquée. On ne gagne pas trop. On est avant-derniers. La première étape consiste à gagner à nouveau des rencontres.
N’avez-vous pas vécu comme une régression de quitter Brive, un club de Top 14 ?
Absolument pas ! A Brive, je ne jouais pas trop. Je voulais retrouver du temps de jeu. Quand Montauban s’est manifesté, je n’ai pas hésité. Dans la perspective de la Coupe du monde, je voulais rejouer et retrouver de la confiance.
Sauf que Montauban est en souffrance. Vous attendiez-vous à ce début de championnat ?
On a perdu des matches qu’on aurait pu gagner comme contre Grenoble (33-34) ou contre Biarritz (32-46). Avec un peu plus de réussite, on pourrait être 7ème ou 8ème. Mais il reste encore beaucoup de matches à disputer.
Parlons de la Géorgie. La sélection fait beaucoup de progrès. Comment les expliquer ?
Déjà, la moitié de la sélection évolue en France ou en Angleterre. En termes d’expérience, avec des joueurs qui jouent à haut niveau, c’est une bonne chose pour la sélection. Les Lelos grandissent. Depuis quatre, cinq ans, les joueurs ont l’habitude de jouer ensemble. Cela aide. On progresse.
« Je ne sais pas pourquoi on n’y est pas encore »
Il y a eu en particulier cette belle victoire contre les Gallois (13-12 à Cardiff) lors de la dernière tournée !
Tout à fait. On a vécu une très belle année. Pour la première fois, on a battu l’Italie (2819) à domicile. En novembre, on a aussi battu les Gallois à l’extérieur. Cela accroît notre confiance. On va bien voir ce qui va se passer sur la Coupe du monde. J’ai hâte.
Quels sont justement les objectifs de la Géorgie dans cette compétition ?
Nous voulons remporter deux matches pour nous qualifier directement pour la prochaine Coupe du monde (en 2027 en Australie, Ndlr). On retrouve dans la poule le Pays de Galles. On les a battus. Mais là ce sera en Coupe du monde avec un enjeu totalement différent. Ils seront préparés comme jamais. Il y a aussi l’Australie qui est une grandissime sélection. Les Fidjiens, eux, sont toujours très costauds. Cela ne sera pas facile. A nous de bien nous préparer avant par le biais des matches amicaux.
Pensez-vous aussi que la Géorgie aurait le niveau dans le Tournoi des Six nations au même titre que l’Italie ?
Aujourd’hui, je pense qu’on a le niveau. Déjà car on a battu cette nation et les Gallois. Pourquoi alors ne pas jouer dans le Tournoi ! C’est un sujet qui tourne en boucle. Cette année, on a prouvé au monde entier qu’on pouvait disputer ce Tournoi. On pourrait y gagner pourquoi pas un match sur la durée de l’épreuve.
Tedo Abzhandadze surpris que la Georgie ne soit pas dans le tournoi des VI Nations
On évoque beaucoup l’hypothèse de la présence de l’Afrique du Sud dans le Tournoi. Mais pourquoi la sélection géorgienne n’y est-elle pas encore ?
Sincèrement, je l’ignore. Mes équipiers aussi.
Faut-il avancer des raisons économiques à cette absence ?
Franchement, je ne sais pas…
La Fédération géorgienne a-t-elle fait acte de candidature ?
Je pense que oui, qu’ils sont allés dans cette direction. Mais, me concernant je fais mon boulot et je m’occupe du terrain. Au niveau de la Fédération et comment cela se passe en coulisses, je ne suis pas au courant.
Pour vous, ce serait un rêve de jouer le Tournoi avec la Géorgie ?
Bien entendu ! Ce serait super d’aller jouer en Italie, au Pays de Galles, en Ecosse et ailleurs. Chaque journée délivrerait un superbe match avec les supporteurs dans les stades.
