vendredi 26 avril 2024

Interview exclusive : Pascal Olmeta prêt à revenir à l’OM pour aider le club et Longoria

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

L’ancien gardien de l’OM Pascal Olmeta qui vit dans le golfe d’Ajaccio conserve toujours un regard avisé sur tout ce qui se passe à l’OM. A l’instar de beaucoup d’anciens olympiens, frustrés de ne jamais avoir eu la possibilité de revenir à l’OM, il en appelle à Pablo Longoria pour qu’enfin une place plus significative soit accordée à ceux qui, comme lui, ont écrit la légende.

Quel regard portez-vous sur l’OM du duo Longoria-Sampaoli ?

J’aime beaucoup le tempérament de Sampaoli, un passionné qui vit le foot à 200%. L’OM a besoin de personnages comme lui pour vivre. Ce club n’est pas comme les autres et ne peut fonctionner qu’avec des personnalités qui sortent de l’ordinaire, il en fait partie !

Comme Bielsa, il ne sera pas du genre à rester si la situation ne lui convient pas. S’il a accepté le challenge, c’est pour aller au bout de ses idées et dire ce qu’il pense. J’en parlais avec Enzo Francescoli qui me disait de lui qu’il ne pouvait que réussir à Marseille. En tout cas, il comprend le jeu et ça peut faire la différence.

Il a des qualités et des défauts, mais il ne triche pas. Et, tant qu’il en sera ainsi, je vibrerai, je critiquerai s’il le faut, je m’enflammerai pour un club qui gardera toujours une place à part dans mon coeur.

On vous a souvent entendu regretter que les dirigeants ne fassent pas appel à davantage d’anciens…

(il coupe) C’est vrai et j’ai entendu que Pablo Longoria voulait que ça change. Mieux vaut tard que jamais et tant mieux s’il passe à l’action. Jusqu’à présent, chaque fois qu’un président disait ça, c’était politique, et ça ne débouchait jamais sur quelque chose de concret. Si Longoria tient parole, je lui tirerai mon chapeau. J’attends de voir.

Seriez-vous prêt à vous investir à l’OM ?

Je ne suis pas candidat mais, oui, si l’occasion se présentait, l’envie est là d’apporter mon expérience du haut niveau, mes connaissances au poste de gardien de but et ma passion pour ce club. On parle de moi, mais on pourrait aussi évoquer Papin, Waddle… tous ceux qui ont vécu des moments forts à Marseille et qui seraient en capacité de mettre leur notoriété, leur compétence au service de l’OM.

Regardez ce qui se passe à River Plate, depuis qu’Enzo Francescoli est revenu au club, ils enchaînent les titres. Je ne pense pas que les clubs doivent être gérés uniquement par des footeux ou des anciens, mais je suis certain que leur présence majoritaire dans l’organigramme est une bonne chose.

Le 7 avril dernier, vous avez fêté vos 60 ans… 30 ans après la finale perdue de Bari. Y avez-vous pensé ?

Bien sûr, et j’y penserai jusqu’à la fin de mes jours. Parce que nous avions cette année-là la plus forte équipe de toute l’histoire de l’OM, la plus complète, la plus talentueuse. On devait la gagner cette coupe. En rejouant le match 10 fois, on le gagne 9 fois.

«  L’OM a besoin de personnages comme Sampaoli » pense Olmeta

Que vous avait-il manqué pour battre l’Etoile Rouge de Belgrade ?

Un peu de chance et peut-être aussi d’humilité. La semaine avant la finale, le « pauvre »  Goethals nous avait demandé de nous entraîner à tirer des penaltys dans la perspective d’une série de tirs au but. Mais nous étions tellement sûrs de nous, de notre force, qu’on l’avait fait, mais sans conviction, en rigolant plus qu’autre chose.

Et, au final, ça s’est joué là… On n’était pas préparés. Une semaine après, on perdait la finale de la Coupe de France face à Monaco (0-1). On était tellement déçus qu’on n’avait pas la tête à ça, la rage qui caractérisait cette équipe avait disparu. C’est dommage parce qu’on avait les moyens de faire le grand chelem.

Qu’est-ce qui différenciait l’OM perdant de Bari et l’OM gagnant de Munich ?

L’équipe qui a perdu était plus talentueuse, notamment avec un Francescoli énorme qui reste le joueur le plus fort avec lequel j’ai joué. L’équipe qui a gagné était plus mature et peut-être aussi plus chanceuse. C’était écrit. C’était son jour. Et comme l’essentiel était de la gagner cette coupe aux grandes oreilles, l’histoire ne retient que les vainqueurs !

Et vous, que retenez-vous de vos années à l’OM entre 1990 et 1993 ?
Si je ne devais me souvenir que d’un match, ce serait le quart de finale retour face au Milan AC (20 mars 1991, 1-0, Ndlr). Aujourd’hui encore, on me parle de ma claquette pour dévier un coup franc de Maldini (en fait le tireur était Evani, Ndlr).

Sur l’action d’après, Waddle marque… L’ambiance était extraordinaire, le niveau de jeu fantastique. On éliminait la meilleure équipe du monde, celle qui dominait le foot depuis des années. Je souhaite à tous les footeux du monde de pouvoir vivre de telles émotions. Le top.

« Mandanda, c’est l’oncle Sam, le pilier du Vélodrome. Il va y battre tous les records » 

Quelle place tient Mandanda dans cette hiérarchie des gardiens de l’OM ?

Mandanda, c’est « l’oncle Sam » , celui qui va battre tous les records à Marseille. Mais il ne faut pas comparer avec Barthez. Des Barthez, il n’y en a qu’un. Mandanda, lui, c’est le pilier du Vélodrome.

Que pensez-vous du niveau des gardiens de but français actuels ?

Je pense qu’on est en train de perdre la bataille. Je ne voudrais surtout pas donner l’impression de parler comme un vieux con, mais nous avons perdu l’identité qui faisait la force des gardiens français. C’est une question de formation. L’école française n’existe plus alors qu’elle a longtemps été une référence en la matière.

Aujourd’hui, pour entraîner des gardiens, on demande tout un tas de diplômes… Donc si je veux entraîner un gardien aujourd’hui, personnellement, je ne peux pas. Le problème est le même qu’avec les anciens à l’OM : il faut faire confiance à ceux qui parlent le même langage. Heureusement, à défaut de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice d’un club, je conseille mon fils… pour assurer la relève !

Le foot marseille

Retrouvez la version longue de l’interview de Pascal Olmeta dans Le Foot Marseille

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