PAR PHILIPPE CARNUS, EN DIRECT DES PARALYMPIQUES
Les mots forts d’Hector Denayer, 19 ans et médaillé d’argent hier sur 100 m brasse, en attendant d’autres belles surprises…
A 19 ans, Hector Denayer a remporté sa première médaille olympique hier dans le 100 m brasse. Engagé sur le 50 mètres nage libre (lundi), le 200 mètres quatre nages (jeudi) et le 100 mètres papillon (vendredi), ainsi qu’en équipe sur le relais 4×100 mètres quatre nages (lundi), il pourrait faire une belle moisson. Son discours reflète une joie sincère de briller devant un public exceptionnel. Dans ses mots, on entend la magie de ces Jeux Paralympiques.
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Est-ce que vous êtes capable de décrire l’émotion que vous ressentez pour ce podium ? Est-ce que cela se décrit ?
Je ne sais pas si l’ambiance dans la piscine peut se décrire. Elle se ressent, on vit les émotions. Je n’ai pas de mots assez puissants pour décrire ce qu’il se passe. C’est magique d’être ici, nous en avons tous bavé à l’entraînement, pendant des années pour espérer monter sur la boite, être en finale et finir deuxième, franchement c’est top.
Dans le passé, ça partait d’un défi avec votre père, à 12 ans devant la télévision, 7 ans après, vous y êtes, qu’est-ce que cela vous évoque ?
Franchement, si je regarde tout le chemin parcouru, il y a 5 ans, je suis parti de chez moi pour faire les Jeux. Il y a deux ans, une qualification au monde c’était difficile, je nageais 1 minute 12 au 100 brasse. Je tire 7 secondes en deux ans, le taf, il a été fait aujourd’hui. L’objectif restait de gagner une médaille d’or.
Vous vouliez aussi faire du 4 nages….
Je me suis concentré exclusivement sur la brasse, je préfère gagner une ou deux médailles d’or ou d’argent que rien du tout. Je me suis un peu entraîné pour le 200 4 nages. On verra bien ce que cela donnera jeudi prochain.
La suite c’est quoi ?
Lundi, on a le 50 nage libre avec Hugo, on a le relais 4×100 4 nages avec une nouvelle composition qui est toute nouvelle, jeudi 200m 4 nages et vendredi, 200 mètres papillon, ce sera déjà pas mal pour moi.
« L’important ce n’est pas la médaille, ce n’est pas le temps c’est une grande fête du sport les jeux »
On vous a entendu dire que ce n’était pas le métal que vous souhaitiez… Mais c’est votre première médaille olympique où vous battez votre record…
Oui bien sûr. Je venais pour gagner pour mon pays. Merci à tout le public d’avoir été là. Je n’ai aucun regret à avoir. J’ai abordé cette finale avec le couteau entre les dents. J’ai donné la meilleure version de moi-même. Si je fais mon meilleur temps c’est que j’ai fait du mieux que je peux. Je ne peux pas nager plus vite, l’Italien est meilleur que moi, il faut juste l’admettre.
Vous vous attentiez à ce qu’il parte si vite ?
Je ne me suis pas concentré sur les autres. Il ne faut pas le faire sinon on se déconcentre. Je sais juste qu’au virage, un adversaire qui est sur ma gauche est un peu derrière. Je penses que les autres ne pouvaient pas être plus rapide que le russe, l’Allemand et l’Italien. Je ne le vois pas partir vite.
Vous avez discuté avec eux en chambre d’appel ou pas ?
Non, je suis resté moi-même, prêt à faire la guerre (rire).
À l’arrivée, vous ne savez pas que vous terminez la course et finissez deuxième…
Oui (rires). J’ai des problèmes de vue. Je suis myope et je n’arrivais pas à voir le tableau. J’ai entendu le public et vu mon plot s’allumer. Je ne pouvais qu’être heureux d’être sur le podium.
Ce Tour d’honneur, il a été magique, racontez-nous…
J’ai vu tous mes copains d’entrainement, mes coachs, mes amis, mes parents, mes frères, mon ancienne coach. Aujourd’hui, l’important ce n’est pas la médaille, ce n’est pas le temps c’est une grande fête du sport les jeux, toutes les personnes qui ont eu un rôle clé dans ma vie étaient rassemblés aujourd’hui autour de moi, c’est une grande fierté…