Après une saison compliquée, Toulon veut rebondir et retrouver un rang plus en adéquation avec leur histoire. En ont-ils les moyens financiers et humains ?
Pour la deuxième fois trois saisons, Toulon ne s’est pas qualifié en juin dernier pour la phase finale du Top 14 pour quatre points. Le plus inquiétant, pour les Varois, est que les hommes de Patrice Collazo sont passés complètement à côté du dernier match décisif pour la qualification à Castres (46-24). Un revers qui a mis en colère le président Bernard Lemaître :
« Les défaites collectives par 30, 40, 50 points, c’est tout simplement impensable. C’est le signe d’une faillite collective. Quelques individus essayent de résister sporadiquement, mais ce n’est pas cela une équipe. On doit retrouver cette notion. Toulon c’est une certaine éthique de comportement sur le terrain, qui est connue et fait la réputation du club. On doit s’attacher à retrouver cette éthique très vite. Il n’y aura pas de deuxième saison comme ça.»
Le RCT avait un groupe de qualité sur le papier mais, avec un bilan de 14 victoires et 12 défaites et de grosses difficultés en déplacement, il ne pouvait pas espérer grand-chose de cette saison :
« Tous les clubs peuvent avoir des périodes plus compliquées, mais dans des clubs aussi importants que Toulon ce sont des périodes brèves, le groupe a un énorme potentiel avec notamment beaucoup de jeunes de talent qui arrivent en équipe première, Toulon va revenir au premier plan » se rassure Atila Septar, l’une des recrues pour cette saison de la reconquête.
Un banc trop faible notamment sur les postes stratégiques
Une saison qui se fera donc sans Champions Cup, mais les Varois auront le Top 14 et le Challenge Européen pour se refaire une santé avec un effectif composé aussi de jeunes joueurs.
Depuis son arrivée à la tête du club, Bernard Lemaitre ne s’en est pas caché, place aux jeunes. La nouvelle politique est basée sur la formation avec quelques renforts. La relève est là avec Cordin, Belleau, Carbonel et d’autres espoirs qui frappent à la porte.
Lorsque l’équipe est épargnée par les blessures, elle peut rivaliser avec tout le monde, mais la saison dernière elle a été touchée par de nombreuses blessures, le club a eu du mal à anticiper les départs en sélection et le banc s’est avéré trop faible notamment sur les postes stratégiques.
Lorsque Louis Carbonel et Baptiste Serin n’étaient pas là, il n’y avait pas de remplaçants du même niveau. Cette saison, la profondeur de banc ne sera pas meilleure avec notamment les départs des frères Taofifenua à Lyon et un recrutement assez léger.
Toulon n’attire plus les stars
A la charnière, le retour de blessure d’Anthony Belleau va faire du bien : « Des supporteurs s’étonnent du départ des frères Taofifenua. Ils ont raison, nous les estimons, mais ce sont deux exemples où l’on est obligé de libérer des joueurs pour pouvoir en payer d’autres. A Toulon, la limite est celle du Salary Cap. Des contrats ont été signés par mon prédécesseur avec des salaires très élevés qui pèsent lourd. Les recrutements faits cette saison le sont à des prix très raisonnables, mais l’ambition reste intacte. »
Elle est loin l’époque où les stars signaient à Toulon, aujourd’hui on prône plus l’austérité pour remettre les comptes à l’équilibre. Le staff devra également composer avec la grave blessure de son capitaine Charles Ollivon victime lors de la dernière journée de championnat d’une rupture du ligament croisé du genou gauche.