vendredi 26 avril 2024

Erik Bonneval (Grand Chelem 1987) : « La consécration d’un groupe »

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Eric Mendes
Eric Mendes
Journaliste

Avec 5 essais à son actif, Erik Bonneval a été un élément majeur du Grand Chelem des Bleus lors du Tournoi des 5 Nations de 1987.

Que vous reste-t-il de ce Grand Chelem de 1987 ?

C’est le début d’une concrétisation. Celle d’un groupe. Il nous faisait basculer sur la Coupe du monde. C’était la première. C’était la consécration d’un groupe qui était en gestation depuis deux-trois ans. Il avait eu le déclic à Nantes contre les Blacks (victoire 16-3 en 1986, Ndlr). Derrière, il y a une équipe de copains et de mecs qui sont prêts à aller au bout de tout.

Au départ, aviez-vous l’idée de tout faire pour accrocher ce Grand Chelem ?

Franchement, non. Personnellement, on voulait simplement gagner notre premier match à domicile face aux Gallois. L’appétit est venu en mangeant. On bat les Gallois. On va en Angleterre et on gagne. A partir de ce moment, on se projette pour aller chercher la gagne. On avait les Ecossais à la maison puis il fallait faire l’exploit en Irlande. Quand on a commencé, on voulait simplement continuer à gagner comme 1986 (ex-aequo avec l’Ecosse, Ndlr). En 1985, on avait fait 2ème. Un Grand Chelem ne se faisait pas facilement. On en avait eu que trois dans l’histoire. C’était un exploit.

Erik Bonneval fier de faire partie d’une génération en or

D’autant plus que vous avez été menés à la pause sur trois rencontres sur quatre (Pays de Galles, Angleterre et Irlande)…

On avait vraiment une équipe confiante. On savait de quoi on était capable. Nous étions un vrai groupe. On n’était pas une sélection. On avait des certitudes. Le fait d’avoir battu les Blacks en 1986 nous avait donné des certitudes. A partir de là, on ne doutait pas et on jouait.

Le fait d’avoir marqué à titre personnel autant d’essais (5) lors de ce Tournoi estce une fierté ?

J’arrivais à faire en équipe de France ce que j’arrivais à faire en club (Toulouse, Ndlr). C’est une sensation unique. Contre l’Ecosse, je marque trois essais, mais j’avais l’impression qu’à chaque action je pouvais le faire. Je me sentais fort.

« Blanco, Berbizier, Sella, des joueurs exceptionnels »

Est-ce plus gratifiant d’avoir marqué un essai décisif contre l’Angleterre voire contre le Pays de Galles ou d’en réussir trois contre l’Ecosse ?

(Il réfléchit) A la limite, j’aurais plus apprécié de garder un essai contre l’Irlande pour réussir à marquer un à chaque rencontre. Mais c’est vraiment un détail. Je fais marquer le deuxième essai à Eric Champ après avoir contré le demi de mêlée. Je ramasse le ballon, je joue le deux contre un et je trouve Eric qui passe la ligne. Mais réussir trois essais sur un seul match, ce n’était pas courant. Il fallait remonter à Christian Darrouy et le Tournoi de 1963 face à l’Irlande. Ça reste dans l’histoire. Mais j’avais des gars incroyables autour de moi.

Comment ce Grand Chelem a-t-il été accueilli ?

C’était le 4ème de l’histoire. Il venait 10 ans après celui de 1977. Il y avait des joueurs exceptionnels comme Serge Blanco, Pierre Berbizier, Philippe Sella… Devant, il y avait les grognards comme La Garuche (Jean-Pierre Garuet), Dubroc (Daniel Dubroca), Eric Champ… On avait une équipe qui avait de la gueule. Elle offrait le jeu que l’on aimait voir de l’équipe de France. C’est toujours un exploit de faire un Grand Chelem. On l’a fait sur les années impairs, le plus compliqué, avec des déplacements en Angleterre et en Irlande. En 2023, ce sera le cas, ce sera un vrai test.

Quelle image gardez-vous de ce Grand Chelem ?

L’Irlande et la fin. Le soulagement. Il n’y avait pas de tour d’honneur. On a retrouvé le vestiaire pour partager ce moment. C’était une consécration, mais on était déjà projeté sur la Coupe du monde qu’on allait découvrir.

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