mardi 5 décembre 2023

Euro : après Lille, Burak Yilmaz pourrait guider la Turquie vers l’exploit

Turquie - Italie (21h)

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La sélection turque, qui début son Euro face à l’Italie ce soir, retrouve des couleurs après des éliminatoires bien gérés sous la houlette du charismatique Senol Günes. Articulée autour d’une défense de fer, la Turquie se pose comme un outsider malgré une attaque perfectible.

Sur le papier, la hiérarchie du groupe A paraît claire. L’Italie devrait être au-dessus. Le Pays de Galles, la Suisse et la Turquie devraient se battre pour la 2ème place qualificative pour les huitièmes. « L’Italie est très forte et sachant qu’ils ont loupé la Coupe du Monde 2018, ils voudront se rattraper. Je pense que la 2ème place se jouera entre la Turquie et la Suisse » estime Atakan Anil, spécialiste du football turc (@TurcFootball).

« La Suisse est à peu près au niveau de la Turquie donc ce sera un affrontement assez équilibré. Attention aux Gallois qui peuvent créer la surprise, ils ont de bonnes individualités. »

Si on se réfère au classement FIFA, le Pays de Galles et la Suisse sont devant la Turquie. La dynamique actuelle semble pourtant pencher légèrement pour la Turquie qui, sous la direction de Senol Günes, semble avoir trouvé un rythme très intéressant, notamment pendant les éliminatoires où la sélection a fini 2ème et a pu empocher 4 points sur 6 possibles face aux champions du monde français dans un groupe où l’Islande était aussi présente.

Quatre points sur six pour la Turquie contre la France

Ces éliminatoires réussis portent le sceau de Senol Günes. Ce même entraîneur qui a réussi à emmener la sélection jusqu’en demi-finales de la Coupe du Monde en 2002. Le parcours de ce natif de Trabzon est aussi marqué par ses exploits avec Trabzonspor qu’il a amené à la Ligue des Champions et à deux titres de champion de Turquie consécutifs avec le Besiktas.

« Senol Günes est le meilleur entraîneur du pays avec Fatih Terim. On le respecte beaucoup car il traite ses joueurs comme s’ils étaient ses enfants et cela les met en confiance » souligne Atakan Anil. « Il a été champion deux ans de suite avec Besiktas et il est sorti de sa poule de Ligue des Champions sans défaite en 2017. C’est une très grande réussite pour un club turc ». Senol Günes est le symbole de cette Turquie victorieuse. Avec la génération Hakan Sukur, Rustu Recber, Yildiray Basturk, Nihat Kahveci, Emre Belözoğlu, Umit Davala… qui a terminé 3ème à la Coupe des Confédérations en 2003.

Cinq ans plus tard, c’est en 2008 que la sélection turque réalise une autre épopée. Sous la houlette de Fatih Terim, la sélection, emmenée par les cadres que sont Volkan Demirel, Hakan Balta, Arda Turan, Hamit Altintop, Semih Senturk crée l’exploit et arrive en demifinale de l’Euro en Suisse et en Autriche.

Les Turques, des Outsiders

Pour Atakan Anil, la Turquie est bien un outsider en puissance, une équipe capable d’aller bousculer les grandes nations, avec un groupe déterminé et composé de joueurs qui sont en forme. « On voit que la Turquie monte en puissance. Elle envoie des messages forts à l’Europe. Aujourd’hui, à 35 ans, Burak fait chavirer la Ligue 1. Calhanoglu est aussi un des meilleurs avec l’AC Milan. » Mais la Turquie est surtout devenue très solide. L’apport de jeunes joueurs n’y est pas étranger.

« Caglar Soyuncu est l’un des meilleurs à son poste en Premier League, sans oublier Kabak qui a signé à Liverpool. Avec Demiral, ce sont des joueurs qui vont faire partie des meilleurs au poste de défenseur central. »Axée autour de sa charnière centrale, la Turquie est l’équipe la plus solide des éliminatoires (à égalité avec la Belgique) avec seulement 3 buts encaissés en 10 matches. A contrario, des interrogations persistent en attaque. Si les 18 buts marqués en éliminatoires ne sont pas du tout insignifiants, des points sont encore à régler.

« Offensivement, la Turquie a encore plusieurs points à améliorer. Il y a encore des doutes sur Karaman qui joue quand même en D2 Allemande. Est-ce que Burak, vu son âge, peut enchaîner les rencontres en préparation et à l’Euro ? Qu’en est-il de Calhanoglu qui joue à gauche en sélection alors que c’est un pur numéro 10 ? Mais, objectivement, je pense qu’ après l’Italie, l’équipe la plus forte reste la Turquie dans ce groupe ».

La Turquie a les dents longues pour cet Euro, fort d’une dynamique positive et d’une défense de fer. Elle assume son statut d’outsider et veut aller titiller les grandes nations. Premier test face à l’ogre italien.

Anthony Rabemanisa

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