vendredi 26 avril 2024

Rétro 1994 : le PSG de Fournier écrase le championnat

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Tant sur le fond que sur la forme le titre de 1994, n’a absolument rien à voir par rapport à celui décroché en 1986. Pour autant ce deuxième titre national est également unique en son genre car il est tout de même obtenu au forceps. Le PSG finit avec huit points d’avance sur Marseille et accumule 24 victoires pour 11 nuls et 3 défaites. Rembobinons l’histoire.

Nous sortons d’une domination de Marseille à outrance pendant plus de quatre saisons. Le PSG va donc mettre un terme cette année-là à l’hégémonie de son rival historique. Pourtant force est de constater que cette équipe parisienne est loin d’être la plus prolifique de ce championnat. Son meilleur buteur se nomme David Ginola avec 13 réalisations suivi par George Weah avec 11 concrétisations (bien loin des top buteurs avec 20 buts, Youri Djorkaeff de Monaco, Roger Boli de Lens et Nicolas Ouédec de Nantes).

Mais la formation dirigée par Artur Jorge est très complète. Les automatismes sautent aux yeux et Paris parvient souvent à se sortir de situations périlleuses grâce à une faculté incroyable notamment à marquer sur coups de pied arrêtés.

Cette équipe n’aura pas été championne de France non plus si elle n’avait pas eu un socle défensif aussi solide. Ses seulement 22 buts encaissés durant la totalité du championnat en témoignent. Tout en remportant aussi 15 de ses 24 victoires par un but d’écart ! Ce n’est pas tout. Paris a fait encore mieux qu’il y a huit ans en arrière en accumulant 27 matchs consécutifs sans revers. Un sacré exploit qui sera ensuite battu par les Canaris nantais lors de la saison 1994/1995.

Fournier : « Ce titre a été construit sur trois ans »

Laurent Fournier a été champion de France avec le PSG en 1994 (26 matchs, 1 but). En revenant sur cette période glorieuse, l’ancien milieu de terrain a tenu à établir une nette différence entre ce titre-là et ceux qui ont suivi au club :

« A mon époque ce titre a été construit sur trois ans. Avec une équipe qui a commencé à faire troisième, puis deuxième, puis première. De l’expérience s’est alors emmagasinée avec des joueurs qui ont réussi à gagner un titre. Il n’y a par contre pas de comparaison à faire quand le PSG a été champion ensuite en se construisant en un an et demi et en survolant le championnat ».

Trois ans après le titre de 1994, Eric Rabesandratana rejoint le PSG. Mais de cette équipe titrée, l’ancien défenseur en garde de sacrés souvenirs : « Je les ai affrontés. C’était déjà une machine. Même en Coupe d’Europe ils étaient incroyables. Vu leur niveau, c’était complètement normal qu’ils soient champions. C’était une bonne partie de l’équipe de France en place. Ils étaient tellement impressionnants ! Avec Jorge aux commandes, ils étaient très efficaces dans leur manière de jouer. Ils étaient également super forts sur les coups de pied arrêtés ».

« Pour l’anecdote et j’avais appris cela après en arrivant au club, Jorge plaçait Paul Le Guen au point des six mètres. Avec un plot sur la tête. Les gars enchaînaient les corners pour travailler les trajectoires et pour parvenir le plus possible à mettre le ballon au même endroit. Grâce à cette infernale précision, ils avaient réussi à dominer le championnat et à se sortir plusieurs fois de situations extrêmement compliquées. Sans oublier que pendant cette saison les défenseurs étaient loin d’être maladroits aussi. Ricardo notamment demeurait un très bon buteur ».

Fournier enscence Ricardo

« Je me souviens très bien de lui. Je l’avais marqué en Coupe de France. Quel poison ! C’était pratiquement impossible de venir au duel avec lui. Il mettait beaucoup son bras en protection. Face à ce genre de joueur, c’est bien aussi, tu apprends. Quand Rai arrivait aussi au premier poteau c’était excessivement compliqué pour le prendre. C’était vraiment une belle équipe. Quelques années plus tard on avait été vice-champions de France avec le PSG (en 2000, ndlr). Malheureusement on n’avait pas été assez performants sur toute la longueur du championnat. Cette année-là Monaco avait été meilleur que nous. Il n’y avait pas eu pourtant une différence comptable colossale (Monaco avait terminé avec sept points d’avance sur le PSG) ».

« Je me souviens du dernier match qu’on avait perdu contre eux au Parc, c’était vraiment sans appel. Il n’y avait rien eu à dire. Ils avaient été cent fois meilleurs que nous. On avait fini à sept points d’eux au classement en perdant chez eux et chez nous. Donc on avait déjà perdu six points lors des confrontations directes. Pour le reste le parcours avait été plus ou moins le même entre les deux équipes. Mais Monaco avait su faire la différence sur deux, trois matchs ».

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