Vainqueur d’étape et 4ème du Tour 2021 pour sa première participation, contraint à l’abandon l’an passé après deux chutes, l’Australien Ben O’Connor, 27 ans revient pour reprendre sa place avec plus d’ambition que jamais. Entretien pour Cyclsme magazine et Le Quotidien du Sport.
Deux ans après votre 4ème place, êtes-vous plus fort aujourd’hui ?
En 2021, j’ai pris conscience que je pouvais rivaliser avec les meilleurs. L’an passé, je suis sorti très triste du Tour car je n’ai pas eu la possibilité de m’y exprimer alors que j’avais une grosse envie de confirmer ma 4ème place (abandon après la 9ème étape et la première journée de repos, Ndlr). Cette année, je suis très excité à l’idée de revenir et j’espère surtout que je serai à 100%.
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Depuis deux ans, j’ai progressé et je pense avoir confirmé mes résultats, prouvé que je pouvais gérer cette pression. Je suis plus fort, j’ai passé un palier. Depuis, j’ai fait beaucoup de top 5 ou top 10 dans des courses à étapes difficiles (7ème du Tour d’Andalousie, 6ème du Tour de Catalogne, 5ème du Tour de Romandie, 3ème du Dauphiné, 8ème de la Vuelta, Ndlr).
Que pensez-vous du parcours ?
J’aime ce parcours. Il est bien différent des dernières années, avec beaucoup de montagne et moins de chrono, donc forcément on peut penser qu’il m’est plus favorable. Mais tous les ans, les scénarios sont différents, il peut se passer tellement de choses qu’il est difficile d’anticiper.
Il est moins technique que l’an passé où les premières étapes au Danemark avaient été très nerveuses et m’avaient coûté cher. Mais les premières étapes dans le Pays basque, dans un registre différent, peuvent aussi s’avérer pleines de surprises et de pièges. Une chute et tout est remis en cause…
Avez-vous déjà repéré certaines étapes plus que d’autres ?
Après le grand départ dans le Pays basque, les deux étapes pyrénéennes (5ème et 6ème étapes, Ndlr) peuvent m’être favorables à condition de les aborder comme j’avais abordé les premières difficultés dans les Alpes en 2021 (vainqueur de la 9ème étape entre Cluses et Tignes, Ndlr).
« S’il faut attendre 35 ou 36 ans pour le gagner… je suis prêt à attendre ! »
Avec quelles ambitions allez-vous prendre le départ ?
Mon rêve ultime serait de le gagner un jour… et tant que je ne l’aurais pas gagné, ça restera un rêve (rires) ! Tout comme être sur le podium. Si je n’y parviens pas cette année, je remettrai ça en 2024 et en 2025 et ainsi de suite. Et un jour peut-être…
Je suis encore jeune. Geraint Thomas l’a remporté à 32 ans. S’il faut attendre 35 ou 36 ans, je suis prêt à attendre (rires). Honnêtement… il faut y aller progressivement, travailler toujours plus dur et ne jamais céder. Terminer 4ème pour mon premier Tour m’a montré que c’était à la fois possible, mais très difficile à atteindre.
Pogacar et Vingegaard ne vous semblent-ils pas intouchables ?
Non, ils ne le sont pas. Ils sont très forts et l’ont déjà montré. Techniquement, « Pogi » est meilleur que jamais. Mais il est aussi possible de les battre, au moins de les inquiéter comme je l’ai fait sur les routes du Dauphiné l’an passé (3ème à 1 min 41 de Roglic et 1 min de Vingegaard, Ndlr). Si d’autres coureurs s’engagent pour les contrer, c’est possible. Il y aura Yates, Landa, Gaudu… On l’a vu dans le Giro, ça va aussi dépendre des conditions météo. Si elles sont extrêmes dans les Alpes notamment, ça peut changer les choses.
Entre le général et une deuxième victoire d’étape, vous choisissez quoi ?
Les deux (rires) ! Je vais essayer de jouer sur les deux tableaux. La différence entre un podium et un top 10, c’est souvent l’équipe… Pour aller chercher une étape, ça dépend davantage de moi. Quoi qu’il en soit, à l’instar de ce que j’ai fait en 2021, je vais courir de la même manière, sans être trop attentiste, ce n’est pas dans mon tempérament.