Le nouveau champion du monde se sait aussi désiré chez INEOS Grenadiers que retenu coûte que coûte par son manager historique, Patrick Lefevere, qui a dernièrement réagi sur Cyclingnews : « INEOS court derrière Remco Evenepoel depuis des années, mais ils étaient en retard quand il était junior et ils le sont encore aujourd’hui. »
En le faisant passer directement des juniors aux pros en 2019, sans passer par la case espoir, la formation belge a prolongé en 2021 son contrat jusqu’en 2026, de quoi rassurer Lefevere face à l’intérêt de la formation britannique, orpheline de Bernal, en quête d’un futur vainqueur du Tour de France et prête à casser sa tirelire pour s’offrir le champion de demain.
Assis sur un salaire conséquent, mais qui ne le place pas dans le top 10 du peloton dans son équipe Alaphilippe était le mieux rémunéré avec un salaire annuel de 2,3 M€, loin derrière les 6 M€ de Pogacar -, en changeant de dimension sportive, Evenepoel va aussi changer de planète économique.
125 millions d’euros sur 5 ans chez Ineos pour Evenepoel
« Si Dave Brailsford (manager d’INEOS, NDLR) le veut vraiment, il devra sortir beaucoup d’argent » estimait un Lefevere tranquillisé par la situation contractuelle de son coureur. Jamais il n’avait proposé un bail aussi long, jamais il n’avait organisé de la sorte son équipe autour d’un seul homme, en étant aussi présent dans l’élaboration de sa carrière sportive comme de son pendant commercial et marketing, en collaboration totale avec son père et agent, Patrick Evenepoel. Et de pronostiquer 0% de chance de voir Remco passer chez INEOS à court terme, estimant le montant du transfert éventuel à 125 M€ (25 M€ de salaires et de sponsoring par an multipliés par 5 !).
Dans un milieu où les transferts payants sont encore interdits par le règlement de l’UCI, il faudrait qu’Evenepoel s’entende d’abord avec Quick Step Alpha Vinyl pour obtenir un bon de sortie en rachetant ses années de contrat restantes… un chèque que serait effectué par INEOS Grenadiers. En 2017, Bernal avait ainsi payé 300 000 euros à Bottechia pour rejoindre Sky.
Sans aller jusqu’aux 125 M€ rêvés par Lefevere, il en faudrait beaucoup plus pour réaliser le transfert du siècle et enlever le Brabançon à une équipe qui, avec ses 20 M€ de budget, ne pourra pas non plus éternellement négliger la possibilité de réaliser le jackpot.