vendredi 26 avril 2024

Rebichon / Gallego de la Starligue à l’arbitrage

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Julien Rebichon et Benjamin Gallego ne font pas équipe qu’au sein de l’USAM Nîmes Gard. Régulièrement, ils font aussi la paire pour arbitrer, ensemble, jusqu’en N1 filles et garçons. A 33 ans, les deux potes savent déjà à quoi va ressembler leur après carrière.

Ça leur a pris il y a six ans. D’une même volonté de se rapprocher de la base de leur passion, de rendre au handball tout ce qu’il leur avait déjà apporté, Julien et Benjamin ont contacté Aurélien Salvador, le conseiller technique régional des arbitres, trop heureux d’avoir à gérer de tels profils.

« On a débuté tout en bas, nous dit Julien, et rapidement on a pris du plaisir à arbitrer. » « Donc on a continué pour gravir les échelons et parvenir jusqu’en Excellence 1 ce qui nous permet d’arbitrer des matches de N1 » embraye Benjamin.

En attendant de poursuivre et de prétendre arbitrer au plus haut niveau, ce que leur statut de joueur pro ne leur permet évidemment pas aujourd’hui, ils appréhendent leur statut d’arbitre pas vraiment comme les autres comme une expérience enrichissante et susceptible de les amener vers le chemin de la reconversion.

« Pour rester dans le hand, on aurait pu aussi envisager d’être coach, nous disentils d’une même voix, mais l’exercice requiert plus d’investissement et de temps… que nous préférons consacrer à notre famille. Le but est de prendre de l’expérience et avoir suffisamment d’acquis pour postuler au plus haut niveau possible le jour où on mettra un terme à notre carrière. »

Rebichon / Gallego un futur duo d’arbitre

Perturbé par la crise sanitaire, autant que par un calendrier qui leur impose beaucoup de semaines à trois matches, le duo aura officié une douzaine de fois cette saison avec toujours la même soif d’apprendre, de progresser, de prendre du plaisir dans l’art du dialogue et de la remise en cause. « On aborde nos missions d’arbitres, généralement le lendemain de nos matches comme joueurs, comme des décrassages qui ne nous pompent pas trop d’énergie. »

 Ils l’abordent aussi avec le sentiment d’avoir un temps d’avance sur leurs collègues arbitres « dans la lecture du jeu et l’anticipation des situations. C’est un avantage énorme par rapport aux autres, précise Benjamin, même si nous avons peut-être pour le moment plus de lacunes techniques car nous débutons. »

A l’instar de quelques-uns de leurs contemporains qui ont emprunté le même chemin au foot ou au rugby, ils apportent en tout cas une autre vision dans le si difficile exercice de l’arbitrage. « Depuis, on perçoit forcément le corps arbitral d’une autre manière. Surtout, on essaie d’être des arbitres ouverts, prêts à dialoguer et à reconnaitre ses erreurs, insiste Julien. Lorsqu’on se trompe, il faut savoir le dire et s’excuser, cela m’est déjà arrivé et ça a suffi pour désamorcer la situation. »

« On joue ensemble depuis qu’on est tout petits, on est plus que des potes, comme des frères ! »

S’ils refusent de s’ériger en modèles, les deux Nîmois espèrent créer des vocations « pour des jeunes qui gagneraient beaucoup à jouer et à arbitrer en même temps. Même si ce n’est pas toujours gratifiant, ça reste une belle école d’apprentissage pour le handball, mais aussi pour la vie. »

Leur parole se superposent, les deux compères sont vraiment sur la même longueur d’onde. « On joue ensemble depuis qu’on est tout petits, on est plus que des potes, comme des frères ! »

Des frères de jeu et de parquet qui n’envisagent pas leur avenir sportif l’un sans l’autre. « Si l’un des deux veut arrêter avant l’autre, il le fera, précise Julien; On s’est toujours dit qu’on privilégiait notre carrière de joueur avant de penser à la suite. » « Mais forcément, on est plutôt sur la fin, coupe Benjamin, donc la question se posera un jour ou l’autre. »

Ils ne le formalisent pas mais, au fond d’eux, on sent qu’ils aimeraient ne pas avoir à se séparer, parce qu’ils ont toujours appréhendé l’arbitrage comme un défi commun. Une fois, Benjamin étant blessé, Julien a dû officier avec un autre assistant.

« Mais ce n’était pas pareil, concède-t-il. On a tellement d’affinités et la même sensibilité de jeu avec Julien » que ce duo a forcément un avenir bien au-delà de leurs années de contrat à l’USAM Nîmes Gard. Dans le hand ou ailleurs. Coéquipiers en Starligue, arbitres en Nationale 1, ils sont aussi associés dans une société de spectacle qui loue des ventriglisses géants. Inséparables on vous dit.

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