Quand le 11ème joueur à passer le cap des 1000 buts en Starligue, Nemanja Ilic (31 ans, Toulouse) parle de son cadet Vanja (28 ans, Chartres) dont il est très proche, cela vaut le détour…
Quel regard portez-vous sur la saison de votre club ?
Nemanja Ilic : « On a très mal débuté. A mi-parcours, on était aux alentours de la 10ème place. Je ne sais pas si le manque de fans nous a impactés, mais on a mis pas mal de temps à rentrer dans la compétition. Finalement, on a bien rectifié le tir ces dernières semaines ».
Vanja Ilic : « Cela n’a pas été facile. La pandémie n’a pas aidé non plus. Mais on a travaillé dur. On a assuré l’essentiel, le maintien. Dans ce championnat, tout le monde peut gagner et peut perdre. C’est compliqué pour tous. Même pour le PSG ! ».
Que vous inspire la carrière de votre frère ?
N.I. : « Vanja a un parcours un peu différent du mien. Il a changé pas mal de clubs. Il a joué notamment en Espagne (La Rioja). Là-bas, c’est plus tactique en défense. Il a profité de ce genre d’expérience. En France, il s’est vite habitué. Il a fait une bonne saison. Vanja accomplit un beau parcours. Il est encore jeune (28 ans). La sélection serbe nous permet de nous retrouver ».
V.I. : « Nemanja fait une très, très belle carrière. En partant de Serbie, il est venu à Toulouse. Cela fait environ huit ans qu’il est dans ce club. C’est un très bon ailier gauche. Etre capitaine d’une équipe quand on est étranger, ce n’est vraiment pas anodin. Cela prouve les nombreuses qualités que vous pouvez avoir ».
« La sélection serbe nous permet de nous retrouver » (Nemanja)
Votre frère est-il meilleur que vous au poste d’ailier gauche ?
N.I. : (sourire) « Je réponds par l’affirmative. Mais je pense qu’il dira la même chose. Il a le temps devant lui. Vanja va gagner en expérience. Il peut devenir un grand joueur ».
V.I. : (sourire) « Je pense que c’est le cas. Il a trois ans de plus que moi. Il a une plus grande expérience. Je travaille pour être à son niveau. Quand on dépasse comme lui le cap des 1000 buts dans le championnat de France, c’est la marque d’un sacré accomplissement. En même temps, ce n’est pas si simple de dire qui est le meilleur de nous deux, car nous ne sommes pas vraiment les mêmes joueurs non plus. On a chacun nos qualités ».
Vous appelez-vous avant quand vous devez jouer l’un contre l’autre ?
N.I. : « On s’appelle et on se voit si le temps nous le permet. Lors de notre match à Toulouse contre Chartres (24-22, 27ème journée), Vanja était resté jusqu’au dimanche chez moi. On avait passé un bon week-end.
Heureusement qu’on avait gagné sinon je n’aurais pas voulu qu’il reste à la maison pendant trois jours (sourire). C’était plus facile pour moi que pour lui. Bref, on profite le plus possible de nos moments passés ensemble car c’est rarement le cas ».
V.I. : « Nous nous appelons quotidiennement avant nos matches. Et avant de nous affronter aussi. C’était déjà le cas quand nous étions en Serbie dans des clubs différents. C’est très plaisant de jouer contre lui en club et avec en sélection. »
Jouer contre votre frère est-il compliqué ?
N.I. : « Dans une rencontre, on n’est jamais adversaire direct. Je suis de mon côté et lui de l’autre. Et même si c’était le cas il n’y aurait pas de soucis. On est frères ».
V.I. : « La veille de nos matches l’un contre l’autre, on passe du temps ensemble. On discute, on plaisante. On se dit qu’on marquera plus que l’autre, que notre équipe battra la sienne. Mais, une fois que la rencontre débute, je joue pour gagner ».
« Déjà, gagner ensemble avec la sélection serbe » (Vanja)
Aimeriez-vous jouer ensemble en club d’ici la fin de votre carrière ?
N.I. : « Depuis qu’il est en équipe nationale, on joue ensemble. On a déjà été ensemble au Partizan Belgrade. Jouer ensemble à nouveau en club, pourquoi pas, mais ce serait difficile à mettre cela en place pour le club acquéreur, à savoir de miser sur deux frères évoluant au même poste (sourire). Tout du moins en France… A Belgrade, ce serait beaucoup plus envisageable. Jouer avec Vanja n’est que du plaisir ».
V.I. : « Je me dis que quand il sera temps de clôturer la carrière, le faire avec lui au Partizan Belgrade où tout a commencé, ce serait un beau symbole. Cela a été notre club, notre club formateur, où on a passé près de 15 ans. Mais essayer de gagner déjà ensemble des trophées avec la sélection serbe est à court terme le plus important ».
L’ITW des frères Ilic dans Handball magazine, en vente ici ou chez votre marchand de journaux
nd d