samedi 27 avril 2024

Eugénie Le Sommer : « J’ai toujours été droite dans mes bottes »

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

A 34 ans, l’attaquante de l’OL Eugénie Le Sommer est de retour en équipe de France, avec laquelle elle se prépare à disputer la Coupe du monde cet été.

Comment avez-vous vécu le départ de Jean-Michel Aulas ? Est-ce une page qui s’est tournée pour l’OL féminin ?

Plus qu’une page, c’est un livre ! Il représente tout pour l’équipe. Quand je suis arrivée, il était là et déjà très impliqué dans l’équipe féminine. On n’a jamais vu un président d’un club de garçons s’investir autant chez les filles. Il avait l’ambition d’emmener l’OL féminin très haut et il a donné les moyens de ses ambitions, c’est pour cela qu’il a réussi.

Il a emmené tout le monde dans son sillage. Au début, il était parfois tout seul. Il a fallu convaincre tout le monde. Le Président s’est battu pour nous et tout le club a suivi. Il s’est aussi battu pour le football féminin de manière générale, en France et partout dans le monde. C’est quelqu’un de très important pour le football français.

Vous êtes de retour avec les Bleues. Comment avez-vous vécu votre longue absence pendant deux ans ?

C’était long, mais j’étais déterminée à ne pas lâcher. La situation n’était pas normale. Forcément, parce que du jour au lendemain, je n’y étais plus et que je n’ai pas eu d’explication. Donc c’est ça qui était compliqué, pas en soi de pas y être, c’est qu’on avait effacé mon nom comme ça, du jour au lendemain. Quand les choix dépendent d’une personne c’est compliqué… De mon côté, j’ai été droite dans mes bottes.

Non seulement Hervé Renard vous a rappelée mais, en plus, il vous a confié le rôle de vice-capitaine !

Le premier jour du stage, il nous a réunies avec Wendie (Renard) et Grace (Geyoro) pour nous annoncer cette hiérarchie (Wendie Renard capitaine, Eugénie Le Sommer et Grace Geyoro vice-capitaines, Ndlr). Après mon retour, c’était une nouvelle surprise, je ne m’attendais pas forcément à cela non plus. Il me fait confiance, c’est un choix fort.

Que représente ce maillot Bleu ?

Beaucoup de choses. C’est un peu le fil rouge de ma carrière. C’est une fierté de l’avoir autant porté et d’avoir un peu marqué son histoire. J’aimerais bien maintenant qu’il y ait quelque chose au bout. Le porter, c’est bien, mais gagner avec, ce serait encore plus beau.

« Gagner avec le maillot bleu, ce serait encore plus beau »

Vous imaginez-vous poursuivre avec les Bleues jusqu’aux Jeux Olympiques 2024 ?

Oui, je ne me refuse rien. Tant que je jouerai, j’aurai cet objectif de rester en équipe de France.

Cela rajoute-t-il du sel que la Coupe du monde soit à l’autre bout du monde, en Australie et en Nouvelle-Zélande ?

(Sourire) Je ne sais pas. Cela aurait été plus beau si cela avait été l’édition en France qui approche. C’est presque un peu dommage que ce soit très loin. A l’heure où on se parle, nous ne savons même pas si la compétition sera diffusée en France. La famille et les supporteurs seront aussi moins présents. Mais ce n’est pas pour cela que la compétition ne sera pas belle sur le terrain. Une Coupe du monde, ça reste une Coupe du monde !

Ce sera dans tous les cas une belle compétition. En 2019, le Mondial en France avait été un déclic pour le football féminin dans le monde. J’espère que cette édition 2023 sera la confirmation pour continuer à surfer sur la vague.

Les autres joueuses internationales de l’OL ont placé la France parmi les favorites.

Cela fait toujours plaisir, mais cela ne change rien de l’être sur le papier. Il faudra le montrer sur le terrain. On va à cette Coupe du monde pour aller le plus loin possible. Et le plus loin possible, c’est de la gagner ! Il faut avoir de l’ambition et un objectif élevé car on sait la qualité qu’il y a dans notre équipe. Maintenant, je crois que mes coéquipières ont aussi cité d’autres nations.

Ce sera l’une des Coupes du monde avec le plus de favorites. Beaucoup peuvent prétendre au titre et celui qui peut prédire qui va la gagner est très fort ! Le niveau se ressert entre les grandes équipes, c’est encore mieux pour l’attractivité de la compétition.

Si vous deviez citer trois favoris ?

Je n’en ai pas que trois. Forcément, les Etats-Unis, champions du monde en titre, l’Angleterre, champion d’Europe en titre, le Canada, champion olympique en titre. Derrière, il y a aussi les Pays-Bas,laSuède,l’Allemagne. Et, forcément, je vais dire la France car on se doit d’être parmi les favorites. On peut le faire, moi j’y crois. Dans un premier temps, il faut déjà se donner l’objectif du dernier carré.

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