samedi 27 avril 2024

C’est historique en Ligue 2 : Concarneau, une saison en déplacements !

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

Son enceinte Guy-Pirioux actuellement en travaux, l’US Concarneau reçoit ses adversaires alternativement à Guingamp, Brest et Lorient lors de cette saison de Ligue 2.

180 kilomètres. C’est la moyenne, aller-retour, que se coltinent les supporteurs de l’US Concarneau pour aller encourager leurs protégés « à domicile » tout au long de cette saison 2023/2024. Promu en Ligue 2 au printemps dernier, le club avait pu compter en National sur le soutien de son public dans son modeste stade Guy-Piriou (5800 places).

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Problème, l’enceinte n’est pas aux normes de la Ligue 2 et la mairie, puisque le stade est municipal, a dû lancer des travaux de mise aux normes. Entamé très en amont de la montée, début 2022, le chantier a démarré en septembre. Marc Bigot, le maire de la ville, est le premier à regretter ce délai, vivement critiqué par certains supporteurs, observateurs et membres du club :

« Je comprends l’agacement et que les choses n’avancent pas assez vite. Nous aussi, on regrette ces délais, mais une collectivité n’a pas la même souplesse qu’un particulier ou une entreprise. Elle doit faire face à des obligations, doit respecter les codes des marchés publics et ne peut pas maîtriser tous les délais, même si on a sans doute un peu perdu de temps dans l’affaire. Mais ce n’est pas de la mauvaise volonté de notre part, a-t-il expliqué au Télégramme. Ça va être une année blanche, mais ce n’est pas un cas particulier à Concarneau. D’autres clubs dans d’autres villes l’ont déjà vécu. »

On ne contredira pas Monsieur le Maire sur ce point. Les exemples sont en effet légion. Comme Rodez, expatrié à Toulouse pendant plusieurs mois en 2019. Comme Lens qui avait déménagé à Amiens en 2014/2015 pour patienter pendant la rénovation de son stade Bollaert avant l’Euro 2016. Mais, à la différence des clubs cités à l’instant, l’US Concarneau évolue non pas dans un, mais dans trois stades différents tout au long de cette saison 2023/2024 !

Concarneau a joué deux matches à Guingamp pour deux nuls à la clé. le stade Roudourou à Guingamp, le stade Francis-Le Blé à Brest et celui du Moustoir à Lorient, désormais appelé stade Yves-Allainmat.

Pas d’abonnements pour les fans

Face à cette situation inédite à l’échelle du football français, l’US Concarneau n’a pas souhaité en rajouter auprès de ses fidèles supporteurs. Les responsables n’ont ainsi pas voulu proposer un abonnement.

« Nous sommes dans l’impossibilité de proposer à nos supporteurs une campagne d’abonnements pour cette saison 2023/2024, a ainsi regretté le club du Finistère dans un communiqué. L’US Concarneau tient à présenter ses plus sincères excuses à l’ensemble de ses supporteurs. Cette situation ne permet pas de proposer d’abonnements. » Thierry, abonné la saison passée en Ligue 2, a accueilli avec compréhension cette décision :

« J’ai lu et entendu que certains n’étaient pas contents. Personnellement, je me serais sans aucun doute abonné pour des matches à Guy-Piriou, mais je n’avais aucune envie de me sentir obligé, pour rentabiliser mon abonnement, de me déplacer un week-end sur deux à Lorient, à Brest ou à Guingamp ! J’irai au coup par coup, selon les affiches et aussi selon la programmation des matches. »

Concarneau ne joue pas à domicile

Que Thierry se rassure : l’US Concarneau ne devrait pas être trop souvent programmé le lundi soir à 20h45… D’un point de vue sportif, ces matches « à domicile » ne le seront plus réellement et cela est incontestablement un point faible pour l’entraîneur Stéphane Le Mignan : « C’est le gros point noir », clamait déjà le coach au printemps dernier. Remonté contre la mairie et des travaux qui ont mis selon lui beaucoup trop de temps à se lancer, le technicien avait même agité en l’air la menace d’un départ. Finalement resté en poste, il doit composer avec ce handicap.

Et tous les services du club sont concernés : le sportif, la billetterie, le marketing… Adrien Julloux, ancien joueur du club, témoigne : « J’ai échangé sur le sujet au téléphone avec quelques joueurs et des membres de l’administratif et c’est sport (sic) car ils doivent déménager tous les quinze jours. » Le début de saison a malheureusement confirmé les craintes.

« Le gros point noir » pour le coach

Lors de la 1ère journée le 5 août, seulement 1875 spectateurs étaient venus assister à un piètre Concarneau-Bastia (0-0) à Guingamp. Quinze jours plus tard, ils étaient un peu plus, 3000, à voir leur formation être battue par Caen (0-2) à Brest. Le 2 septembre, face à Annecy (11), l’affluence allait même être ridicule : seulement 922 spectateurs au Roudourou.

On comprend les supporteurs : l’enceinte guingampaise est située à 140 kilomètres et 1h50 de route de Concarneau. La difficulté est moindre, mais réelle également pour rejoindre le stade Francis-le-Blé à Brest : 90 kilomètres et 1h6 de trajet. Situé à 55 kilomètres et seulement 45 minutes de National, le stade du Moustoir à Lorient attire bien sûr les faveurs de tous les fans locaux. Mais si le maire de Lorient Fabrice Loher a été ouvert à la possibilité d’accueillir les Thoniers dans sa ville, il avait fixé des règles du jeu assez strictes, notamment celle de ne pas jouer à domicile au mois d’août, mais aussi de bannir les matchs à 15h, le samedi.

Une logistique difficile pour Concarneau

« Il faut quatre heures pour sécuriser les abords du stade qui se trouve près des halles de Merville, et il est hors de question de toucher au marché principal de la ville. L’idée est de partager l’effort de solidarité avec d’autres villes bretonnes ». De fait, il avait fallu patienter jusqu’au quatrième match à domicile, lors de la septième journée, pour voir pour la première fois l’US Concarneau évoluer à Lorient lors de la réception de l’AS Saint-Etienne le samedi 23 septembre (défaite 0-1 devant 6010 spectateurs).

Dans le détail, selon le calendrier prévisionnel publié en début de saison, l’US Concarneau jouera deux matches à Guingamp, neuf rencontres à Brest et huit à Lorient. Dans les faits, Guingamp ayant seulement accueilli les rencontres face à Bastia et Annecy lors des première et cinquième journées, l’USC va en réalité alterner de septembre à mai entre uniquement deux enceintes, toutes les deux situées à moins de cent kilomètres du centre-ville de Concarneau. Ce qui fait une moyenne désormais nettement plus tolérable. On se console comme on peut…

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