mercredi 18 septembre 2024

Paris 2024 / Elodie Lorandi (petite amie d’Hector Denayer) : « On n’est pas des bêtes de foire ! »

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PAR PHILIPPE CARNUS, EN DIRECT DES PARALYMPIQUES

Médaille d’argent en 100 m brasse vendredi dernier, Hector Denayer avait une supportrice de poids sur le bord du bassin : Elodie Loranti. Médaillée d’or sur 400 m aux Paralympiques de Londres, en 2012, la championne n’a pas sans langue dans sa poche. 

Vous êtes comblé ce soir ?

Oui je suis contente, même si je sais qu’il voulait l’or. Il est passé par des moments très difficiles. Il a la tête sur les épaules, il a évolué énormément. Ce n’est plus la même personne, il n’y a rien à dire.

Comment était-il à la maison ? Confiant, tendu, serein…

On habite pas encore ensemble, mais quand je le voyais, il était serein dans le travail qu’il faisait. Avec son entraîneur ils sont assez proches, ils se complètent. Moi, j’ajoute ma petite touche. Maintenant c’est quelqu’un qui avait envie de gagner, certes, il est vice-champion paralympique, que demande le peuple ? Moi, j’ai été vice-championne paralympique en 2008, 4 ans après, j’ai été championne paralympique.

Ce sont ces premiers jeux, une première course, il a encore le 200 mètres 4 nages, il peut faire une belle surprise, il doit se faire confiance.

Et vous, comment l’avez-vous vécu du bord de la piscine ?

J’ai eu très peur, plus pour lui que pour moi. Même pour mes cours, je n’ai pas autant stressé.

« C’est bien d’aller faire le « guignol » dans les gradins, à un moment donné, notre Président doit se bouger »

Comment vivez-vous les jeux paralympiques en France ?

C’est juste fantastique, on a le public pour nous. La piscine, elle est pleine. On disait, il y a quelques mois que ce serait une catastrophe. On fait fermer la gueule à beaucoup de monde surtout aux politiques. Les politiciens peuvent se rendre compte que le sport et le handisport, c’est quelque chose d’énorme. On mange à la même table que tout le monde, au même niveau que les athlètes olympiques, le bassin il est plein. Aujourd’hui on est récompensé.

Le regard est-il en train de changer ?

Je pense que le regard est en train de changer avec l’engouement médiatique et que la diffusion soit là, que l’on crit nos noms dans les gradins, je pense que les gens ont compris que c’était du spectacle et que nous n’étions pas des bêtes de foire.

Il va y avoir un avant et un après, c’est cela le plus important…

Oui, le après va être important. L’engouement doit rester là. Le travail est le même. On a besoin des gens autant que les valides pour faire tomber des barrières, continuer à montrer que la France est un pays de sport et de para-sport.

Et puis démontrer que les clubs peuvent recevoir les personnes handicapés…

En effet, que les clubs puissent ouvrir à tous les handicaps possibles. Que ce soit une personne sourde, avec un problème de marche, que l’on puisse l’accueillir à bras ouverts et que ce soit adaptée pour la personne.

Et financièrement, c’est facile ?

Je pense que l’Etat doit bouger aussi. C’est bien d’aller faire le « guignol » dans les gradins, à un moment donné, s’il veut vraiment faire quelque chose, notre Président doit se bouger. Il faut que l’argent tombe pour le para-sport. On ne peut pas faire qu’avec du petit matériel. Les choses doivent être mises en place pour que ce soit accessible et ne pas être rejeté, dans les piscines ou les stades.

Hector, il a des études, il a un travail à côté…

Il a des études, il fait un BTS. Hector il aime tout, la musique, le cinéma, c’est quelqu’un qui adore découvrir les choses. Il aime les voyages, donc j’espère pour nos vacances que nous pourrons souffler un peu.

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