Demi-finaliste de l’Euro 2008, la Turquie a bien du mal depuis. Non qualifiés en 2012 et éliminés au 1er tour en 2016 et 2021, les Turcs n’arriveront pas en Allemagne avec beaucoup d’ambition. Mais dans un groupe ouvert, elle peut espérer sortir des poules et faire mieux qu’en 2021 où elle n’avait pas réussi à accrocher le moindre petit point.
En qualifications, la Turquie a convaincu. En s’offrant notamment la Croatie et le Pays de Galles, elle s’est hissée à la 1ère place de son groupe et n’a laissé aucune place au hasard. Mais les choses seront bien différentes en Allemagne. « Sortir des poules est un peu le maximum que la Turquie peut faire, parce que c’est une équipe qui a peut-être plus de faiblesses que de forces » confie Nicolas Sarnak, commentateur du championnat turc pour beIN SPORTS. Parmi ses faiblesses, énormément d’incertitudes.
« Vincenzo Montella tâtonne pas mal et n’a pas vraiment d’équipe type pour le moment, ce qui est assez embêtant à deux mois de la compétition. C’est quasiment impossible de savoir qui sera aligné autant dans les buts qu’en défense, et ça fait vraiment trop d’interrogations pour pouvoir prétendre à ne serait-ce qu’aller en quarts de finale de l’Euro » regrette Nicolas Sarnak.
En effet, entre Mert Günok et Uğurcan Çakır, difficile de définir qui sera le portier de cette sélection. D’autant plus que le dernier match de la Turquie s’est soldé par une correction 6-1 en Autriche, « ce qui a fait énormément de mal dans les têtes » affirme Nicolas Sarnak.
À LIRE AUSSI : toute l’actu de l’Euro dans votre mag
Mûre pour l’Euro… 2032
La Turquie pourra néanmoins compter sur des tauliers, à l’image d’Hakan Çalhanoğlu, une des rares valeurs sûres de cette équipe, auteur de performances indiscutables à l’Inter Milan et d’un leadership tout aussi impressionnant en sélection.
Devant lui, de jeunes pépites sont très attendues. A seulement 19 ans, Kenan Yildiz s’est par exemple déjà fait une place importante à la Juventus dans la rotation de Massimiliano Allegri et pourrait prendre une autre dimension avec l’équipe nationale. Et bien qu’en grand manque de temps de jeu au Real Madrid, le jeune Arda Güler (19 ans) est aussi très scruté, considéré comme le futur joyau turc. Et au regard de cette jeunesse, si la Turquie n’a pas la prétention d’aller plus loin que les huitièmes de finale, c’est aussi parce que son objectif s’établit sur un bien plus long terme.
« Sur le plan offensif, ce sont beaucoup de joueurs très jeunes et donc très inexpérimentés. Après, on peut retourner la question et dire que ça peut devenir une forme d’insouciance pour des joueurs qui évolueront sans pression » analyse Nicolas Sarnak.
Un Euro qui sonne donc comme un test, avec dans le viseur une équipe bien plus mature pour la Coupe du Monde 2026, l’Euro 2028, et surtout l’Euro 2032, qui se jouera en partie à domicile, en Turquie. Mais à domicile, les Turcs y seront déjà un peu cet été.
« Avec la communauté turque en Allemagne, ils vont quasiment jouer à domicile et ça peut vraiment être un avantage pour eux. D’ailleurs, ils ont joué en amical à Berlin il y a quelques mois et c’était assez impressionnant. On entendait plus les supporteurs turcs que les Allemands » se réjouit Nicolas Sarnak. Un détail qui a son importance puisque ce jour-là, les Turcs sont venus à bout de la Mannschaft (3-2).
0
Lors du dernier Euro, les Turcs n’ont pas marqué le moindre petit point. Ils ne veulent pas revivre la même désillusion. Un esprit revanchard qui ne peut que leur servir.
Pronostic
Malgré des très bonnes individualités, la Turquie se présentera en Allemagne avec une ligne offensive très jeune et inexpérimentée, qui n’a peut-être pas encore les épaules pour assumer une aussi grosse compétition. Néanmoins, au vu du tirage, elle peut espérer profiter de la forte communauté turque en Allemagne pour puiser de l’énergie et aller chercher la phase à élimination directe.
Marine Pattyn