vendredi 26 avril 2024

Melvine Malard : « Il n’y a pas mieux que l’OL ! »

Arsenal - Lyon F (21h)

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Julien Huët
Julien Huët
Journaliste

Avant de défier Arsenal, Melvine Malard la pétillante attaquante de 22 ans se réjouit d’évoluer dans le meilleur club féminin du monde. Dans cet entretien exclusif, pour Le Foot Lyon et Le Quotidien Du Sport, elle se dévoile.

Ce qui est frappant dans votre parcours, c’est votre détermination : en deux jours, vous avez décidé à 14 ans de quitter la Réunion pour rejoindre Lyon et l’OL !

Oui, je ne mens pas, cela s’est vraiment passé comme ça ! Je suis venue avec la sélection de la Réunion disputer des matches à Clairefontaine et j’ai été repérée par Sonia Bompastor. Pour moi, quand l’OL t’appelle, cela n’arrive qu’une fois et il ne faut pas dire non. C’était mon rêve de petite fille. Je n’ai pas hésité.

Comment a réagi votre famille ?

Ma mère sait ce dont je suis capable et comment je suis courageuse. Il y a eu des hésitations et des appréhensions, mais je n’ai pas laissé la place aux réflexions de ma famille. C’était ma décision. Pour moi, on ne peut pas refuser quand l’OL t’appelle. J’ai donc « sauté la mer » (expression réunionnaise, Ndlr).

Depuis quand vouliez-vous devenir footballeuse professionnelle ?

Petite, j’ai essayé beaucoup de sports. Vers l’âge de 7-8 ans, j’ai vu que je pouvais faire quelque chose.

« J’avais en moi cette détermination pour réussir »

A-t-il été difficile de s’adapter, notamment avec le froid ?

Oui au début cela a vraiment été dur. Mais je savais pourquoi j’étais venue ici, pourquoi j’avais quitté ma famille et mes amis. J’avais en moi cette détermination pour réussir et aller jusqu’au bout.

Avec qui viviez-vous à Lyon à votre arrivée ?

Chez une cousine éloignée la femme d’un cousin de ma mère que je ne connaissais pas vraiment. J’ai habité chez elle. Aujourd’hui, on est toujours en contact, je suis la marraine de son fils. En 2017, quand j’ai signé professionnel, ma maman m’a rejointe ici avec mon petit frère et ma sœur.

Parlez-nous de votre lien avec Wendie Renard ?

Elle a toujours été un exemple pour moi. Je me suis rapprochée d’elle. Aujourd’hui, c’est ma capitaine à l’OL et en équipe de France. Avant d’arriver, j’ai beaucoup suivi son parcours et c’était pour moi impressionnant de la côtoyer au début.

C’est aussi une femme inspirante.

Elle montre aussi ce qu’est une femme en dehors du football. C’est vraiment un exemple à suivre.

A votre poste d’attaquante, on imagine que Eugénie Le Sommer et Ada Hegerberg sont aussi des exemples…

J’allais en parler ! Ada a été la première femme Ballon d’Or, c’est grand de jouer à ses côtés ! Eugénie, c’est pareil, il faut s’inspirer de toutes les très grandes joueuses de l’OL.

Vous avez 22 ans et vous venez de prolonger à Lyon jusqu’en 2026. Ce nouveau contrat signifie-t-il que vous êtes désormais installée au très haut niveau ?

(Sourire) Installée, je ne sais pas, mais j’essaie ! Chaque jour, j’essaie de faire beaucoup plus que la veille, d’imposer mon style de jeu afin d’être une grande joueuse de l’Olympique Lyonnais. La signature me fait du bien. Mon objectif est de rester très longtemps ici.

« L’étau se resserre chaque année. Le niveau s’élève et nous oblige à élever l’exigence »

Avez-vous été tentée par regarder ce qui se passe à l’étranger ?

C’est vrai qu’il y a eu des demandes mais, pour moi, c’était clair et net : c’était l’Olympique Lyonnais ! Je suis dans la meilleure équipe avec les meilleures joueuses. Comme quand j’avais 14 ans, il n’y a pas de question à se poser. Quand l’OL te propose de renouveler ton contrat, tu ne refuses pas. C’est pour moi d’être un cadeau d’être ici. Quand tu es à l’OL, tu restes ici et tu fais tout pour y rester.

En résumé, l’OL et rien d’autre !

Bien sûr ! On est huit fois championnes d’Europe, pourquoi aller ailleurs ? En plus, aujourd’hui, je joue beaucoup plus qu’avant.

Avez-vous des objectifs en termes de buts ?

Bien sûr, je pense qu’il faut s’en fixer chaque début de saison. Mais je les garde pour moi. Je les dirai une fois que je les aurai atteints. Pour l’instant, je ne suis pas complètement satisfaite de moi. Mais je sais que je travaille tous les jours à l’entraînement pour y arriver. Je me crée des occasions à chaque match, mais je dois améliorer mon efficacité. C’est important pour moi et pour l’équipe.

L’OL est habitué à pratiquement tout le temps tout gagner. Avez-vous tout à perdre ?

L’étau se resserre chaque année. Le niveau s’élève et nous oblige à élever l’exigence. On va continuer comme ça.

Est-ce dur à faire comprendre aux gens qu’il n’est pas automatique de gagner la Ligue des Champions ?

C’est vrai qu’on se pose pas la question quand on enchaîne les victoires et les titres. Le staff est très exigeant, les joueuses aussi. On ne pense pas qu’on va perdre des titres, sinon on est mal barrées ! (rires).

Melvine Malard impatiente de disputer La Coupe du Monde

2023, ce sera l’année de la Coupe du monde…

Oui, chaque année, il y a des ambitions. On va tout faire pour être prêtes. C’est encore un peu loin, mais chaque début d’année c’est important de se projeter sur les futurs événements.

La compétition va se dérouler en Australie et en Nouvelle-Zélande, cela rajoute-t-il de l’excitation ?

Oui, de l’excitation et aussi de la détermination. Il faut chaque jour tout donner pour mériter de rester chez les Bleues.

Vous êtes dans la poule du Brésil, de la Jamaïque et d’une quatrième nation à déterminer. France-Brésil en Coupe du monde, cela fait tilt !

Oui, j’avais joué la dernière fois contre Marta et les autres (France-Brésil : 2-1, février 2022, Ndlr). Pour moi, c’est incroyable de jouer contre ces grandes joueuses et ces grandes équipes.

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