vendredi 26 avril 2024

Kevin Yven : « Il fallait cerner le potentiel autrement »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Arkéa samsic est à la pointe en repérant les jeunes talents grâce aux données de compétitions et d’entraînement. Etudiant-ingénieur en génie maths, Kevin Yven, cycliste au vélo sport valletais (n2), est le data scientist du projet. Cette saison après avoir étudié 650 coureurs de 25 nationalités, deux sont même passés pro.

Arkéa Samsic a lancé, à votre initiative, une grande campagne de recrutement sur data (en ligne). En quoi ça consiste ?

La campagne d’inscription a été officiellement lancée en mars. Cela a été une première mondiale à ce niveau. Zwift, par ailleurs, a fait passer des tests physiques avec des étapes à franchir, pour les équipes réserves du Team Qhubeka et l’équipe Alpecin-Fenix. A la fin, le meilleur homme et la meilleure femme passent professionnels dans une équipe partenaire. Souvent ce sont des équipes de seconde division.

Il y a une dizaine de tests de prévus. Alors que chez Arkéa cela se traduit sur trois ans d’historique de données sur route. Faire du home-trainer et du vélo de route, c’est presque un sport différent. Nous, on a souhaité s’axer sur l’ensemble des données qui comprennent à la fois le home-trainer, mais surtout les séances sur route. Me concernant, à la base, je travaillais déjà les données de l’équipe en les collectant via une plateforme Training-Peaks dans une optique de performance. C’était donc pour optimiser les performances des coureurs pro. Je leur ai proposé ce programme de détection. C’était à mon sens une source d’amélioration considérable.

D’autant plus que la Covid arrivait. Les données selon lesquelles on pouvait se baser avant pour recruter, donc les résultats, n’existaient plus du fait qu’il n’y avait plus de compétition. Il fallait trouver un autre moyen de cerner le potentiel des coureurs en évaluant leur niveau de forme actuel et leur potentiel pour l’avenir.

Kévin Yven : « Avec la Covid, les données selon lesquelles on pouvait se baser avant pour recruter, donc les résultats, n’existaient plus »

Quel bilan tirez-vous de ce programme ?

Dix coureurs vont être suivis en 2021. Et deux passent professionnels. Markus Pajur, un Estonien. Un autre doit être annoncé (ce sera finalement Kévin Vauquelin à partir de 2022, Ndlr). Ils ont été pris via ce programme.

Mais recruter de cette manière laisse une grande part d’ombre et des limites sur d’autres domaines, comme l’aspect émotionnel, l’aspect tactique, technique…

On ne se base pas que là-dessus pour recruter. Ce système apporte des informations complémentaires qui viennent se greffer au processus de recrutement classique. J’étais le premier échelon de sélection en effectuant un premier écrémage sur le physique. Je communiquais ensuite ces résultats aux directeurs sportifs, lesquels prenaient alors le relais sur la partie tactique et mentale. A la fin, ce sont eux qui prennent la décision de recruter ou de suivre des coureurs.

Finalement, ce système est-il révolutionnaire ou dans l’ère du temps ?

(sourire) C’est dans l’ère du temps en terme de technologie. Il est peutêtre jugé comme révolutionnaire dans le domaine du cyclisme en matière d’analyse de données. C’est juste que, dans le vélo, il n’y a pas grandchose qui est fait dans ce domaine. Dans le sport parfois, c’est encore un peu à la traîne au niveau de ces analyses de données.

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