vendredi 26 avril 2024

Coupe du Monde : l’Australie s’était préparée à rêver

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Frédéric Denat
Frédéric Denat
Journaliste

Vainqueur de la Tunisie (1-0,), les Australiens, venus au Qatar plein d’ambitions, peuvent rêver d’un huitième de finale, en cas de victoire contre le Danemark, voir même en cas de match nul…

Guus Hiddink, l’emblématique ancien coach de la sélection, celui qui l’avait amenée en huitièmes de finale en 2006 face à l’Italie meilleure performance de l’histoire australienne -, était aux côtés de son ancien adjoint, aujourd’hui seul aux manettes, Graham Arnold, en septembre, pour célébrer le centenaire des Socceroos, lors de deux matches face à la Nouvelle-Zélande.

A défaut de peser encore sur les événements, au Suncorp Stadium de Brisbane, puis à l’Eden Park d’Aukland, le Batave de 75 ans a au moins pu transmettre sa grande expérience, celle de trois Coupes du monde disputées avec trois nations différentes (4ème avec les Pays-Bas en 1998, 4ème avec la Corée du Sud en 2002 et 8ème de finale en 2006 avec l’Australie).

Les deux victoires (1-0 et 2-0) n’ont pas changé le statut de la sélection avant ce mondial, elles confirmaient seulement sa bonne dynamique.

Après avoir pris sa revanche sur le Pérou en barrages, le même Pérou qui l’avait éliminé il y a quatre ans lors de la 3ème journée décisive de groupes (0-2), les joueurs d’Arnold n’ont pas réussi à en faire autant avec des Bleus, trop forts, mais ont battu la Tunisie et rêvent maintenant d’une qualification pour les huitièmes.

Ils savent la mission difficile, mais pas impossible, loin de là. Ils puisent dans les scénarios serrés de leur dernier match face aux Danois (1-1), autant que dans leur difficile qualification, après deux barrages étouffants face aux Emirats Arabes Unis et donc au Pérou, des raisons de croire en leur bonne étoile. Avec une ossature évoluant en Europe, plus précisément en Ecosse (même si c’est le plus souvent en D2), les Socceroos entendent mordre sans complexes dans une compétition où ils n’ont absolument rien à perdre.

Quatre ans après, l’histoire repasse les mêmes plats

Car même s’ils sont arrivés au Qatar sur une série de cinq matches sans défaite, leur programme de 2022 ne leur aura proposé aucune nation de top niveau mondial. Pire, ils ont perdu contre les deux seules sélections qualifiées pour le Mondial, l’Arabie Saoudite (0-1) et le Japon (0-2). Pas de quoi pavoiser ni se prendre pour d’autres.

Et c’est peut-être grâce à cette humilité là que les coéquipiers du nouveau capitaine, mais emblématique gardien, Mathew Ryan (qui va disputer sa troisième phase finale d’affilée) peuvent surprendre comme avaient surpris avant eux, en 2006, les hommes d’Hiddink, vainqueurs du Japon en phase de groupes (3-1) pour ce qui était, 32 ans après leur première et seule participation, la première victoire d’une sélection d’Océanie dans un Mondial. La petite défaite (0-1) face au futur champion du monde italien en huitièmes de finale avait suscité autant de regrets que de promesses… depuis non concrétisées.

C’est en essayant d’apporter une touche plus technique, à un style de jeu historiquement basé sur l’engagement physique, grâce à l’émergence d’une nouvelle génération de Socceroos, Graham Arnold compte tout de même s’appuyer sur ses cadres, Mathew Ryan dans les buts, Aaron Mooy à la récupération, Ajdin Hrustic à la création et Duke à la finition pour combler le déficit de talent et d’expérience internationale de joueurs dont seulement deux disputent la Ligue des Champions (Ryan avec le FC Copenhague et Hrustic avec l’Eintracht Francfort).

Du côté de Toulouse, on suivra avec attention le parcours de Denis Genreau, milieu du TFC franco-australien, qui montait en régime à deux mois d’un rendez-vous forcément très attendu face à la France, son pays d’adoption. Il y a quatre ans, joueur du Melbourne City FC, l’un des clubs du City Football Group, il avait assisté devant sa télé à la défaite des Socceroos face aux Bleus. Il ne s’imaginait pas que, quatre ans plus tard, l’histoire repasserait les mêmes plats. Et qu’il en serait peut-être un des principaux acteurs…

Son calendrier

22 novembre : France Australie (4-1)

26 novembre : Australie Tunisie (1-0)

30 novembre : Australie Danemark à 16h

Comment l’Australie s’est qualifiée ?

Après une première phase parfaite (8 matches, 8 victoires), conclue à la 1ère place du groupe B largement devant le Koweït, la Jordanie, le Népal et Taïwan, l’Australie a eu plus de difficultés à survivre à la deuxième phase, ne terminant que 3ème du groupe B, laissant à l’Arabie Saoudite et au Japon les qualifications directes. La victoire en barrages face aux Emirats Arabes Unis (2-1) ouvrait la porte à un barrage intercontinental qui allait s’avérer irrespirable. Arrachée aux tirs au but face au Pérou (0-0, 5 tab à 4),la qualification n’était que plus appréciée.

Le joueur à suivre : Denis Genreau, un petit coin de France

L’ancien joueur de Melbourne City FC, Denis Genreau, à Toulouse depuis 2021, a fêté sa première sélection face à Taïwan, le 7 juin 2021 en éliminatoires de la Coupe du monde. Depuis, le milieu de terrain franco-australien de 23 ans a été appelé à deux autres reprises, dont une titularisation lors d’un des deux derniers matches de préparation. La montée du TFC en L1 a augmenté ses chances de rejoindre le Qatar en novembre. Il est le premier australien à évoluer en L1 depuis Sterjovski, à Lille, en 2000.

Le chiffre : 5

Eliminés au 1er tour lors des trois précédentes éditions, 8èmes de finale, éliminés par l’Italie (0-1), en 2006, les Socceroos disputent leur cinquième phase finale d’affilée, sur 6 participations totales (la première en 1974).

Notre pronostic

Après son entame face à la France, l’Australie a réussi son va-tout face à la Tunisie, et va désormais jouer un véritable 16ème de finale face au Danemark pour conclure. Si la Tunisie ne bat pas la France, un succès face aux Danois et les Australiens seront en huitièmes.

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