Après cinq ans à Narbonne, quatre ans à La Rochelle, trois ans à Montpellier, l’ailier international Vincent Rattez, champion de France 2022 a signé… deux ans à Lyon pour s’offrir, à 31 ans, une remise en cause qu’il juge nécessaire. Entretien réalisé pour Rugby Magazine et Le Quotidien du Sport.
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Dans quel état d’esprit arrivez-vous au LOU ?
J’arrive avec beaucoup d’enthousiasme. Franchement, même si, à titre privé, il est toujours compliqué de déménager et de s’adapter à un nouvel environnement, sportivement, ça fait du bien de changer de cadre de vie. J’avais besoin de me remettre en cause, de découvrir un système de jeu novateur, de changer d’air tout simplement.
J’ai vécu de grandes émotions à Montpellier, en faisant 70 matches et en gagnant deux titres en trois ans (Challenge Européen et Top 14, Ndlr), ce qui n’est pas rien, mais je prenais de moins en moins de plaisir. Donc je me réjouis d’ouvrir un nouveau cycle dans ma carrière, de me remettre en danger pour continuer à progresser.
Vincent Rattez veut participer à la conquête du titre avec le LOU
Après Narbonne, La Rochelle et Montpellier, quelles ambitions avez-vous avec le LOU ?
Je suis là parce que le LOU est un club ambitieux qui a envie de franchir un palier pour gagner un titre. L’objectif de ces deux prochaines années est là même si on sait que ça devient de plus en plus difficile car la concurrence ne cesse de croitre. Le LOU est un habitué du Top 6 depuis plusieurs saisons, réalise de belles performances en coupe d’Europe, j’espère pouvoir l’aider à atteindre le palier au-dessus.
Même sans Garbajosa qui vous a recruté ?
Il est toujours un peu délicat d’arriver dans un club où le manager qui vous a recruté n’est plus là. On ne sait jamais trop comment on est perçu par son remplaçant. A moi de démontrer que j’ai ma place sur le terrain. Cela ne remet évidemment pas en cause ma motivation pour m’imposer. Dans le rugby moderne, où il y a de plus en plus de mouvements dans les staffs et les effectifs, il faut savoir s’adapter.
Par rapport à vos expériences passées, qu’est-ce qui vous interpelle au LOU depuis que vous êtes arrivé ?
Après la Pro D2 à Narbonne, j’ai découvert les exigences du très haut niveau à La Rochelle, avec un centre d’entraînement comme outil indispensable. Ce fut un choc. A Montpellier, en raison des tensions entre la municipalité et le club, les infrastructures n’étaient pas dignes de nos résultats. Cela ne nous a pas empêchés d’être champions de France. Comme quoi… Ici, je suis agréablement surpris et je vais l’être encore davantage lorsque nous prendrons possession du nouveau centre d’entraînement. Tout est carré. Et plus que tout, j’ai vite senti que le projet de jeu pouvait coller à ma personnalité.
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« J’ai vite senti que le projet de jeu pouvait coller à ma personnalité »
Vous n’avez plus été appelé en sélection depuis deux ans, comment vous positionnez-vous vis à vis des Bleus ?
Quand je vois « Dudule » (Brice Dulin) être appelé pour la Coupe du monde, je me dis que tout est possible à condition de ne jamais cesser d’y croire et de tout faire pour être le meilleur possible avec son club. L’âge ne compte pas si vous êtes bon. Mais le staff ayant pris le parti, gagnant, de faire confiance à des jeunes depuis 2019, de miser sur eux pour préparer la Coupe du monde, les chances se réduisent. Je n’y pense pas tous les matins en me levant.
Pensez-vous que le Top 14 puisse s’éviter un nouveau duel La Rochelle-Stade Toulousain cette saison encore ?
Les deux ont survolé le championnat la saison passée, mais leur marge ne peut que se réduire avec les autres clubs qui prennent la mesure de tout ce qu’il leur reste à faire pour les rattraper. Avec Montpellier, nous n’étions pas favoris, certainement moins bons qu’eux, mais le destin en a voulu autrement. Il suffit parfois d’une dynamique, d’un peu de baraka. Pour l’intérêt du Top 14, j’espère en tout cas qu’il ne va pas se réduire à un nouveau duel, qu’il sera plus ouvert.
A part le LOU, si vous aviez à miser sur une équipe surprise cette saison, quelle serait-elle ?
Je mettrais une petite pièce sur le Racing 92. Le club plafonne depuis quelques saisons, mais s’appuie sur un staff de grande qualité et a de bons joueurs.