vendredi 11 octobre 2024

Alicia Toublanc : « Brest n’est pas là juste pour faire un coup »

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Auteur du doublé coupe-championnat, finaliste de la Coupe d’Europe, Alicia Toublanc (25 ans) a naturellement été appelée en équipe de France. L’ailière brestoise évoque son bonheur de gagner avec son club de cœur et de rejoindre le groupe des championnes olympiques.

Qu’avez-vous ressenti après avoir gagné ces deux titres la même saison avec votre club formateur ?

C’est une sensation particulière, je suis arrivée à l’âge de 14 ans. J’ai connu l’ascension du club et, être récompensée par des titres, c’est génial et ça valide le travail réalisé par l’ensemble du club.

Comment expliquez-vous que Brest ait réussi à combler le retard sur Metz qui domine le hand féminin depuis tant d’années ?

Tout a été mis en place par les dirigeants pour y arriver. La structuration du club a été progressive, on a de bonnes bases désormais. Le recrutement est aussi intelligent, on a un bon budget, mais les dirigeants l’utilisent intelligemment en recrutant des joueuses qui s’intègrent parfaitement au collectif, pas uniquement des stars.

L’objectif n’était pas de faire un coup de temps en temps, mais de s’installer sur la durée en haut du tableau. Metz est un bel exemple, le club réussit le plus dur qui est de durer et d’enchainer les saisons de très haut niveau. Le plus dur n’est pas d’arriver au sommet, mais de s’y maintenir pendant tant d’années.

Avant cette saison, nous avons gagné deux Coupes de France (2016, 2018), été finalistes de la Coupe en 2019, du championnat en 2017 et 2018 et on a terminé ex-aequo en 2020. Nous sommes en constante progression.

A quel moment de la saison avez-vous senti que vous pouviez décrocher le titre ?

bien comme toutes les équipes car il est impossible de faire une saison parfaite, sans creux, mais le plus important était de ne pas trop montrer ces moments de faiblesse et de les réduire.

« Il faut s’adapter à un nouveau staff, mais cela nous permet aussi de nous remettre en question »

Vous parlez beaucoup de stabilité, mais avec le départ de votre coach n’est-elle pas remise en cause ?

Non. Le coach et des joueuses sont partis, mais la motivation est toujours là. Le départ d’un entraîneur implique une adaptation au nouveau staff, mais cela nous permet aussi de nous remettre en question. Les principes de jeu sont les mêmes, il y a de la continuité.

Brest compte plusieurs équipes de haut niveau. Avez-vous des échanges entre vous ?

Les présidents du hand et du foot sont frères, ils ont la même mentalité. Il y a des échanges au niveau de la direction, moins entre les sportifs, nos sports sont quand même relativement différents. Mais il nous arrive d’aller voir nos matches respectifs.

Alicia Toublanc a faim de titre

Votre superbe saison avec Brest vous a valu un appel en équipe de France. Appréhendiez-vous d’intégrer une équipe qui a été championne olympique et qui se connait parfaitement bien ?

C’est sûr que lorsqu’on intègre une équipe qui fonctionne, il faut être à leur niveau. Il ne faut pas être le grain de sable qui peut enrayer la machine, mais le groupe est super. Les nouvelles sont parfaitement intégrées et je connaissais déjà pas mal de filles. Je viens d’être appelée, c’est une super expérience.

J’apprends beaucoup avec des joueuses qui possèdent une grosse expérience, malgré les titres elles ont toujours faim. C’est cette envie qui fait la force et les résultats du handball français dans son ensemble.

Depuis le titre olympique sentez-vous un engouement supplémentaire pour le handball féminin ?

Il est trop tôt pour le dire. Nous, à Brest, on ne voit pas trop de différences car on a toujours eu un engouement important localement, notre salle est régulièrement pleine. Ce titre ne peut qu’être positif pour nous bien sûr.

On a fait l’une des plus grandes audiences des JO, il faut bâtir là-dessus car c’est vrai que l’on reste un sport peu médiatisé. A l’occasion des JO, on a montré une belle image de notre sport à des personnes qui le regardaient peut-être pour la première fois, cela peut leur donner envie de regarder du hand féminin, mais aussi masculin le reste de l’année, pas simplement une fois tous les quatre ans.

Sport Hand 011

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