Indispensable à toulouse et aux bleus il n’est pas le plus médiatisé, mais François Cros (28 ans) est l’un des joueurs les plus importants du stade toulousain et des bleus. Infatigable plaqueur, bon en touche, le 3ème ligne toulousain se démultiplie sur un terrain. Ses proches, ses coéquipiers ou ses anciens entraîneurs veulent aussi mettre en avant sa mentalité irréprochable.
Grégory Alldritt : « François est toujours à la pointe du combat »
« François fait un travail de l’ombre remarquable, toujours à la pointe du combat. C’est facile de jouer à ses côtés, il bonifie les ballons. En revanche, quand on l’affronte, c’est plus compliqué (rires). Il joue pour le collectif avant de penser à lui. Il est fort dans les rucks, dans les picks and go, dans les passes après contact. Dans le groupe, il fait partie des joueurs expérimentés, qui a gagné des titres et qui sait donc appréhender les matches à enjeu. Il sait gérer la pression, il est toujours calme et posé même à des moments clés d’un match ou dans des moments de forte tension. »
Son partenaire en équipe de France
Jennifer Cros : « Il sait prendre du recul sur les choses »
« Nous nous sommes connus par le rugby bien sûr il y a plus de dix ans. Bien avant de devenir le joueur qu’il est aujourd’hui, ce qui m’avait marqué le plus chez lui, c’était sa maturité. Il a été capitaine très jeune, il est toujours assez calme, il sait prendre du recul sur les choses. Il pense aussi beaucoup aux autres, il collabore avec des associations caritatives, il a tenu à finir ses études et à travailler comme podologue. Le succès ne l’a pas changé, on debriefe souvent ses matches et il accepte toujours les remarques, les critiques. Si vous interrogez plusieurs personnes, je suis sûre qu’elles mettront en avant sa gentillesse et sa simplicité. »
Sa femme, ex-joueuse du Stade Toulousain féminin
Thierry Dusautoir « Il me fait penser à Julien Bonnaire »
« J’ai vu arriver François avec les professionnels. Il avait déjà une petite notoriété car il était capitaine de France U20. Il écoutait beaucoup, il avait une grande capacité d’écoute et d’analyse. Quand on lui donnait des conseils, il les reproduisait sur le terrain, il apprenait vite. Ce qui m’a le plus marqué, au début, c’est sa détermination. Il arrivait dans une équipe avec une énorme concurrence, d’autres auraient arrêté leurs études pour se consacrer à cette arrivée en pro, lui il a choisi de continuer ses études. C’était fort, il était déterminé à aller au bout de son diplôme de podologue et de s’imposer dans un grand club comme le Stade où la concurrence est démentielle notamment en 3ème ligne. »
« Il a un profil que j’adore car il est très complet, il a la capacité de porter le ballon, de changer de rythme. Il est bon en touche, il me fait penser à Julien Bonnaire. Je suis content pour lui qu’il ait pris cette dimension, j’étais déçu qu’il ne soit pas au Mondial 2019 il le méritait. Il a très bien géré cette période charnière et cette déception. Il s’est affirmé en attaque ces dernières années, il est indiscutable, mais est resté très humble. C’est un garçon intelligent, qui va au bout des choses. »
« Il est plus complet que moi car il est bon offensivement et défensivement, en touche aussi. Il est plus utilisé pour ses qualités en touche à Toulouse qu’en équipe de France où il y a déjà Woki et Ollivon préposés à la touche, mais il peut beaucoup apporter dans ce secteur aussi chez les Bleus. Ce n’est pas une grande gueule, il est discret sans être effacé. Il ne va pas faire le pitre, mais il participe à la vie de groupe et sa parole compte. »
Ancien coéquipier au Stade Toulousain
Guy Novès « Je lui avais fait arrêter la compétition afin qu’il fasse de la muscu »
« Il était capitaine des Espoirs, je lui avais fait arrêter la compétition afin qu’il fasse de la muscu, qu’il gagne en densité physique. Son avenir passait par un travail physique important sinon les qualités rugbystiques il les avait déjà. Il était capitaine des Espoirs donc c’était déjà un leader, il faisait aussi des gros matches avec la sélection U20, il était aussi capitaine. Ses qualités techniques étaient doublées de qualités intellectuelles évidentes. Sa lucidité en a fait un joueur de très haut niveau très tôt. »
« C’est un joueur qui fait très peu de fautes, qui comprend plus vite que les autres. Il est excellent dans les airs, en défense, il fait partie des joueurs dont on décèle le fort potentiel très jeune comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack. Ils ont un potentiel énorme, il ne faut pas hésiter à les mettre au contact du haut niveau même s’ils sont jeunes. Tous ces joueurs ont confirmé par la suite. »
Son ancien entraîneur
Franck Soustre « En jeunes, il jouait 10 ou centre »
« Il est arrivé au club à l’âge de 5 ans et en minimes il vient me voir et me dit : « J’ai Toulouse qui m’appelle t’en penses quoi ? » Forcément, je lui ai dit d’y aller, que le train ne repasserait peutêtre pas. C’était un gamin incroyable, très équilibré, d’une gentillesse extrême et très humble. Un gros bosseur aussi. Il puait le rugby. A l’époque, il jouait 10 ou centre, il avait un physique de centre. Quand il est arrivé au Stade, il m’a dit qu’on lui avait dit qu’il fallait qu’il prenne 10 kg. »
« Etudes, sport, il était bon partout. Il est très simple et sait où il veut aller. Il n’oublie pas non plus d’où il vient. Il nous a amené deux, trois fois le Bouclier au club. Quand je lui envoie un texto pour le féliciter, il répond même dans les vestiaires. Malgré sa vie qui a changé, il est resté le même. Je l’avais nommé capitaine, il ne faisait pas de bruit, mais il était toujours le premier. Malgré le succès, il ne prend pas les gens de haut. Quand il était en cadets au Stade, il venait entraîner les petits de l’école de rugby, c’est révélateur de son caractère. Il m’a aussi donné son maillot de sa première sélection, son survêtement des Bleus. Des gestes révélateurs de sa personnalité. »
Son entraîneur en benjamins à Seilh