Si la saison n’est pas encore à la hauteur des attentes du manager général (seulement 2 victoires fin avril), elle reste pleine de promesses. Marc Madiot croit en ses hommes pour continuer à viser la victoire et notamment sur le Tour. Entretien, pour Le Quotidien Du Sport et Cyclisme magazine.
Comment vivez-vous cette saison 2022 ?
Comme toutes les saisons avec des hauts et des bas, des difficultés, des malades, des blessés, des courses qui se passent bien, d’autres moins. Une saison normale qui se réserve le droit de livrer son verdict.
Même si d’un point de vue comptable, Groupama-FDJ ne compte que deux victoires, à l’aube du Giro, avec David Gaudu sur le Tour de l’Algarve et Thibaut Pinot sur le Tour des Alpes, arrivez-vous à vous satisfaire de voir votre équipe être actrice du scénario des courses depuis le début de la saison ?
(Il coupe) Il ne faut pas se mentir. Ce qui compte, c’est le résultat. Le temps efface les émotions. On ne jugera la saison qu’à travers les résultats.
N’êtes-vous plus un romantique ?
(Rires) Non, ce n’est pas que je ne suis ou pas. Sur le moment, c’est toujours appréciable de vivre de grandes émotions fortes, surtout dans notre sport, mais le résultat prédomine au final. Quand on est patron d’une équipe, il faut être pragmatique. Si on ne fait que rester dans l’émotion, c’est dangereux.
Marc Madiot pas satisfait du début de saison de la Groupama-FDJ
En tant que patron, quel bilan faites-vous jusqu’à présent ?
Ce n’est pas suffisant. J’espérais plus de victoires. Après, on peut être satisfait de plusieurs choses. On a fait une très grosse campagne de Classiques. Mais, sur les courses par étapes, on n’a pas eu ce que l’on espérait. Il y a des raisons à cela. Des évènements que l’on ne maîtrisait pas comme la chute de David Gaudu sur Paris-Nice, qui tombe malade également au Pays basque, ce qui l’empêche de faire les Classiques ardennaises.
C’est un fait dont il faut tenir compte. Le cheminement de Thibaut Pinot. On va vers le beau temps. On a des souhaits et des attentes dans les semaines qui viennent. Après, on reste tributaire des évènements comme Storer qui tombe malade sur le Tour de Romandie.
Comment expliquez-vous tous ces coureurs malades ?
On subit les aléas des suites du Covid ainsi que ses conséquences qui touchent les coureurs. Ils ont moins de défenses immunitaires avec la crise. Ils chopent tout ce qui traine et se le refilent dans le peloton. Il y a beaucoup de virus, de grippe, de bronchite, de déficience physique… Dans toutes les équipes. Il faut en tenir compte. Il faut s’adapter. Avec le masque, on n’a plus développé nos défenses immunitaires.
Il a l’avantage de nous protéger du Covid mais, sur le long terme, cela nous affaiblit face aux autres maladies. On s’en rend compte avec nos médecins. En décembre, on avait zéro cas de Covid, personne n’était malade avec le masque. Dès que l’on a repris les compétitions, on a commencé à avoir des coureurs positifs puis malades des grippes, des angines ou autres bronchites. Il aurait fallu faire tomber le masque durant la préparation pour permettre de développer nos défenses comme on le fait traditionnellement et naturellement.
« Le masque a affaibli les coureurs face aux autres maladies que la Covid »
Etes-vous satisfait de la saison de Classiques de Stefan Küng ?
Il a été très régulier et performant. L’équipe dans son ensemble sur toutes les courses flamandes. C’est plutôt très bon. On est pas mal. On a connu des beaux podiums. C’est le contraste.
Mais cela valide-t-il le travail accompli jusqu’à présent ?
On sait que l’on est opérationnel. Je sais que l’on est au niveau des meilleurs, mais le petit bémol reste que l’on ne compte que deux victoires.
Qu’est-ce qui vous reste de la victoire de Thibaut Pinot sur le Tour des Alpes ?
Le scénario n’était pas recherché. J’aurais préféré qu’il gagne plus vite et plus souvent. Mais c’est un encouragement pour la suite. Il n’a jamais lâché. Il va avoir une belle suite. J’en suis convaincu.
Qu’attendez-vous de la suite de la saison justement ?
Des victoires et du niveau de performances sur toutes les courses. J’attends beaucoup du groupe des sprinteurs sur le Giro. Attila Valter a aussi montré de belles choses. Chaque chose en son temps. Il y a des étapes à franchir avant. On pensera au Tour de France après.