vendredi 26 avril 2024

Incidents dans les stades : de qui se moque-t-on ?

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Le coup de gueule de Stéphane Désenclos, rédacteur en chef du Quotidien du Sport, après la réunion “au sommet” censée apporter des solutions efficaces pour lutter contre la violence dans les stades.

De qui se moque-t-on ? Alors que les dirigeants du foot français rencontraient les pouvoirs publics, ce jeudi matin, pour définir une stratégie efficace afin de lutter contre la montée de la violence dans les stades, on apprend que la principale décision a été d’arrêter immédiatement chaque rencontre de Ligue 1 ou de Ligue 2 marquée par un jet de projectile blessant un arbitre ou un joueur.

Effectivement, de quoi dire, comme nos confrères de L’EQUIPE, que l’on « durcit le ton »…  Il faut dire qu’il faut être franchement « dur » pour annoncer l’arrêt du match dans de telles conditions.

Les présidents accusés de penser d’abord à l’intérêt de leurs clubs

Dans le communiqué signé des ministres Gérald Darmanin (Intérieur), Roxana Maracineanu (Sports, ministre déléguée) et Éric Dupond-Moretti (Justice), on apprend aussi qu’en cas d’incident dans un stade, une cellule de crise – sans les présidents des clubs concernés – devra se prononcer en trente minutes maximum sur le sort de la rencontre.

Ce qui, au passage, sous-entend que les présidents des clubs ne sont pas aptes à prendre des décisions objectives en faveur du football français, ne pensant qu’aux intérêts de leurs propres clubs.

Vous me direz, on s’en doutait un peu à travers les attitudes et les réactions des dirigeants de Nice, Lyon et Marseille, après les graves incidents du 22 août (Nice-OM) et du 21 novembre (OL-OM). Là au moins, c’est clair.

Autre décision des participants à la réunion interministérielle, celle de ne pas en prendre. Le dispositif actuel ayant été jugé « suffisant », même s’il pouvait encore être « mieux appliqué ».

Pas de barème de sanctions, avec un retrait de points important

Pour les aider, une énorme décision a été prise. Mais elle est tellement énorme qu’il faudra attendre six mois et demi pour l’appliquer : l’interdiction de rentrer dans un stade (ou vendre sur place) des bouteilles en plastique.

En résumé, la principale avancée est d’obliger les clubs à mettre en place un  « dispositif de sécurité antiprojections » (par exemple, des filets de protections), à partir de la saison 2022/2023.

Ces décisions ne répondent pour la plus part en rien au véritable problème : comment faire culpabiliser les clubs recevant, censés être responsables de la sécurité des acteurs du match ?

Match perdu ? Et l’équité alors ?

Match arrêté veut-il dire match perdu ? On a vu pour Nice – OM et OL – OM, tous les deux arrêtés, que ce n’est pas le cas. Et comment donner match perdu sans nuire à l’équité de la saison ? Enlever des points à l’équipe qui reçoit, oui, mais pourquoi en donner à celle qui se déplaçait ?

Dans le cadre de l’Olympico, qu’ont fait les Marseillais pour mériter trois points, qui leur permettraient de prendre leurs aises sur le podium, au détriment d’équipes comme Rennes ou Nice ?

On attendait un barème précis et sévère de sanctions en cas d’incidents (avec des points de retrait de un à trois), une prise de responsabilité des présidents de club, des mesures applicables rapidement pour faire évoluer la situation (la venue de la trêve de Noël pouvait le permettre), on a finalement toujours rien eu.

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