24ème, Kojiro Shiraishi a bouclé son deuxième Vendée Globe en trois participations (huit ans après une première tentative soldée par un abandon et quatre ans après sa 16ème place). Seul Japonais de la course, Shirashi espère, à travers ses exploits, susciter des vocations dans son pays.
Vous étiez déjà finisher en 2020 (il avait aussi disputé le Vendée Globe en 2016, mais il avait dû abandonner, Ndlr). Y’a-t-il des similitudes entre vos deux courses ?
C’est mon cinquième tour du monde et chacun a ses particularités, est différent. En 2020, avec la pandémie, on n’avait pas pu bien se préparer. En 2024, c’était complètement différent, on avait 10 courses de qualification et d’entraînement. On était mieux préparés. On a pu optimiser et tester le bateau afin qu’il soit plus performant. En 2020, j’avais un bateau à foils assez grand, différent de cette édition.
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Kojiro Shiraishi navigue à l'instinct
Vous aviez le même bateau, mais amélioré avec un nouveau foil et une nouvelle étrave qu’en 2020. Mais le résultat a été moins bon. Avez-vous des regrets par rapport à votre course, aux options que vous avez choisies ?
Non. Je suis satisfait, je navigue à l’instinct et je pense avoir pris de bonnes décisions comme sur la fin quand j’ai choisi une route vers le nord. J’ai eu un mauvais pressentiment et j’ai pris une route plus directe. J’ai finalement fait le bon choix. Même quand j’étais en difficulté, du Cap Horn à l’arrivée, par exemple, c’était très difficile, éprouvant, j’ai réussi à bien gérer la situation. Mon objectif était de terminer la course, je suis fier d’y être parvenu.
Je suis heureux d’avoir participé à cette belle course où se croisent plusieurs générations de skippers, où l’on peut créer pleins d’histoires. Je mesure ma chance de la terminer deux fois. J’ai montré que j’avais ma place sur le Vendée Globe et que cette course a aussi permis aux Français de mieux me connaitre.
Cette année, le niveau était plus élevé qu’en 2020 avec plus de bateaux à l’arrivée. J’ai mené une belle bataille avec Violette notamment (il a devancé Violette Dorange d’une heure, Ndlr) qui représente la nouvelle génération, c’était très enrichissant. En plus d’être un compétiteur, je suis aussi un aventurier et je suis fier d’avoir bouclé cette aventure.
« J'essaye de démocratiser la vole dans mon pays »
Vous êtes le premier skipper asiatique à réaliser deux tours du monde en solitaire. Quel impact ont vos performances au Japon ?
J’essaie de démocratiser la voile dans mon pays, de bien faire connaitre ce sport. J’ai eu la chance d’être suivi sur ce Vendée Globe par la télévision nationale qui réalisait des émissions en live tous les vendredis soirs. La voile commence à être suivie au Japon, je suis très content que mes compatriotes s’intéressent à ce beau sport.
Cet engouement touche-t-il également les jeunes japonais ?
Oui. En 2021, on a créé la DMG Maury Sailing Academy pour des jeunes skippers français et japonais, pour leur offrir la possibilité de naviguer en mini transat. Ils peuvent développer et montrer leurs qualités dans un bon environnement. Il y a une antenne au Japon et une autre à Lorient. Les premiers résultats sont prometteurs. Trois jeunes skippers japonais vont participer à la prochaine Mini Transat. Dans deux ans, trois jeunes marins japonais viendront s’installer en France.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après ce tour du monde ? Revenez-vous différent ?
Intérieurement non, physiquement oui (rires). J’ai perdu du poids, j’ai eu un tassement des vertèbres.
Après ce tour du monde, quelle sera la suite pour vous ?
L’année sera un peu creuse, je vais faire des relations publiques avec le bateau au Japon. Le projet continue avec un nouveau bateau en construction, l’Ocean Race et j’espère le prochain Vendée Globe, je n’ai pas encore été confirmé comme skipper, mais j’espère que je pourrai faire un quatrième Vendée Globe.
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