Usés mentalement et physiquement tout au long de la saison, les Maritimes sont toutefois parvenus à accéder aux demi-finales du Top 14. Une nouvelle fois, c’est le Stade Toulousain qui a brisé leur quête d’un premier Brennus. La Rochelle sera attendue au tournant pour relever la tête.
L’ère est-elle à la remise en question pour le Stade Rochelais ? Depuis trois saisons, les Jaune et Noir rayonnaient en Europe avec trois finales européennes, pour deux victoires, ainsi que deux finales de Top 14. A la sortie d’une Coupe du monde éprouvante pour ses internationaux 10 joueurs ont disputé la compétition les hommes de Ronan O’Gara n’ont jamais su trouver leur rythme de croisière.
« C’est une saison qui a été assez moyenne dans l’ensemble, que ce soit au niveau des résultats et de nos performances. C’étaient un peu les montagnes russes. Dans les moments où on était en difficulté, on a été capables de sortir des bons matches, mais nous n’avons pas réussi à être réguliers pour espérer un peu plus. »
« Ça a été une saison un peu délicate avec la Coupe du monde et les internationaux qui partaient. Il y a quelques regrets parce qu’à la fin de la saison on était pas trop mal, jusqu’à la demi-finale du Top 14, où des faits de jeu ne nous ont pas permis de gagner », regrette Sébastien Boboul, responsable de l’attaque rochelaise. »
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Alldritt une si lourde absence
Privés de leur capitaine Grégory Alldritt absent jusqu’au mois de décembre pour se régénérer après la Coupe du monde, les nombreuses blessures ont également été un frein aux ambitions des Maritimes.
« Ça fait trois ou quatre saisons que l’on faisait quasiment toutes les finales en Top 14 et en Coupe d’Europe, ce qui veut dire presque tous les matches possibles à jouer. Au milieu de tout ça, il y avait aussi les internationaux qui partaient. Il y a eu une usure physique et mentale qui s’est accumulée. Il y a aussi eu la période de quinze matches consécutifs qu’il n’y avait jamais eue auparavant avec un effectif peut-être moins dense que les autres années, ça a certainement joué dans la blessure de plusieurs joueurs (plus d’une vingtaine au total, Ndlr). »
Tout n’est pas à jeter. En championnat, La Rochelle a atteint le dernier carré face au Stade Toulousain. Il ne faut également pas oublier le parcours en Champions Cup.
« Cette saison difficile a permis à de jeunes joueurs de se révéler «
Après une victoire en Afrique du Sud face aux Stormers lors des 8èmes de finale la première pour un club français les Rochelais se sont finalement inclinés en quarts face aux Irlandais du Leinster. Cette saison contrastée va servir d’apprentissage.
« Au niveau du positif, il y a eu notre défense qui a été solide, on finit d’ailleurs meilleure défense du championnat, et une mêlée solide. Cette saison difficile a quand même permis à de jeunes joueurs de se révéler, certains ont même gagné leur place en fin de saison. On doit apprendre à jouer les périodes sans nos internationaux. Au début de saison, il y a plusieurs matches à l’extérieur que l’on perd de moins de cinq points. Ça aurait pu nous faire basculer un peu plus haut et on aurait pu mieux gérer notre classement ce qui n’a pas été forcément le cas. On va essayer d’y retourner la saison prochaine. »
Pour tenter de rester dans les hauteurs du championnat, les dirigeants ont fait le choix de prolonger une grande partie du groupe. Parmi la vingtaine de prolongations de contrats, on retrouve des cadres de l’effectif comme Grégory Alldritt (2029), Pierre Bourgarit (2029), Will Skelton (2028) ou Levani Botia (2026), mais aussi des jeunes en devenir comme Hugo Reus (2026), Louis Penverne (2026), Nathan Bollengier ou Simeli Daunivucu (2026) qui ont tous évolué en Top 14 en 2023/2024.
L’éternel salary-cap qui handicap La Rochelle
« Le salary-cap ne nous permet pas de recruter à tout-va. La priorité cette année a été de reconduire nos joueurs, environ une vingtaine. La saison prochaine, il y aura des joueurs qui seront en fin de carrière, il va falloir renouveler tout ça, mais ce n’était pas d’actualité cette année. »
Cette continuité, on la retrouve également au niveau du staff. Si Ronan O’Gara était sous contrat jusqu’en 2027, son staff a également fait le choix de poursuivre l’aventure. Pour renforcer le groupe professionnel, seul le recrutement du 2ème ligne australien Kane Douglas (35 ans, 31 sélections avec les Wallabies) a été officialisé.
Au niveau du staff, un changement va intervenir au poste de préparateur physique. Après cinq saisons, le contrat de Philippe Gardent n’a pas été prolongé. C’est le Sud-Africain Stephan Du Toit, venu du Stade Français, qui le remplacera. Pas de révolution chez les Maritimes !
Une fin de cycle ?
Même si les Maritimes étaient amputés de plusieurs cadres comme Pierre Bourgarit, Paul Boudehent, Levani Botia, Thomas Lavault ou Raymond Rhule pour cette fin de saison, la question est légitime tant la performance de plusieurs trentenaires a coûté très cher lors de la demi-finale face au Stade Toulousain.
Tawera Kerr-Barlow (33 ans) a multiplié les erreurs inhabituelles pour un joueur de son niveau, Uini Atonio (34 ans) a écopé d’un carton rouge qui a changé le cours de la rencontre, Brice Dulin (34 ans), si souvent excellent, a pourtant disputé une de ses pires rencontres depuis qu’il a rejoint La Rochelle en 2020.
D’autres joueurs, pourtant cadres de ces dernières saisons, ne sont même plus titulaires, à l’instar de Jonathan Danty (31 ans) qui a démarré les quatre derniers matches sur le banc des remplaçants. La seule arrivée officialisée est celle de l’international australien de l’UBB Kane Douglas (35 ans), pas de quoi rajeunir l’effectif rochelais.
496
Réputée pour sa défense de fer, La Rochelle confirme cette tendance puisque les Jaune et Noir possédaient la meilleure défense du championnat avec 496 points soit 19 points encaissés par rencontre. Solide.
Le mercato de La Rochelle
- Arrivées : Douglas (Bordeaux-Bègles)
- Départs : Della-Schiava (Perpignan), Tanga (Stade Français), Picquette (Pau), Sorin (p Soyaux-Angoulême), Zamora (p Soyaux-Angoulême), Ployet (p Grenoble), Idoumi (p Nice)
La recrue : Kane Douglas
Le 2ème ligne australien (capé à 31 reprises) de Bordeaux-Bègles, en fin de contrat, s’est engagé à 35 ans pour une saison avec La Rochelle. « C’est une grande opportunité de jouer dans l’un des meilleurs clubs de France et d’Europe. Vivre dans une ville magnifique, aussi. J’espère apporter mon expérience et contribuer au succès de la saison 2014/2025. Et puis, j’ai hâte de jouer à nouveau avec mon ami Will Skelton (avec qui il avait disputé la Coupe du Monde 2015, Ndlr) » a déclaré ce dernier qui sort de six saisons à l’UBB.
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JL
