vendredi 26 avril 2024

Basket : le triste destin de l’USVO championne d’Europe en 2002 puis disparu 10 ans plus tard

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Il y a 20 ans, l’USVO remportait l’Euroligue féminine pour la première fois de son histoire aux dépens du club polonais de Gdynia (78-72).

28 avril 2002. Les filles de Laurent Buffard touchent le Graal. Devant 4500 spectateurs, à Liévin, l’USVO emporte la décision en finale de l’Euroligue contre Gdynia. L’opposition est pourtant de taille. Il y a la géante Dydek et Katie Smith, l’ancienne scoreuse de Minnesota. Mais l’équipe phare du Nord fait bloc et fait prévaloir sa force collective. Laurent Buffard n’a pas oublié :

« Cette victoire a été un moment inoubliable. Gagner un titre européen marque les esprits. On en a gagné un 2ème deux ans plus tard (en 2004 toujours contre Gdynia, Ndlr). On aurait pu en gagner quatre. On avait perdu deux autres finales de très peu (en 2001 et 2003, Ndlr). Cette victoire a changé le regard sur le basket féminin français. Dans le Nord, on était un peu cette locomotive comme le sont actuellement chez les garçons Monaco et Villeurbanne. On inspirait d’autres équipes. Quand une équipe est championne d’Europe. »

« Cette équipe était construite pour gagner »

Une belle revanche aussi pour ce club. Après trois précédentes participations au Final Four (1995, 1998, 2001), Valenciennes touche au but à sa quatrième tentative et efface sa cruelle désillusion du 22 avril 2001 contre Bourges (7371) à Messine. De cette équipe de Valenciennes, on retient surtout les noms de Sandra Le Dréan, Allison Feaster-Strong, Ann Wauters, Isabelle Fijalkowski ou Audrey Sauret. Mais ce succès a surtout été l’affaire d’une grande force collective :

« Cela a été une belle histoire et une belle aventure humaine, reprend l’entraîneur victorieux. Cela s’est construit dans le temps avec une équipe autour, des joueuses et un staff ; dignes des grandes équipes de l’époque. Avec un président Francis Decourrière et un maire Jean-Louis Borloo, ils ont été les autres acteurs précieux pour réussir ce projet ».

Quant aux championnes, elles étaient dans leur élément : « C’était à Liévin. On avait aménagé une salle de 5000 places. Quand on dispute une finale, il y a forcément de la tension, mais aussi une force intérieure qu’on avait eue toute la saison. Notre campagne européenne nous avait donné beaucoup d’assurance. Dans ce groupe, tout le monde connaissait son rôle. On formait une équipe solide. Cette année-là, on avait gagné quatre titres. On avait été champion de France, vainqueur de la Coupe de France, de l’Euroligue et du Tournoi de la Fédération. Cette équipe était construite pour gagner. »

De la gloire à la disparition, le chemin de croix de l’USVO

Cette rencontre contre Gnydia donne pourtant lieu à une farouche bataille ! « De l’autre côté, il y avait Dydek dans la raquette, une joueuse immense à plus de 2m10. C’est rare au basket. Cette équipe polonaise était très solide. Elle était composée de joueuses étrangères de qualité. Il avait fallu monter une stratégie pour la battre. Notre public avait joué un rôle majeur dans la victoire. On s’en était bien sorti ». Pour fêter les 20 ans de leur titre en Euroligue, les joueuses ont retrouvé leurs supporteurs à Valenciennes :

« Joueuses et supporteurs étaient là. On a fait une visite de la salle. Il y a eu des remises de récompenses et un repas de pris ensemble. Cela a été un grand moment d’émotion très fort ». Et pourtant, ce club mythique jaune et noir, deux fois vainqueur de l’Euroligue (2002, 2004), sept fois champion de France (1994, 2001, 2002, 2003, 2004, 2005, 2007), cinq fois vainqueur de la Coupe de France (2001, 2002, 2003, 2004, 2007) et de huit tournois de la Fédération, a disparu depuis plus de dix ans…

« Je suis parti et ils ont associé l’USVO avec le club de Saint-Amand. Dans la communication, cela n’a pas été très bien fait. Résultat, il n’y a pas eu de club. C’est très dommage. Il y avait pourtant un projet solide. On était reconnu en Europe. Même des Etats-Unis des gens venaient nous voir à l’entraînement et aux matches. On était envié ». Cela n’effacera néanmoins jamais ce sacre en Euroligue.

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