vendredi 26 avril 2024

Rétro : en 1978, quand adidas versait 500 francs (154 euros) par mois aux internationaux…

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Jean-Marc Azzola
Jean-Marc Azzola
Journaliste

Peu avant le début de la compétition, les Bleus sont en conflit avec leur équipementier pour une histoire de prime. En représailles, ils maquilleront leurs chaussures de cirage contre l’Italie !

En 1978, la Coupe du monde se déroule en Argentine. Une compétition à oublier pour l’équipe de France, tout du moins sur le terrain. Après une campagne qualificative en dents de scie, les Bleus se retrouvent au Mondial dans un groupe compliqué avec l’Italie (1-2), l’Argentine (12) et la Hongrie (3-1).

Tout va de travers pour la bande à Marius Trésor. La tentative d’enlèvement du sélectionneur Hidalgo annonce la couleur d’un Mondial pénible. Il y a aussi cet incroyable imbroglio…

« On ne s’était pas donné autant de mal pour se qualifier pour une fois débarqués en Argentine faire exprès de perdre ! » (Trésor)

Le 2 juin 1978, les Bleus perdent leur premier match contre la Squadra Azzurra. Après la rencontre, le docteur Vrillac, alors médecin-chef de l’équipe de France, explique que les Bleus ont été davantage concernés à résoudre un problème avec leur équipementier, Adidas, qu’à se focaliser sur leur match. L’affaire éclate au grand jour.

A trois jours de rencontrer l’Italie, Trésor est en fait chargé de négocier avec François Remetter, représentant de la marque Adidas, des primes plus élevées. Devant le refus de l’équipementier de répondre positivement à leur requête, les joueurs décident de badigeonner leurs chaussures afin de masquer les trois bandes Adidas.

Une affaire de prime qui bloque le dialogue avec l’équipementier

Marius Trésor, le capitaine aux 65 sélections, revient sur cette fameuse affaire :

« Une fois arrivés en Argentine, nous avons appris que les autres sélections percevaient des primes bien plus conséquentes que les nôtres. Nous étions à l’époque deux joueurs à détenir un contrat moral avec Adidas : Henri Michel et moi-même.

On touchait tous les deux 500 francs par mois payés par Adidas. A l’époque, quand on comptait un certain nombre de sélections, l’équipementier proposait un contrat.

En présence de Jean Sadoul, Fernand Sastre, Michel Hidalgo, François Remetter le représentant d’Adidas, en tant que capitaine j’ai pris la parole. J’ai évoqué que les joueurs étaient au courant des sommes versées par Adidas aux autres équipes. On nous avait donné de la peinture pour que les bandes Adidas soient bien visibles.

J’ai précisé que si Adidas ne faisait pas un geste, les joueurs ne blanchiraient pas les bandes. Bien au contraire même ! Ils mettraient du cirage dessus. C’est ce qu’ils ont fait et avec Henri Michel on a repeint les bandes. Je ne me souviens pas exactement du montant des primes qui avait été proposé, mais notre défaite subie contre l’Italie était en aucun cas due à une question d’argent…

L’Italie nous a battus à la régulière. Ils étaient meilleurs que nous tout simplement. Si on avait pu remporter ce match, on l’aurait évidemment fait ! On ne s’était pas donnés autant de mal pour se qualifier pour une fois débarqués en Argentine, faire exprès de perdre.

C’est du grand n’importe quoi ! ». Dans cette partie à trois bandes, il n’y aura pas eu de gagnant…

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