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Pour son deuxième Vendée Globe, Paul Meilhat n’a pas été épargné par les problèmes techniques. Mais le skipper de l’Imoca Biotherm a réalisé une magnifique course ponctuée par une belle 5ème place.
Quelques semaines après votre arrivée, quel souvenir gardez-vous de votre Vendée Globe ?
Je vais bien, mais j’ai tout oublié (rires). A l’arrivée, j’ai fait une sorte de reset de mon cerveau. Le Vendée Globe est un acte sportif assez fort. On vit plusieurs mois très intenses, c’est une course extrêmement dure. Après les trois ans de préparation et les trois mois de course, j’avais besoin de faire retomber la pression, de me détendre. L’un de mes souvenirs les plus forts, c’est la fierté dans les regards des gens qui ont travaillé sur ce projet. Je garde aussi un magnifique souvenir du Sud, du Pacifique. La bataille était à son maximum. Le passage juste avant le Cap Horn m’a aussi beaucoup marqué.
Etes-vous satisfait de votre 5ème place ou pensez-vous que vous auriez pu plus vous mêler à la lutte pour les quatre premières places ?
À lireVendée Globe : comment Violette Dorange a révolutionné la course au largeOui car cette année la course était très relevée. Je pensais qu’il y aurait plus d’avaries. 32 bateaux sur 40 à l’arrivée, c’est du jamais vu. Je pense que c’est le meilleur résultat que je pouvais obtenir. Devant, c’est costaud.
Ce qui m’animait dans ce Vendée Globe, c’était l’aboutissement d’un effort collectif de trois ans entre la préparation et la course car nous avons monté ce projet de zéro en construisant le bateau. La compétition a été un moteur pour moi tout au long de la course car j’étais en permanence en compétition avec d’autres skippers.
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Paul Meilhat malchanceux sur le Vendée Globe
Vous aviez déjà disputé un Vendée Globe en 2016, mais vous aviez dû abandonner alors que vous étiez dans le trio de tête. Cette 5ème place est-elle une revanche sur le sort ?
À lireJérémie Beyou (4ème du Vendée Globe) : « L’impression de repousser ses limites »Non je n’avais pas de revanche à prendre sur la course de 2016. Les deux ont été abordées avec un état d’esprit complètement différent. A l’époque, je manquais d’expérience, je n’avais fait que deux transats auparavant. En 2016, j’étais un marin insouciant, cette année j’étais un marin expérimenté. En 2016, j’étais comme un pilote de F1 qui monte dans sa voiture et fait la course. On m’avait donné une opportunité de faire la course. Pour ce Vendée Globe, j’ai porté le projet, je l’ai construit.
Avez-vous connu beaucoup de moments de doutes ?
J’ai connu beaucoup de moments difficiles. Dès le début, j’ai dû m’adapter au changement de mes foils. J’ai mis environ 14 jours pour trouver les bons réglages. J’ai eu du mal à intégrer le Top 10. Dans le sud, j’ai eu une fuite d’eau dans un milieu hostile, c’était très compliqué à gérer. J’ai eu une grosse avarie sur l’étai, une pièce qui tient le mât. J’aurais pu abandonner, mais je suis fier d’avoir trouvé la solution pour le réparer. Je n’étais pas certain de la solidité de ma réparation, mais ça a tenu. A partir de là, mon Vendée Globe était réussi, le finir était une réussite.
« En 2016, j’étais un marin insouciant, cette année j’étais un marin expérimenté »
Comment avez-vous vécu la course ?
Je l’ai vécue pleinement, c’était mon souhait au départ. Je m’étais isolé, sans portable, je ne communiquais qu’avec ma femme, mes enfants, mon équipe car je voulais rester concentré sur la course. J’ai ressenti un sentiment de liberté dans mon bateau malgré un espace de vie réduit à 6 m2. Je regardais juste les résultats sportifs et j’ai appris que Donald Trump avait été élu. Cette aventure m’a permis de mieux me connaitre, d’être plus patient, plus calme, de prendre plus de recul sur les choses. Je suis revenu plus heureux de ce Vendée Globe.
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Je suis un touche à tout, j’aime faire des projets différents. Je pars sur un cycle de courses en équipage avec l’Océan Race notamment. Pour le prochain Vendée Globe, on verra plus tard, en temps voulu.
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