samedi 27 avril 2024

HAND : les Parisiens et les Messines obsédés par la Ligue des Champions

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Le club masculin de la capitale et celui lorrain chez les féminines ont encore échoué la saison passée en Ligue des Champions. Cette quête de la plus prestigieuse compétition européenne est dans toutes les têtes.

Metz chez les filles, et le PSG chez les hommes, n’ont toujours pas vaincu le signe indien de la Ligue des Champions. La saison passée, le coup de massue a été plus que rude pour les Dragonnes en quarts contre le FTC de Ferencvaros (32-26, 26-33). Quant au PSG, il a baissé pavillon en demi contre Kielce là encore sur la plus petite des marges (2425). L’entraîneur d’Aix Philippe Gardent essaie de déceler les principaux manquements devant cette nouvelle désillusion :

La saison dernière, cela ne s’est pas joué à grand chose

« Je les voyais pourtant bien cette année. Cela ne s’est pas joué à grand-chose. Que manque-t-il à Paris pour aller au bout de cette compétition ? Un peu de stabilité. Pas mal de joueurs viennent, repartent. Certes, Barcelone n’a pas gagné la dernière fois, mais chez certaines autres équipes, il y a quand même des effectifs bien plus stables, avec des renforcements de joueurs. Dans le cas du PSG, tu as une équipe qui tient la route, mais tu finis quand même par perdre Remili, Sagosen, Hansen, Kristopans, des joueurs-clés. »

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« Donc à chaque fois tu es obligé de régénérer et cela occasionne une perte de temps. Il y a peutêtre aussi une certaine profondeur de banc un peu trop décalée par rapport au sept majeur. Cela se joue sur des détails. Néanmoins le pas grand-chose à haut niveau devient beaucoup. Pour l’instant, il y a encore plusieurs points qui font que cela ne sourit pas encore. Après, quand cela devient récurrent, il faut regarder cela de plus près ».

Gardent tente une certaine comparaison entre le PSG et un autre club européen : « Si je peux comparer Paris, ce serait un peu ce qui se passe avec Veszprém. Ils effectuent beaucoup de rotations, prennent pas loin de six gros joueurs par an, mais eux cela ne fait pas douze ans qu’ils lorgnent sur une Coupe d’Europe, mais trente ! Ils n’ont jamais gagné cette Ligue des Champions (4 fois finaliste, Ndlr). Sans vouloir établir une trop grosse comparaison entre le PSG et Veszprém car Paris n’est pas à plaindre, ils ont un peu le même souci, mais le club hongrois dans des proportions bien plus grandes ».

Le PSG doit gagner en stabilité

Faut-il croire aux chances du PSG dans cette future campagne de Ligue des Champions ? « Déjà dans sa phase de groupes, le PSG a plus que son mot à dire (Paris est dans le groupe A avec Kielce (Pol.), Kiel (All.), Zagreb (Cro.), Aalborg (Dan.), Szeged (Hon.), Bitola (Macé.), Kolstad (Nor.), Ndlr). Une équipe comme Kiel ces derniers temps n’a pas existé contre Paris. »

« Là, il y a un peu moins de têtes d’affiche qui viennent à Paris. Cela n’implique pas forcément que cela va moins bien jouer. Maintenant, on va bien voir aussi comment cela va se comporter avec l’absence de Kristopans. Il a été un joueur incroyable omniprésent en championnat et en Ligue des Champions. Cependant, si le PSG parvient à gagner en stabilité, l’équipe jouera les premiers rôles ».

Et même s’il n’y a pas eu non plus victoire finale des Messines, le champion du monde 1995 se félicite déjà de voir ces joueuses de Metz atteindre pareil stade : « Les Messines sont aussi dans cette quête de Ligue des Champions. Elles ont ce mérite de rechercher ce type de trophée et de se positionner pour être un vainqueur potentiel. Mais en France ce n’est pas si facile. Même si on a de gros budgets pour ce genre de clubs, il faut aussi rivaliser avec les autres qui n’ont pas la même fiscalité ».

« J’espère que cette défaite nous aura fait grandir » (valentini, metz)

Pour la Messine Chloé Valentini, une victoire en Ligue des Champions symboliserait une avancée personnelle et collective : « Il ne faut surtout pas oublier que cette compétition implique des matches tous les week-ends face à de très belles équipes, rappelle l’ailière gauche des Dragonnes. On tombe cette année dans une poule très compliquée. Il y a Esbjerg, Vipers, le Rapid Bucarest, le FTC (plus Lubin, Ljublajna et Ikast, Ndlr)… Toute joueuse professionnelle qui dispute cette épreuve rêve de la gagner. A Metz, on travaille comme des dingues tous les matches de la même manière. Bien entendu que j’espère qu’on gagnera la Ligue des Champions et je ferai tout pour. »

« Pour en arriver là, il faut travailler et progresser, sans brûler les étapes et déjà passer les poules. Cela reste une compétition très énergivore sur le plan mental. D’autant qu’on enchaîne beaucoup en championnat et en équipe de France. Ensuite, on sait pourquoi on le fait. On veut gagner. Malheureusement, la saison dernière contre FTC, cela a été très difficile pour tout le monde. On ne peut pas y revenir. J’espère que cette défaite nous aura fait grandir et qu’elle nous servira pour la suite et pour les échéances à venir en Ligue des Champions ».

Alors que manque-t-il à Metz pour décrocher (enfin) la timbale européenne ? « Beaucoup de choses dont la constance, estime son coach Emmanuel Mayonnade. L’idée est d’être dans le Final Four plusieurs fois d’affilée pour appréhender au mieux l’événement sans avoir ce ressenti qu’on repart de trop loin. La fois dernière, la participation au Final Four n’a pas été lointaine. Pour le coup, on a manqué un peu d’expérience et d’une meilleure maîtrise de l’événement. Cela peut sembler beaucoup, mais on n’est vraiment pas les seuls à être passés à côté quand on dresse la liste des équipes qui le veulent aussi. Notre saison, on la perd en l’espace de trente minutes contre FTC ».

Les trente minutes les plus importantes de la saison pour le club lorrain. Il en va ainsi de la dureté du sport de haut niveau. Tant pour Metz que pour le PSG, il va falloir remettre le bleu de chauffe.

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