lundi 16 septembre 2024

Paris 2024 / Pourquoi il ne faut pas manquer France – Colombie, demi-finale de Cécifoot (17h30)

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Bluffant. C’est le premier adjectif qui nous vient à l’esprit en regardant un match de haut niveau de Cécifoot, en admiration devant la performance des athlètes non voyants qui assurent le spectacle, avec une assurance déconcertante. 

Très rapidement, comme pour la quasi totalité des sports paralympiques, le handicap se fait oublier. Quand les codes sont intégrés (notamment celui de ne pas faire de bruit pour que les joueurs puissent notamment entendre le bruit du ballon, muni de grelots), on assiste à un match de football en salle. Avec la même intensité, le même suspense et surtout, la même finalité : marquer au moins un but de plus que l’adversaire. 

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« Le cecifoot fait intégralement partie du football », explique d’ailleurs Yvan Wouadji, que l’on a vu porter la flamme olympique. « Ce sont les mêmes règles, les mêmes principes. Le fait de devoir travailler ensemble, de faire des passes, d’aller vers l’avant… ». Pour Wouadji, champion d’Europe 2022, ambassadeur du Cécifoot en France (qui aurait dû jouer ces Jeux sans une grave blessure), le Cécifoot va au delà du sport. « Quand on fait des opérations de sensibilisation, on explique aux gens que c’est comme dans la vie, on utilise des moyens différents pour arriver au même but ».

«Nous avons la chance dans cette Équipe de France de nous connaitre depuis de longues années donc c’est un réel avantage, nous sommes arrivés au point où nous pouvons nous faire des passes sans nous parler »

C’est le braille, la canne blanche, les ordinateurs et téléphones à fonctions vocales dans la vie de tous les jours, des grelots sur le ballon, un « guide » (placé derrière le but, il a pour mission d’orienter les joueurs) sur un terrain ou les joueurs sont quatre par équipe, plus un gardien de but (voyant). 

Pour se situer dans l’espace, notamment par rapport à leurs partenaires, les joueurs privés de la vue (Ils ont les yeux bandés, d’une part pour assurer une stricte égalité en cas de présence chez certains d’une vision résiduelle, d’autre part pour protéger cette vision résiduelle) font appel à tous leurs sens, et en particulier l’ouïe. « Pour ce qui est de la communication pendant un match, nous nous basons sur l’emploi de mots clés. Donc il faut que le cerveau soit prêt à entendre et analyser ces mots clés qui se répètent à haute fréquence. Ce vocabulaire reste très naturel avec des mots très courts qui sortent du brouhaha. Il y a bien entendu le « voy ! » qui, s’il est prononcé trop tard ou pas prononcé du tout, peut entraîner une sanction de la part de l’arbitre. Le plus basique pour reste le “j’ai !” dès qu’un joueur prend le ballon. Ce mot nous permet de valider une possession de balle et donc de nous projeter vers l’attaque », explique Martin Baron, membre de l’équipe de France depuis près de 20 ans (olympics.com).

On l’a compris, l’entente, l’habitude de jouer ensemble, les automatismes, sont des éléments clés. Aujourd’hui’hui, c’est une des grandes forces des Bleus. «Nous avons la chance dans cette Équipe de France de nous connaitre depuis de longues années donc c’est un réel avantage dont nous disposons et cela se ressent sur le terrain. Aujourd’hui, nous sommes arrivés au point où nous pouvons nous faire des passes sans nous parler », ajoute Hakim Arezki.

Vice-champions paralympiques en 2012 (battue en finale par le Brésil), absent en 2016 (non qualifiée) et seulement 7ème à Tokyo, l’équipe de France de cecifoot affronte la Colombie (vainqueur du Maroc en quart de finale) pour une place en finale où elle pourrait retrouver le monstre brésilien (qui affronte l’Argentine dans l’autre demi-finale). 

Le programme du Cécifoot :

France – Colombie (jeudi 5 septembre à 17h30). Autre demi-finale : Brésil – Argentine à 21h. Match pour la troisième place : samedi 7 septembre à 17h30. Finale à 20h.

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