Jérémie Fickou, le frère de Gaël Fickou avec lequel il a pris le projet du club varois à bras-le-corps voit grand et se montre optimiste alors que le club évolue en nationale 2. Entretien pour Le Quotidien Du Sport et Rugby magazine.
Pourquoi avec Gaël, votre frère, ce projet de l’Union Sportive Seynoise vous tient-il tant à cœur ?
Quand on a repris le club (en juin 2019, Ndlr), il était en délicatesse. Il n’y avait pas de repreneur. On s’était toujours dit qu’un jour on rendrait au club ce qu’il nous avait donné. On ne voulait pas laisser ce club à l’abandon. Il a 120 ans d’existence (fondé en 1902, Ndlr). On y met beaucoup d’énergie.
Entre Gaël et vous, et La Seyne-sur-Mer c’est une longue histoire !
Gaël a été formé à La Seyne. On est nés à La Seyne. J’y habite toujours. Mon père et mes sœurs aussi. On est très attachés à notre ville.
Comment Gaël intervient-il ?
L’équipe est partie en stage au Racing. Gaël a organisé le stage. Il intervient aussi sur le recrutement. Pendant ses vacances, il a passé dix jours ici. Il a travaillé sur le secteur de la défense. Il a aussi des échanges avec le manager (Jean-Martial Cottin, Ndlr). Je gère tout ce qu’il y a derrière.
Gaël a-t-il investi de l’argent dans le club ?
Il y a de l’investissement, autant financier que par le temps consacré. Gérer une entreprise de deux millions ne se fait pas en un claquement de doigts.
Depuis votre prise en main, comment l’USS a-t-il avancé ?
Quand on a repris le club, il était en Fédérale 2. Il y avait un trou de 150 000 euros. Aujourd’hui, la trésorerie est stable. On est passé d’un budget de 1,1 million à 2 millions d’euros. Sportivement, on est en Nationale 2. Au niveau des jeunes, cela se structure bien même si La Seyne a toujours été historiquement un bon club formateur. Julien Ory (3ème ligne, Ndlr), par exemple, qui évolue au Stade Français depuis cette année, a été formé à La Seyne. Quelques autres éléments en Pro D2 et même en Top 14 sont issus du club.
Quelles sont les ambitions de La Seyne-surMer à court terme ?
Sur deux ans de monter en Nationale. Il y a un vrai changement, un vrai virage de pris. On est passés pros. Les gars s’entraînent deux fois par jour.
Thomas Dubourdeau, d’Aurillac (Pro D2) à l’US Seynoise. Pouvez-vous nous parler du recrutement ?
On voulait rajeunir l’équipe. La plupart des joueurs qu’on a recrutés ne travaillent pas à côté. On voulait aussi un staff à temps plein.
Quelle est la tête d’affiche de ce recrutement ?
Je dirais Thomas Dubourdeau. Il a été formé au Racing. Il a joué sept ans à Aurillac.
« Monter en Nationale d’ici deux ans »
Quelles sont les relations entre La Seyne et Toulon ?
Jusqu’à maintenant, cela a été un peu compliqué. Mais désormais avec l’arrivée de Pierre Mignoni et Bernard Lemaître, il existe beaucoup plus d’échanges. Toulon doit et reste le club élite. Mais, à terme, on doit essayer d’être le grand club derrière Toulon. Notre but est aussi de former des éducateurs et de les accompagner dans la performance.
Pour qu’ils forment justement de jeunes talents. La Seyne sait faire au niveau de la formation. Cela fait pas mal de temps que le club sort des joueurs de haut niveau. Chaque année environ un joueur seynois évolue en équipe première à Toulon. Le jeune Clément Egiziano a notamment été formé chez nous. Il est parti en juniors au RCT.
Gaël terminera-t-il sa carrière à La Seyne ?
Franchement, je ne pense pas (sourire). Il a aussi pas mal de projets de reconversion. On a pas mal d’affaires. On sera toujours investis dans le rugby mais, quand il aura coupé avec le monde professionnel, je me dis que ce sera pour de bon.
Entre le logo et les couleurs de l’US Seynoise, il est curieux d’y voir certaines similitudes avec le Stade Français…
Il y a une histoire derrière et même une histoire commune. Le fondateur Victor Marquet a été celui de La Seyne.