Demi-finaliste une saison sur deux depuis son accession en Pro D2, le RCV ne désespère pas de parvenir à accrocher, un jour, le Graal du Top 14. En prolongeant leur entraîneur historique, Jean-Noël Spitzer, les Bretons entendent agir dans la continuité pour poursuivre leur (inexorable) progression.
S’il n’y a pas officiellement « d’objectif impérieux de montée à court terme », pour reprendre les propos de Martin Michel, le directeur général du club, en enchaînant les saisons dans l’antichambre de l’élite presque depuis une décennie avec une grande régularité, le club phare de Bretagne ne cesse de se rapprocher du Top 14.
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Enorme en 2016, au moment de la montée, le fossé se réduit d’année en année. Sur France Bleu Armorique, Martin Michel poursuivait :
« Il faut assumer l’envie de progresser et se donner les moyens de progresser. Après, voilà, nous sommes en Bretagne, historiquement pas forcément une terre avec beaucoup de clubs professionnels de rugby, donc soyons aussi patients et construisons pas à pas. »
Plafond de verre des hommes de Spitzer, les demi-finales d’accession ont encore été au programme la saison passée avec la même douloureuse issue et l’impression qu’il ne manque plus grand chose pour passer un cap. Moins cruelle que face à Biarritz (33-34 en 2021), où Vannes était favori à domicile, la défaite a donc été plus facile à digérer face à Oyonnax, de quoi permettre de reprendre la saison avec moins de regrets, plus de détermination et « la fierté d’avoir réalisé une belle deuxième partie de saison » (Spitzer).
« Envie d’écrire l’histoire de ce club »
Dans un championnat de plus en plus homogène où tous les détails finissent pas compter, la construction d’un centre de haute performance est de nature à offrir au groupe des conditions d’entraînement de haut niveau. Et pour en tirer le meilleur profit possible, ne pas perdre trop de temps à reconstruire et s’appuyer sur l’expérience du passé, les dirigeants ont souhaité conserver leur entraîneur emblématique pour deux années supplémentaires.
Et de lui offrir la possibilité d’aller au bout de ses idées en gardant les meilleurs éléments, notamment Gorrissen, le capitaine membre de l’équipe type de la saison, prolongé de deux ans, leader d’un groupe de 43 joueurs (17 arrières et 26 avants) avec un vécu commun important qui va pouvoir se projeter avec ambition sur la saison prochaine.
Le recrutement de joueurs habitués du Top 14 (Bresler, Le Bail, Arraté, Alonso ou Uhila) ou des compétitions européennes (Kalamafoni ou Bain) est sensé accompagner la montée en puissance et éviter la décompression qui avait accompagné les deux dernières demi-finales (8ème et 11ème).
« Nous avons envie d’écrire l’histoire de ce club » déclarait Francisco Gorrissen, le plus argentin de tous les rugbymen bretons, en échos au sentiment général des habitués de la Rabine, persuadés que l’heure de la consécration n’est plus très loin.
Le marché des transferts du RC Vannes
Arrivées : Boyadjis (Carcassonne), Bresler (Racing 92), Bain (Jersey Reds, Ang.), Kalamafoni (Scarlets, P.d.g.), Decubber (Massy), Le Bail (La Rochelle), Ortolan (Massy), Arraté (Stade Français), Proult (Suresnes), Surano (Rouen), Alonso (la Rochelle), Uhila (Montpellier, p.), Pissot (Toulon, p.), Brown (Edimbourg, Eco.)
Départs : M. Edwards (Mont-de-Marsan), Iachizzi (Trévise, Ita.), Johnson (Oyonnax), Leroux (arrêt), Abiven (arrêt), Vidoni (Massy), Percillier (arrêt), Etienne (Gruissan), Chezeau (Suresnes), Burgaud (arrêt), Freitas (libre), Holder (Béziers), Dubreuil (arrêt), Gratien (Soyaux), Hulleu (Castres), Abendanon (arrêt), Afoa (Crusaders, Nlle.Zél.), Borie, Hollinshead, Kalato (Villefranche sur Saône)
La recrue : Jules Le Bail
A 31 ans, le demi de mêlée Jules Le Bail originaire de Nantes, qui était déjà passé par Vannes trois saisons entre 2017 et 2020, revient en Bretagne. Perturbé par des blessures, son passage à La Rochelle lui avait néanmoins permis de tutoyer le meilleur niveau européen. De quoi apporter une belle expérience supplémentaire, dans le jeu au pied comme dans l’animation offensive, et une concurrence salutaire avec l’autre recrue de l’année au poste, le Néozed Michaël Ruru.
La fiche technique du Rugby Club de Vannes
- Président : Olivier Cloarec
- Budget : 9,5 M€
- La saison passée : 5ème de ProD2, demi-finaliste
- Stade : de la Rabine Place Théodore Decker 56 000 Vannes
- Capacité : 11 600 places
- Accès : navette gratuite entre le Parc du Golfe et le stade. En voiture, prendre la A81 puis la N157, puis la N166, entrez dans Vannes, suivez la direction place Théodore Decker.
- Palmarès : Demi-finaliste de Pro D2 (2019 et 2021)
Tom Boissy