lundi 16 septembre 2024

Steven Da Costa, le plus triste des champions olympiques

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Champion olympique à Tokyo, Steven Da Costa a remporté le seul titre olympique en karaté 67 kg de l’histoire puisque la discipline n’a pas été reconduite pour les JO de Paris.

Les JO de Tokyo ont été des Jeux particuliers avec l’épidémie de COVID dans le monde qui n’était pas terminée. Comment s’est passée votre préparation en période de COVID ?

La préparation s’est très bien passée. Je n’ai pas eu de problèmes de blessure ou autre, c’était parfait. Je ne vais pas dire que j’étais détendu pour autant. J’avais beaucoup de pression car j’allais quand même disputer la plus grande compétition sportive du monde, tous les sportifs rêvent de la disputer. On s’entraîne pour disputer ce genre de compétition. Paradoxalement, cette période particulière est bien tombée, le parcours des qualifications avait été long et compliqué. J’étais content que les Jeux Olympiques soient décalés et d’avoir un an de plus pour peaufiner ma préparation.

En arrivant à Tokyo, vous avez déclaré : « L’or sinon rien ». Cette déclaration ne vous a-t-elle pas mis une pression supplémentaire ?

Oui et non. En fait, ma déclaration a été légèrement déformée. J’ai dit : « Ce qui m’intéresse, c’est l’or ». C’est logique, quand je me présente sur une compétition, c’est toujours pour gagner. Et mes adversaires étaient là pour ça aussi. C’est sûr que ça aurait été une grande déception de ne pas rentrer en France avec la médaille d’or.

Quel a été le combat le plus compliqué pour vous ?

Ma demi-finale car j’affrontais l’autre favori de la catégorie (il a battu le Kazakh Darkhan Assadilov 5-2 avant de gagner facilement sa finale face au Turc Eray Samdan 5-0, Ndlr). C’était une finale avant l’heure. Le combat a été tendu, en sortir victorieux donne une confiance supplémentaire.

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« J’ai très peu de souvenirs de Tokyo. J’étais un peu dans un état de subconscient »

Comment avez-vous vécu cette compétition sans public ?

Ce n’était pas complètement à huis clos, il y avait des athlètes, des officiels. Franchement, personnellement, ça ne me dérange pas. C’est spécial, mais ça ne m’a pas gêné. Je suis concentré sur ma compétition. C’est sûr que j’aurais aimé que mes proches soient là, mais je les ai eus rapidement au téléphone, ils étaient contents pour moi, j’ai senti leur émotion, celle de toute une ville, Mont-Saint-Martin, aussi qui m’a toujours soutenu.

Je leur dois tellement. Quand j’ai commencé le karaté, ce n’était même pas un rêve d’enfant à la base, je combattais pour m’amuser. Au fur et à mesure que j’ai grandi, que j’ai progressé et en disputant des compétitions, ça devient un objectif. Et puis quand tu deviens champion olympique, c’est beau, tu entres dans l’histoire du sport car il n’y en a pas des mille et des cents. C’est aussi une récompense pour les proches qui m’ont soutenu, m’ont suivi partout.

Quelle a été votre première pensée quand vous devenez champion olympique ?

Je ne pensais plus à rien. En fait, j’ai très peu de souvenirs de Tokyo. J’étais un peu dans un état de subconscient. Beaucoup de sentiments se mélangeaient dans ma tête, c’était confus.

Steven Da Costa seul français en lice

Comment avez-vous géré les retombées de ce titre ?

Comme j’étais le seul français qualifié, c’était fou. Je n’avais jamais connu ça. Maxime, mon conseiller, m’a beaucoup aidé. Il y a tellement de sollicitations de tout ordre que l’on est un peu dans le flou. Jusqu’au mois de janvier, c’était de la folie. En quatre mois, j’ai dû passer deux soirées chez moi. Je n’étais absolument pas préparé à ça.

Juste après les JO, vous avez été champion du monde. Vous avez donc arrêté de faire la fête pour préparer les Mondiaux ?

Non du tout j’y suis allé sans préparation. J’acceptais de passer à côté des Mondiaux. Si on n’en profite pas quand on est champion olympique, on n’en profite jamais ! Après un tel titre, je ne vous cache pas qu’il est difficile de se motiver. Mais après une période de repos après les championnats du monde c’est reparti.

Ce titre a-t-il changé votre vie ?

Ma vie peut-être pas, mais ça m’a donné un coup de pouce financier, ça c’est sûr.

Aujourd’hui, trois ans après, avez-vous toujours des retombées de ce titre ?

Oui. Les gens m’en parlent. Comme avant mon titre, je suis toujours sous contrat avec la SNCF, je suis détaché en tant que sportif de haut niveau.

Le saviez-vous ?

Surnommé le Petit Prince par rapport à ses qualités techniques, Steven Da Costa n’est pas le seul de la famille à être doué pour le karaté. Son grand frère Logan et son frère jumeau Jessie sont également en équipe de France.

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