Depuis ses débuts, le MMA est le sport de combat par excellence, le plus complet. Pour performer dans la discipline, la maîtrise d’autres sports de combat semble nécessaire. C’est dans ce contexte que certains athlètes venus du kick-boxing, du judo ou de la lutte s’imposent comme des références.
Après avoir été légalisé dans de nombreux pays dont la France, le MMA rêve d’embrasser un destin olympique. Un souhait utopique tant le CIO se montre réticent à faire la promotion d’une discipline aussi violente. Même si voir cet art martial tous les quatre ans aux JO d’été semble irréaliste, les adeptes de ce sport peuvent se réjouir. Nombre de leurs idoles se sont déjà parées des métaux les plus précieux avant d’épouser une carrière au sein de l’UFC.
Parmi eux, Henry Cejudo fait figure de modèle. L’Américain de 37 ans avait lancé sa carrière dans la lutte et dans la catégorie des moins de 55 kg. Inconnu en 2008 au moment des JO de Pékin, Cejudo crée la sensation en remportant la médaille d’or. Six ans après, il annonce sa retraite et son choix de rejoindre le MMA où il se pare de la ceinture dans les poids coqs en août 2018. Cejudo n’est pas le seul à avoir connu les grandes heures de l’Olympisme avant de rejoindre l’octogone.
La judokate Ronda Rousey, médaillée de bronze en 2008 ou les lutteurs américains Kevin Jackson titré à Barcelone en 1992 et Mark Schultz victorieux lors des JO 1984 ont connu le bonheur d’une médaille olympique avant de rentrer dans la cage. Ce choix est de plus en plus récurrent chez les adeptes de la discipline comme la judokate française Laëtitia Blot qui s’est lancée dans le MMA en 2020 ou sa compatriote Morgane Ribout qui a troqué son kimono pour une tenue de free-fighteuse en 2014.
Se confronter à une nouvelle discipline peut être un challenge excitant. « Cela fait plusieurs années que j’ai envie de faire du MMA. Cela a dû commencer vers 2010-2011. Dans mon esprit et dans le meilleur des mondes je comptais faire les JO 2012, être idéalement championne olympique et arrêter ma carrière de judo pour me lancer dans le MMA », expliquait Morgane Ribout dans un entretien au Point.
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Des revenus financiers plus importants
Rejoindre le MMA, c’est aussi bénéficier de revenus financiers plus importants. « La deuxième chose, c’est que ça paye beaucoup mieux. Pour le combat de samedi, je gagne pas loin de 200 000 euros. Alors qu’en kick-boxing, on pouvait diviser par deux. Je peux devenir millionnaire en MMA », révélait l’ancien champion de kick-boxing Cédric Doumbé dans un entretien à France Inter.
Enfin, sportivement les athlètes issus d’autres disciplines peuvent être attirés par la diversité et les nombreuses possibilités offertes par le MMA qui fait la part belle à de nombreux sports complémentaires comme le judo, la lutte, la boxe ou encore le kick-boxing.
« J’ai été séduite par le côté ludique du MMA : je commençais à visualiser la manière dont j’allais aborder un combat, les opportunités qui pourraient s’ouvrir, les enchaînements et les techniques à placer » explique encore Morgane Ribout. En plus de prendre du plaisir dans l’octogone, la spécialisation dans l’une des disciplines propres au MMA peut garantir des avantages dans certains secteurs du combat. Un adepte du judo, du ju-jitsu ou encore de la lutte peut ainsi prendre le dessus sur son rival dans les combats au sol.
« Comme dit mon entraîneur, Charles-Henri Tchoungui, il faut se souvenir d’où l’on vient. Si j’ai des bonnes projections, je dois garder ce fil conducteur. Mon but, c’est de coller et de mettre au sol. Même si on travaille la boxe, je ne vais pas devenir une strikeuse en deux ans ! » prévient l’ancienne judokate Laëtitia Blot dans Hexagone MMA. A l’inverse, un combattant ayant fait ses armes dans la boxe, le kick-boxing ou le karaté brillera davantage dans la frappe. Toutefois pour espérer briller et se parer des ceintures les plus précieuses, il faut être bon dans chacune des disciplines propres au MMA ce qui nécessite un long travail de transition.
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Yohan Mouchon