lundi 4 novembre 2024

Nebojsa Stojinovic (Chartres) : « J’ai envie de mettre de nouvelles choses en place »

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Avec quelques mois d’avance, Nebojsa Stojinovic, l’entraîneur serbe de 48 ans a pris la tête de l’équipe de Chartres dont il était jusque-là l’adjoint. Entretien pour Handball magazine et Le Quotidien Du Sport.

Comment l’ancien gardien que vous étiez a eu envie de devenir entraîneur ?

Quand j’ai arrêté ma carrière de joueur, j’ai eu dans la foulée une équipe en U18. Je gérais donc les joueurs en même temps. Quand je suis arrivé à Chartres, la proposition du club était de me prendre comme adjoint. Parfois quand Toni (Gerona, Ndlr) était absent cinq à six semaines dans l’année, je dirigeais les entraînements, les matches amicaux. Peu d’anciens gardiens sont devenus entraîneurs, mais il y en a quand même.

Et devenir entraîneur principal, c’est quelque chose qui vous trottait dans la tête depuis longtemps ?

Depuis juin dernier, j’étais inscrit à la formation niveau 6 pour avoir le diplôme afin d’être entraîneur. Il était donc évident que si l’occasion se présentait j’allais me lancer dans ce nouveau métier.

A Chartres, vous avez anticipé votre fonction de coach principal quelques mois avant la période prévue. Cela change quoi dans votre travail ?

Pas mal de choses. En fonction du contexte, on est dans l’urgence des résultats. Il faut être capable d’apporter des solutions sur le plan technique et tactique. Mais on ne va pas tout révolutionner non plus. Je n’ai pas beaucoup de temps. Il faut absolument des résultats. J’ai envie de mettre de nouvelles choses en place pour l’année prochaine, mais je veux dans l’immédiat m’appuyer sur les fondamentaux, sur ce que les joueurs ont l’habitude de faire, tout en modifiant quelques détails et en donnant le plus de confiance possible aux joueurs.

« Pour le développement du club, c’est essentiel de rester en starligue »

Etes-vous inquiet par rapport à la situation du club et avez-vous la sensation d’être sur un fil ?

Inquiet, je ne le suis pas vraiment, mais je suis conscient de la situation dans laquelle nous sommes. Elle est complexe. Tout le monde le sait au club. Il reste encore des matches à jouer. Il faut gagner le plus possible pour assurer notre maintien. Il faut tout faire pour s’en sortir.

Pensez-vous que la courte défaite subie contre Cesson Rennes (21-22) a fragilisé encore un peu plus le moral des troupes ?

On a bien remarqué que, sur la fin de match, il nous a manqué de la sérénité et de la confiance pour l’emporter. On était en place mais, à la fin, on a surtout pêché sur quelques tirs. C’est principalement lié au manque de confiance. Il faut impérativement vite inverser la tendance. Je suis convaincu qu’un résultat positif déclenchera une série de bons matches.

Cela vous rassure-t-il de vous dire que Istres et Sélestat se trouvent dans une situation comptable encore plus périlleuse ?

Je ne regarde pas trop cela. Je me dis plutôt qu’on a des matches devant nous et qu’on doit les remporter. On va avoir à négocier des matches à notre portée. Si on fait le nécessaire, on n’aura pas besoin de regarder ce que font Istres et Sélestat. On a notre destin entre nos mains.

Quel message transmettez-vous à vos joueurs ?

Mon message principal est qu’on doit se libérer. Je dis aussi aux joueurs qu’ils doivent jouer avec encore plus de courage. La base du sport est de tout donner. On l’a pas mal fait contre Cesson Rennes. Si on n’a pas cela, on n’a aucune chance de gagner des matches. En défense, on doit aussi être plus solides et réguliers. On doit aussi mieux maîtriser certaines balles sur des phases de jeu rapide.

Nebojsa Stojinovic se détache de Toni Gerona

Qu’avez-vous envie de faire différemment par rapport à Toni Gerona ?

J’essaie d’apporter une petite touche différente. Le plus gros problème est que les joueurs ont perdu confiance. Après, chacun d’entre nous a sa philosophie. Chacun essaie d’apporter des choses différentes. Changer fondamentalement la manière de jouer de l’équipe ne me semble pas être une bonne idée. Ce n’est pas le moment de trop perturber les joueurs par de gros changements. Il est essentiel au contraire d’apporter de l’énergie positive pour générer de la confiance.

Vous attaquez votre carrière de coach principal dans une situation particulièrement complexe.

Le contexte n’est effectivement pas idéal. On le sait. Si le club n’était pas dans cette situation, ce serait mieux pour tout le monde. Malheureusement, on en est là. Il faut avancer et trouver des solutions. Il faut réfléchir aux choses à mettre en place pour que cela marche.

Que ferez-vous en cas de descente du club en fin de saison ?

Sincèrement, je ne sais pas. Je ne pense vraiment pas à cette option.

L’enjeu est d’autant plus important qu’il va y avoir une nouvelle salle à Chartres.

Mais même s’il n’y avait pas de nouvelle salle, pour le développement du club, c’est essentiel de rester à l’échelon le plus élevé.

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