Les Pays-Bas n’ont pas dépassé les huitièmes de finale depuis 2008, ce qui est une anomalie pour les Oranjes. Composée de joueurs talentueux, la sélection néerlandaise doit mieux faire et se qualifier pour les phases finales pour enfin de redorer son blason.
Cela fait plus de 15 ans que les Pays-Bas n’ont pas performé au Championnat d’Europe. En 2008, les Oranjes s’étaient hissés jusqu’en quarts de finale, une performance qu’ils n’ont jamais réussie à rééditer depuis. C’était d’ailleurs la même année que les Pays-Bas rencontraient pour la dernière fois l’équipe de France dès la phase de groupes d’un Euro, leur infligeant ainsi la plus grosse défaite de leurs confrontations directes sur le score de 4-1, la deuxième consécutive après l’Euro 2000 (3-2).
A l’époque, les leaders bataves se nommaient Wesley Sneijder et Robin van Persie, tandis que Xavi Simons soufflait sa 5ème bougie… Aujourd’hui, la donne a changé, et c’est l’équipe de France qui est considérée comme la grande favorite de ce groupe D. Les hommes de Ronald Koeman visent la 2ème place et devront se méfier de l’Autriche de Ralf Langnick, qui aura le statut d’outsider en puissance.
Après une performance aboutie en Coupe du monde et une défaite face à l’Argentine en quarts, la sélection néerlandaise semble enfin de retour aux affaires. Elle avait connu un passage à vide et enchaîné les humiliations, d’abord en échouant à se qualifier pour l’Euro 2016, puis pour la Coupe du Monde 2022, et en se faisant piteusement sortir lors des huitièmes de finale du dernier Euro contre la République tchèque sur le score de 2-0. Après son aventure au FC Barcelone, Ronald Koeman est de nouveau sur le banc.
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Forte contre les faibles, faible contre les forts…
Et même s’il fait mieux que son prédécesseur Louis van Gaal, l’ancien défenseur central ne fait pas l’unanimité chez les supporteurs, explique Finley Crebolder, fondateur du média Clockwork Oranje :
« Bien que la plupart pensent que nous avons une équipe très forte, ils ne considèrent pas Koeman très hautement et ne sont pas confiants qu’il en tirera le meilleur parti. Il y a une frustration particulière concernant sa tendance à rester avec des joueurs qu’il connaît bien comme Weghorst, Blind et Wijnaldum plutôt que de donner leur chance à des options plus excitantes. »
Les résultats récents des Pays-Bas sont un bon indicateur de cette équipe version Koeman : forte contre les faibles, faible contre les forts. La sélection n’a pas eu de difficulté à se qualifier en finissant 2ème de son groupe, avec 2 défaites contre la France et 6 victoires contre la Grèce, l’Irlande et Gibraltar. Elle s’est cependant montrée plus fébrile contre les gros, que ce soit en amical ou en Ligue des Nations : trois défaites en autant de matches contre la Croatie, l’Italie et l’Allemagne.
Les Pays-Bas sans référence
Des résultats révélateurs, mais à nuancer, puisque Koeman a souvent dû composer avec plusieurs absences :
« Nous avons eu un certain nombre de joueurs importants blessés lors de chacune des dernières trêves internationales, ce qui signifie que nous n’avons pas eu l’occasion de jouer avec notre meilleur onze de départ une seule fois. Par conséquent, nous abordons l’Euro sans une composition d’équipe ou un système établi. »
« La dernière trêve internationale a été assez réussie en termes de résultats une victoire 4-0 contre l’Ecosse et une défaite serrée en Allemagne (2-1, Ndlr) mais avec les blessures qui l’ont empêché de tester de nombreux joueurs et aucun des deux schémas tactiques essayés n’émergeant comme le meilleur, Koeman n’a pas obtenu les réponses qu’il souhaitait » note Finley Crebolder. Un manque de cohésion donc qui pourrait s’avérer crucial.
Pas de véritable 9 en attaque
Si les Oranjes sont au complet, ils seront un sérieux prétendant aux quarts de finale à minima. L’effectif néerlandais est impressionnant et comporte au moins un joueur de classe mondiale par ligne. Verbruggen aux cages, qui est probablement le meilleur gardien que les Pays-Bas aient eu depuis des années, Van Dijk et de Ligt en défense, de Jong au milieu de terrain s’il est rétabli de son entorse à la cheville, Memphis Depay en attaque…
Là est peut-être la faiblesse de la sélection qui ne compte pas de véritable 9 dans ses rangs. Zirkzee et Brobbey semblent promis à un avenir radieux, mais il semble un peu tôt pour les lancer titulaires dans une compétition aussi importante. Juste en dessous des attaquants se trouve la petite sensation : Xavi Simons.
Alors que l’on pouvait penser qu’il prenait la direction d’un gâchis, le milieu offensif enchaine depuis deux ans et montre toute l’étendue de son talent. Prêté au RB Leipzig par le PSG, le jeune joueur de 21 ans aura un rôle crucial cet été, lui qui n’a encore pas prouvé avec la tunique de son pays :
« C’est probablement le talent néerlandais le plus excitant depuis Robben et Sneijder, mais bien qu’il semble déjà être de classe mondiale en club, il n’a pas encore performé pour les Oranjes. S’il peut apporter ce qu’il fait en Allemagne à l’équipe nationale, notre menace offensive sera considérablement augmentée, mais sinon, nous aurons du mal à percer les défenses adverses » estime Crebolder.
La phase de groupes ne sera pas facile, mais reste à la portée des hommes de Koeman. Leur parcours dépendra ensuite en grande partie du tirage, l’équipe semblant encore un peu juste pour battre les favoris du tournoi.
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Le nombre de trophées remportés par les Pays-Bas, c’était à l’Euro 1988 et les Oranjes s’étaient imposés 2-0 contre l’Union Soviétique en finale grâce à Ruud Gullit et Marco Van Basten. Un palmarès assez faible malgré ses 3 finales de Coupe du Monde (1974, 1978, 2010) et ses 4 demi-finales d’Euro (1976, 1992, 2000, 2004).
Pronostic
Après ses récents échecs, il serait un peu tôt pour viser le dernier carré de l’Euro. Mais les Oranjes ont les qualités pour aller loin et même poser de sérieux soucis aux équipes favorites, à commencer par l’équipe de France. Une qualification en quarts de finale serait considérée comme une réussite, une en demi comme un exploit, et pourrait grandement dépendre du tirage. Attention tout de même à ne pas se faire surprendre par l’Autriche qui sera à l’affut.
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Oscar Lachaize