Première para athlète à devenir championne du monde en cyclisme et en para cyclisme Heidi Gaugain, 19 ans, n’est pas une championne comme les autres. Bien que battue en finale de poursuite individuelle par son amie, Marie Patouillet, cette jeune compétitrice a d’ores et déjà marqué les Jeux et est promis à un superbe avenir.
Le podium de la poursuite individuelle C5 a été hyper chargé en émotions. On a vu Marie Patouillet, titrée, faire un malaise vagal et être soutenue par Heidi Gaugain, en pleurs. Ce sera incontestablement une des images fortes de ces Jeux paralympiques. Dans cette finale 100% française, l’aînée de 17 ans des deux tricolores s’est donc imposée.
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La native de Versailles devient la première para-cycliste française à décrocher une médaille d’or. Extraordinaire ! Sans aucun doute l’expérience et la gestion de l’événement ont été des composantes de cette issue. A 36 ans, Patouillet créé la surprise en s’imposant en finale de poursuite individuelle C5 devant la grande favorite et très prometteuse Heïdi Gaugain. N’oublions pas qu’elle n’a que 19 ans…Mais une maturité et un talent, incroyables. Son horizon reste tellement bleu. A très court et moyen terme ! L’année 2019 a marqué un point d’ancrage décisif dans son cheminement personnel.
Heïdi Gaugain accumule les titres et les podiums
Cette année-là, elle participe à sa première saison du programme de détection « La Relève ». C’est alors la nette confirmation, l’évidence même, qu’elle doit se diriger vers le para cyclisme de très haut niveau. Un choix payant. Depuis, elle a accumulé les titres et les podiums. La native de Saint-Georges-sur-Erve, née sans avant-bras gauche (agnésie du bras gauche), participe aussi bien à des épreuves avec les valides qu’en paracyclisme (catégorie C5). Malgré son jeune âge, quelle que soit la catégorie évoquée, elle sait comment gagner.
Elle est d’ailleurs devenue la première athlète handisport à être sacrée également, championne du monde chez les valides. Avec en particulier en 2022, des titres de championne du monde juniors à la course aux points en poursuite par équipes au milieu des valides. Commençant le vélo à onze ans, elle se jette dans la bataille et se nourrit de la passion de son père, qui l’initie, lui ce président du club Vélo Saint-Georges Aventure.
En 2023 elle connaît une saison fabuleuse. Elle décroche notamment une médaille d’or aux Championnats du monde handisport à Glasgow en poursuite individuelle. La Mayennaise participe en 2024 à ses premiers Jeux. Et comme la méga star britannique Sarah Storey a délaissé la piste, la jeune championne française est arrivée bourrée d’ambitions. Rappelons que Gaugain détient les deux derniers titres mondiaux (en 2023 à Glasgow et en 2024 à Rio).
Multiple championne de France, couronnée déjà à l’échelle mondiale et européenne, il ne lui manque plus que l’or olympique. Cette compétitrice ambitieuse ne s’est jamais fixée de limite. Elle a toujours clamé son désir de jouer sur tous les tableaux. En 2028 lors des Jeux de Los Angeles elle sera peut-être en capacité de devenir la première handisport de l’histoire à décrocher une médaille olympique et paralympique lors de la même édition. Mais avant de prendre part à la session dans son pays, cette championne hors-norme ne s’est pas cachée.
Elle a avoué ses objectifs et sa détermination dans des propos relayés sur francebleu.fr : « Depuis que j’ai suivi les Jeux de Tokyo en 2021, à la télévision notamment, j’ai très envie de participer aux Jeux paralympiques de Paris 2024, a-t-elle déclaré il n’y a pas longtemps. Cela fait donc à peu près trois ans que j’y pense. Mon objectif pour les Jeux de Paris est de repartir avec une médaille. Et puis si cela me sourit, pourquoi pas plusieurs, notamment sur les trois épreuves auxquelles je participerai ».
Après sa cruelle défaite en finale de la poursuite individuelle C5, au micro de France Télévision, elle n’a pu cacher sa déception voire son incompréhension : « Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je n’étais pas dans la finale. Il y a eu un truc qui n’a pas été. Je prendrai le temps de savourer plus tard. Pour la suite on verra ce qui se passera. On va prendre chaque épreuve l’une après l’autre. Il me restera la route la semaine prochaine. J’aurai à cœur de peut-être faire mieux. J’ai envie de prendre ma revanche. Los Angeles, c’est tellement loin. On verra plus tard. Mais merci au public ».
Avant de disputer sa finale contre Gaugain, Patouillet avait symboliquement déclaré : « Peu importe l’une ou l’autre ce sera un moment incroyable. Je le vois comme une transmission de relais. Je m’en vais. Elle (Gaugain), arrive »Ne nous méprenons pas. Ce sera pour longtemps dans le cas de Gaugain. Le talent n’attend pas le poids des années…
