Dans 50 jours exactement aura lieu le Coup d’envoi de l’Euro 2024. Aujourd’hui, tout le monde semble d’accord pour faire de la France et de l’Angleterre les deux favoris.
La dernière nation à avoir assumé mé son rôle de favori est l’Espagne il y a déjà douze ans. Tenante du titre et championne du monde deux ans auparavant, la Roja enfonçait le clou en étrillant l’Italie en finale.
Après la Grèce qui s’était imposée à la surprise générale en 2004, victorieuse du Portugal sur ses terres en finale, depuis, le Portugal et l’Italie ont clairement déjoué les pronostics en 2016 en s’imposant également en France et en Angleterre, et également face aux deux pays organisateurs.
Un tel scénario ne déplairait pas forcément aux Allemands, au fond du trou depuis quelques années, et qui n’ont même pas le statut de favoris quand bien même ils jouent à domicile. La Mannschaft court après un succès européen depuis 1996.
C’est donc en simple outsider que le pays organisateur aborde une phase finale promise à la France ou à l’Angleterre selon les bookmakers anglais. Les cotes sont semblables (3,5 contre 1), supérieures à l’Allemagne (6), à l’Espagne (7) et au Portugal (8) pour un groupe de cinq favoris loin devant les cotes de l’Italie, la Belgique et les Pays-Bas (16). A moins d’une énorme surprise, équivalente au Danemark 1992 ou à la Grèce 2004, le vainqueur se situe parmi ces huit nations.
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Les favoris : un match : Bellingham / Mbappé !
Frustrés par leur défaite aux tirs au but à Wembley en 2021, autant que par leur quart de finale de Coupe du Monde face à la France en 2022, les Anglais sont doublement revanchards et plus forts que jamais en 2024.
Avec un Bellingham au sommet de son art, un Kane toujours aussi efficace et un collectif qui se connait par coeur, autour d’un sélectionneur (Southgate) qui gère plutôt bien son affaire depuis 2016, avec un quart, une demi de Coupe du monde et une finale d’Euro à son actif, les Three Lions n’ont jamais paru aussi proches d’un couronnement après lequel ils courent depuis 1966. Il faudra être fort pour les battre, ce qu’a réussi à faire le Brésil le 23 mars dernier à Wembley (0-1)…
Le sans-faute du Portugal…
En chutant contre l’Allemagne en septembre puis en mars, la France n’est pas invincible même si sa qualification n’a souffert d’aucun doute malgré des performances parfois très moyennes et toujours plus ou moins dépendantes de l’efficacité de Mbappé. Tout aussi doublement revancharde après s’être fait sortir aux tirs au but lors de ses deux dernières compétitions internationales, la France de Deschamps ne vise rien d’autre que la victoire finale… dans un stade qu’elle connait bien pour y avoir déjà joué, et perdu une finale de Coupe du monde !
Avant son surprenant revers à domicile contre la Colombie (0-1), l’Espagne, vainqueur de la Ligue des Nations, n’avait perdu qu’en Ecosse depuis son élimination en 8èmes de finale de la Coupe du monde aux tirs au but face au Maroc. L’absence de Gavi, touché à un genou, pourrait néanmoins s’avérer problématique. Avec l’inusable CR7, le Portugal a fait un sans-faute pendant les éliminatoires, suffisant pour en faire un candidat au titre avec un effectif où les individualités sont nombreuses et, a priori, réceptives au discours du nouveau sélectionneur, Roberto Martinez.
Les outsiders : L’improbable quête de l’Italie
C’est avec Luciano Spaletti, qui a redonné sa fierté au peuple napolitain la saison passée, que la Squadra Azzura tentera de conserver son titre, ce que seule l’Espagne a réussi à faire dans toute l’histoire de l’Euro. L’exploit est à la portée des Italiens à condition qu’ils compensent collectivement la relative faiblesse de leurs individualités, surtout offensives.
Battus deux fois par l’Angleterre, et par l’Espagne en demi-finale de la Ligue des Nations, les Transalpins partent de loin. Moins toutefois que des Pays-Bas bien moyens, eux aussi dominés à deux reprises par la France… qu’ils retrouvent dans un groupe D qui pourrait s’avérer très piégeux si les cadres ne sont pas au rendez-vous, à savoir Depay, Gakpo, Bergwijn, Dumfries ou De Jong, pas forcément au meilleur de leur forme cette saison.
Plus souveraine pendant les éliminatoires, la Belgique ne doute pas moins de son potentiel dès lors que la pente devient raide. Le retour de De Bruyne est un signe positif, mais pas une garantie pour un nouveau sélectionneur, Tedesco, qui était encore à la recherche de la meilleure organisation défensive et qui peut souffler d’être tombé dans un groupe très abordable avec la Slovaquie, la Roumanie et l’Ukraine. Après la désillusion qatarienne, les Diables Rouges doivent réagir au risque de (re)tomber dans le rang des nations de seconde zone.
Tom Boissy