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Paris 2024 / Interview – Stéphane Houdet : « Mes médailles, ce sont mes enfants »

PAR PHILIPPE CARNUS, EN DIRECT DES PARALYMPIQUES

Pour la première fois en 5 participations, Stéphane Houdet repart des Jeux Paralympiques sans médaille. C’est avec beaucoup de lucidité et des mots positifs que le champion français réagit. 

Votre premier sentiment sur ces Paralympiques ?

Pendant toute la compétition, le stade a été incroyable. C’est inédit pour nous, parce qu’on n’a pas l’habitude d’avoir autant de monde dans les stades. Félicitation à tout ce public qui nous a soutenu. 

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Pour la première fois, vous repartez des Jeux sans médaille…

Ya un truc très simple… Depuis le début, mes médailles elles sont dans mes bras (ndlr : Stéphane Houdet fait allusion à ses enfants). Je suis avec ma famille, avec un public extraordinaire. On joue chaque jeu à 100%. C’est vrai que les médailles sont magnifiques, on a tous vécu des trucs assez difficiles… Alors, être en forme, être en vie, avec des enfants, qui sont magiques, ce sont nos médailles. Ça permet de bien relativiser tout ce que l’on fait, et quoi qu’il arrive, ce soir, on fera la fête en famille. 

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Vous allez continuer ?

Oui, je continue et je serais à Los Angeles. Et Yannick (Noah) aussi. Il l’a dit avant, « tant que les joueurs veulent de moi, je serais là ». Et je veux de lui, je pense que tout le monde veut de lui. Il nous a tellement apporté. 

« On essaye de jouer de plus en plus vite, d’enlever du temps à notre adversaire. C’est pas facile d’intégrer tout ça » 

C’est à dire ?

Une nouvelle façon d’aborder le tennis fauteuil, et surtout, du très haut niveau. C’est ce dont on avait besoin. En quelques mois, il est capable de révolutionner le tennis-fauteuil. 

Le niveau du tennis-fauteuil a évolué ?

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Bien sûr. Avec la professionnalisation notamment. Vous avez vu la qualité de l’encadrement ? Ça joue vite, ça joue très bien, les joueurs sont préparés tout au long de l’année. On a la chance de jouer les quatre tournois du Grand Chelem, d’avoir un circuit avec plus de 200 tournois. D’avoir des dotations. Comme au tennis, Roger Federer le disait, on perd plus souvent qu’on gagne. Le niveau est juste incroyable. Après, je crois que je ne suis pas de ceux qui ont le plus travaillé à l’approche des Jeux. Nous avons eu deux enfants nés récemment, un en janvier 2023, l’autre en mars 2024, ça demande de l’attention. Ma femme est une entrepreneuse qui fait aussi le tour du monde. On essaye de croiser nos emplois du temps… Quand on se retrouve, on a besoin de passer du temps tous les deux. Disons que j’ai dédié ma vie au tennis, peut-être un peu moins que les autres. Je suis arrivé sur certains tournois sans être assez bien préparé. Mais on a eu la chance d’avoir Yannick avec nous. Je pense que mon niveau d’aujourd’hui est meilleur que celui du mois de mars. Ça laisse de belles perspectives pour l’avenir.

Avant Los Angeles, qu’est-ce qu’il va falloir faire pendant quatre ans pour gagner une médaille ? 

L’idée c’est d’améliorer le retour-volée. Le constat de Yannick est clair, il y a des joueurs qui, si je pars dans l’échange, finiront par me prendre. Ça me contraint à jouer en deux ou trois touches de balle, et de faire des retour-volée. Idem sur le service, avec la volonté de faire la différence sur deux ou trois frappes. On essaye de jouer de plus en plus vite, d’enlever du temps à notre adversaire. C’est pas facile d’intégrer tout ça. C’est épuisant, c’est difficile, jusqu’à ce que vous vous rendez compte que vous arrivez bien à le faire. Ça peut nous aider. Après, tenir ça sur tout un match, tout un tournoi… Il faut des automatismes. Alors justement, ce qui nous sépare de Los Angeles, c’est de créer ces automatismes. Après, pour nous, ça va être naturel. 



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