vendredi 26 avril 2024

Fekir : après l’OL, petit prince du Bétis

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Son 10ème but de la saison, inscrit en Ligue Europa face à l’Eintracht Francfort, prouve que Nabil Fekir a retrouvé une régularité… internationale. De quoi le remettre dans le sillage d’une équipe de France où il n’a encore jamais vraiment pu donner sa pleine mesure. Désormais star de la Liga, il est prêt à mettre la pression sur Griezmann.

Depuis son arrivée au Betis en 2019, il n’avait jamais dépassé la barrière des 10 buts (7 en 2019/2020 et 5 en 2020/2021, toutes compétitions confondues) qu’il a atteinte à trois mois de la fin de sa troisième saison.

Sans être redevenu aussi efficace que lors de sa meilleure période lyonnaise (24 buts en 2017/2018), ses performances vont crescendo, conséquence d’une plus grande qualité dans ses prises de balle, d’une réelle influence dans le jeu et d’une efficacité face au but retrouvée.

Ses 7 passes décisives confortent son bilan au meilleur moment et permettent notamment aux Verdiblancos de lutter en Liga pour une qualification en Ligue des Champions.

L’arrivée de Manuel Pellegrini sur le banc a aussi été déterminante. Depuis un an et demi, le coach chilien l’a remis en confiance, lui a témoigné plus de considération et l’a stabilisé tactiquement quand son prédécesseur, Rubi, n’arrêtait pas de changer de systèmes.

Le 4-2-3-1 lui va si bien

Positionné dans l’axe, juste derrière William José ou Iglesias, dans un 4-2-3-1 taillé à sa mesure, Fekir rayonne de nouveau, enfin digne du statut de champion du monde qui avait tant impressionné une presse ibérique qui, en 2019, s’étonnait de voir un tel joueur débarquer dans un club de seconde zone européenne comme le Betis alors qu’il aurait pu prétendre jouer la Ligue des Champions.

As, le célèbre quotidien espagnol, n’hésitait alors pas à parler de « transfert inespéré »  pour un joueur « capable de soulever les foules, sans doute un des meilleurs éléments du siècle en Ligue 1 avec Ronaldinho, Giuly, Hazard, Benzema, Juninho, Dembélé ou Mbappé. »  

L’hommage n’avait rien d’exagéré, mais la réalité s’est vite confrontée à des problèmes d’adaptation, de complémentarité et d’automatismes au sein d’un effectif limité qui attendait peutêtre trop, trop vite, de lui. Désormais bien intégré dans le club et sa vie andalouse, devenu plus mature malgré son rouge pris contre Bilbao après un coup de pied à Iker Munain et serein, apaisé, Fekir arrive à 28 ans au sommet de sa forme. Il est devenu l’incontestable leader technique d’une équipe qui se prend à rêver de Ligue des Champions.

Newcastle et le Barça sont à l’affût

Sur les talons de l’Atletico et du Barça en Liga, pour aller chercher une place dans le top 4 après laquelle ils courent depuis 2004 leur dernière participation en C1 remontant à 2005/2006 lorsqu’ils éliminèrent Monaco en match de barrage pour échouer en phase de groupe les Verdiblancos se reposent sur le talent de leur n°8 pour rêver plus haut.

Et Fekir de susciter forcément des convoitises, la presse espagnole l’envoyant vers Newcastle, le nouveau riche du foot anglais, et même le Barça où son profil est évidemment apprécié par Xavi dans un registre de jeu court et de passes dédoublées où il excelle. Au-delà des enjeux sévillans, où il est sous contrat jusqu’en 2026 après avoir prolongé en janvier dernier, c’est évidemment vers les Bleus que lorgne l’ancien joueur de l’OL, et cette Coupe du Monde 2022 qui, à 28 ans, arrive au meilleur moment pour lui.

Fekir a 8 mois pour convaincre Deschamps

A huit mois de l’échéance, les premiers rendez-vous internationaux de l’année, fin mars face à la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, avaient vocation à le (re)mettre sur orbite.

Sans aller jusqu’à espérer détrôner Griezmann, plus que jamais incontournable dans l’esprit de Deschamps malgré des performances en dents de scie à l’Atletico, un poste de doublure « officiel »  le ravirait déjà, dans un système en 3-4-1-2 où beaucoup rêvent de le voir évoluer juste derrière le duo Benzema-Mbappé.

« Quand il est en forme comme en ce moment, Nabil est impossible à arrêter, percutant, plus finisseur, capable d’entrer dans la surface pour créer le danger, désorganiser la défense, provoquer balle aux pieds, explique son ancien coéquipier de l’OL, aujourd’hui à Grenade, Maxime Gonalons.

Avec l’OL, il a fait des choses incroyables, et je me réjouis qu’il retrouve toutes ses sensations. Forcément, c’est une option très intéressante pour Deschamps. Dans l’animation offensive, peu de joueurs parviennent à faire autant de différences balle aux pieds que lui, à mettre le feu dans une défense. »  

Avant la trêve internationale du printemps, il n’avait plus été appelé depuis un an et demi (depuis le 8 septembre 2020 contre la Croatie), le temps qu’il lui a fallu pour digérer les attentes des supporteurs sévillans, de se préparer à y répondre. Le moment est peut-être arrivé.

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