vendredi 11 octobre 2024

Vincent Chaudel (président de l’observatoire du Sport Business) : « La Ligue 1 a plus vendu qu’acheté »

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Retour sur le mercato, qui a fermé ses portes le 1er septembre dernier dans les grands championnats, avec Vincent Chaudel, président de l’Observatoire du Sport Business.

Vincent, quelle est votre analyse sur le mercato dans les grands championnats européens ?

Il y a la Premier League et les autres. Certains pensaient qu’il y aurait un « avant » et un « après » COVID, que mais ce n’est pas le cas. Les clubs anglais ont dépensé plus d’argent cet été qu’en 2018, avant le COVID. Quand les grands clubs veulent des grands joueurs, ils n’hésitent pas à mettre le prix.

Comment l’expliquer ?

En Premier League, c’était le premier mercato avec les nouveaux droits télé. Ils ont un peu baissé au niveau domestique, mais considérablement augmenté à l’étranger. Il faut savoir que le promu, Nottingham Forest, touche plus de droits télé que le PSG. Et puis, les clubs anglais ont été impactés par l’absence de publics dans les stades. La saison dernière, ils ont retrouvé de la billetterie, très importante en Premier League.

C’est un contexte qui a pesé sur le mercato en général ?

Forcément, oui. Les clubs anglais se sont retrouvés en position de force. A part bien sûr au moment de négocier avec d’autres clubs anglais, ou sur des transferts majeurs et exceptionnels, comme Antony, Paqueta ou Haaland… En face, les clubs des autres championnats ont été fragilisés.

En Ligue 1, le bilan est moins glorieux…

Les clubs (en dehors du PSG) ont d’abord cherché à vendre avant d’acheter. Au total, les clubs ont vendu pour 600 millions, contre 560 millions d’achats. En règle général, c’est l’inverse, ils achetaient plus qu’ils ne vendaient.

On peut s’étonner de la timidité de Lyon par exemple, qui a très très peu dépensé…

L’OL est dans un contexte particulier. Il avait un effectif taillé pour l’Europe, donc pas forcément nécessaire pour jouer seulement un match par semaine. Mais surtout, c’est l’absence de Ligue des Champions qui pèse. Quand vous n’avez pas les revenus de la C1, vous vous rattrapez sur le mercato…

« En janvier, ce sont surtout les clubs à la lutte pour le maintien qui vont recruter »

Ce qui veut dire que l’OL n’a pas prévu de se renforcer cet hiver, en réinvestissant l’argent de la vente de Paqueta ?

Sauf besoin exceptionnel, oui. Même avec le départ de Paqueta, l’OL a un effectif suffisant pour jouer un match par semaine.

On peut déjà prévoir ce qui va se passer en janvier au niveau des transferts ?

C’est difficile, il est encore trop tôt. L’OM par exemple, a montré face à Tottenham qu’il pouvait espérer continuer sur la scène européenne, que ce soit en Ligue des Champions ou en Ligue Europa. Selon son parcours européen, les intentions ne seront pas les mêmes.

En revanche, les clubs pourraient bouger, ce sont plutôt ceux qui vont lutter pour ne pas descendre. Un club comme Reims par exemple, qui a perdu son défenseur central, Wout Faes (ndlr : vendu à Leicester contre 17 millions d’euros), en toute fin de mercato, peut avoir besoin de recruter pour sauver sa place en Ligue 1. Le fait qu’il y aura quatre descentes en fin de saison peut accélérer ce type de mercato.  

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