Ancien coach et manager en MMA, l’actuel consultant de RMC Sport revient sur ce qui fait aujourd’hui le succès de cette discipline unique tout en se projetant sur l’avenir qu’elle pourrait avoir en France.
Quels sont les éléments qui expliquent la croissance aussi fulgurante du MMA ?
Les résultats. Il y a eu très rapidement de très bons résultats à l’international pour les athlètes français. Ciryl Gane a été un très bon porte-drapeau. On a aussi eu des visages qui ont fait connaître le sport à des communautés non sportives, notamment Morgan Charrière via les gamers. Et en deuxième raison principale : les médias ont très vite surfé sur la vague.
Qu’est-ce qui poussent les gens à s’y intéresser et à continuer de suivre les combats dans la durée ?
C’est un sport divertissant qui donne de fortes émotions. Il est facile à comprendre et l’UFC fait un superbe travail de communication pour humaniser les athlètes et les starifier. Cela permet de créer une attache et du fanatisme au sens non péjoratif. Le sport a aussi une richesse technique et stratégique infinie, on en apprend littéralement tous les jours dès qu’on devient un fan plus assidu.
En France, quelles sont les personnes qui ont œuvré à développer la discipline ?
Depuis la légalisation, je dirais Fernand Lopez sous les casquettes de coach, manager et organisateur. Je citerais aussi le média La Sueur et RMC qui fait un énorme travail avec des tas de reportages et qui joue un rôle important en tant que diffuseur. J’évoquerai évidemment les combattants qui font des grosses performances comme Ciryl Gane, Benoît Saint Denis, Manon Fiorot, Nassourdine Imavov… et ceux qui ont une grosse communication comme Cédric Doumbé, Morgan Charrière ou Paul Dena pour ne citer qu’eux. Enfin, il y a aussi tous ceux qui sont un peu plus dans l’ombre, comme les membres de la FMMAF (Fédération MMA française, Ndlr). J’oublie certainement des incontournables, mais c’est déjà une liste exhaustive intéressante.
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« Aller vers une communication un peu plus axée sur les valeurs martiales et un peu moins sur du narratif bas de gamme »
En tant que consultant et ancien pratiquant, quelles sont les choses que vous préférez avec le MMA, et au contraire, qu’est-ce que vous voudriez améliorer ?
J’aime tout de ce sport. La discipline requise, l’aspect cérébral, le dépassement de soi, la technique, le mental. Il y a aussi les gens que l’on rencontre dans ce milieu et les émotions ressenties avec les combats. Ce qu’il faudrait peut-être améliorer, c’est une communication un peu plus axée sur les valeurs martiales et un peu moins sur du narratif bas de gamme. Mais on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Si on veut attirer beaucoup de fans, on doit toucher un large public.
C’est une discipline encore jeune en France, comment réussir à maintenir sa popularité dans le temps ?
La popularité d’un sport dans notre pays réside à 80% dans les résultats. Il faut avoir des athlètes performants à haut niveau, tout simplement. Ce qui implique d’avoir des structures professionnelles, des coachs qualifiés, des événements de qualité et donc des sponsors et des investisseurs aussi.
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Propos recueillis par Jules Lefebvre